Livre d'Isaïe

01 Le juste périt, et nul n’y prête attention ; les hommes fidèles sont enlevés, et personne n’y prend garde. En fait, c’est pour être soustrait au mal que le juste est enlevé ;

02 il entrera dans la paix, et ceux qui suivent le droit chemin, quand ils se couchent, trouveront le repos.

03 Quant à vous, approchez, fils de la sorcière, race adultère qui t’es prostituée !

04 De qui vous moquez-vous ? Contre qui ouvrez-vous grande la bouche et tirez-vous la langue ? N’êtes-vous pas des enfants de révolte, une race de mensonge ?

05 Vous vous excitez près des térébinthes, sous tout arbre vert ! Vous immolez des enfants dans les ravins, sous les saillies des rochers !

06 Les pierres polies du torrent, voilà ta part, tel est le sort qui te revient ! Pour elles tu répands des libations, tu présentes des offrandes ! Et moi, puis-je m’y résigner ?

07 Sur une grande et haute montagne tu as installé ta couche, et c’est là que tu montes pour offrir un sacrifice !

08 Derrière la porte et les montants tu as fixé ton emblème. Oui, loin de moi tu ouvres ton lit, tu y montes, tu y fais de la place et tu conviens d’un prix pour ceux avec qui tu aimes partager ta couche. Le membre, tu l’as contemplé !

09 Tu cours vers Mélek avec de l’huile, tu prodigues tes parfums, tu envoies tes messagers au loin, tu les as fait descendre jusqu’au séjour des morts.

10 À faire tant de chemin, tu t’es fatiguée, mais tu n’as pas dit : « C’est sans espoir ! » Tu as retrouvé ta vigueur, c’est pourquoi tu n’as pas défailli.

11 Par qui es-tu troublée et qui crains-tu pour mentir et ne plus te souvenir de moi, n’avoir plus souci de moi ? N’est-il pas vrai que tu ne me crains pas parce que, longtemps, j’ai gardé le silence ?

12 Moi, je vais parler de ta justice et de tes œuvres, qui ne te servent à rien.

13 Qu’elles te délivrent, lorsque tu crieras, tes collections d’idoles ! Le vent les emportera toutes, un souffle les enlèvera. Mais qui s’abrite en moi héritera le pays et possédera ma sainte montagne !

14 Et l’on dira : « Frayez, frayez la route, préparez le chemin ! Enlevez tout obstacle du chemin de mon peuple !

15 Car ainsi parle Celui qui est plus haut que tout, lui dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint : J’habite une haute et sainte demeure, mais je suis avec qui est broyé, humilié dans son esprit, pour ranimer l’esprit des humiliés, pour ranimer le cœur de ceux qu’on a broyés.

16 Car je ne serai pas, pour toujours, en procès, ni sans cesse irrité ; sinon devant moi l’esprit défaillirait ainsi que les êtres à qui j’ai donné le souffle.

17 À cause de ses profits coupables, je me suis irrité contre mon peuple ; je l’ai frappé en me détournant, j’étais irrité : il suivait, en renégat, le chemin de son cœur.

18 Ses chemins, je les ai vus, mais je le guérirai, je le conduirai, je le comblerai de consolations, lui et les siens qui sont en deuil ;

19 et, sur leurs lèvres, je vais créer la louange. Paix ! La paix à celui qui est loin, et à celui qui est proche ! – dit le Seigneur. Oui, ce peuple, je le guérirai.

20 Mais les méchants sont comme une mer agitée qui ne peut se calmer et dont les eaux agitent la boue et la vase.

21 Pas de paix pour les méchants, – dit mon Dieu.