Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

01 Frères, je ne voudrais pas vous laisser ignorer que, lors de la sortie d’Égypte, nos pères étaient tous sous la protection de la nuée, et que tous ont passé à travers la mer.

02 Tous, ils ont été unis à Moïse par un baptême dans la nuée et dans la mer ;

03 tous, ils ont mangé la même nourriture spirituelle ;

04 tous, ils ont bu la même boisson spirituelle ; car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher, c’était le Christ.

05 Cependant, la plupart n’ont pas su plaire à Dieu : leurs ossements, en effet, jonchèrent le désert.

06 Ces événements devaient nous servir d’exemple, pour nous empêcher de désirer ce qui est mal comme l’ont fait ces gens-là.

07 Ne devenez pas idolâtres, comme certains d’entre eux, selon qu’il est écrit : Le peuple s’est assis pour manger et boire, et ils se sont levés pour s’amuser.

08 Ne nous livrons pas à la débauche, comme l’ont fait certains d’entre eux : il en est tombé vingt-trois mille en un seul jour.

09 Ne mettons pas le Christ à l’épreuve, comme l’ont fait certains d’entre eux : ils ont péri mordus par les serpents.

10 Cessez de récriminer comme l’ont fait certains d’entre eux : ils ont été exterminés.

11 Ce qui leur est arrivé devait servir d’exemple, et l’Écriture l’a raconté pour nous avertir, nous qui nous trouvons à la fin des temps.

12 Ainsi donc, celui qui se croit solide, qu’il fasse attention à ne pas tomber.

13 L’épreuve qui vous a atteints n’a pas dépassé la mesure humaine. Dieu est fidèle : il ne permettra pas que vous soyez éprouvés au-delà de vos forces. Mais avec l’épreuve il donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter.

14 Aussi, mes bien-aimés, fuyez le culte des idoles.

15 Je vous parle comme à des personnes raisonnables ; jugez vous-mêmes de ce que je dis.

16 La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas communion au corps du Christ ?

17 Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain.

18 Voyez ce qui se passe chez les Israélites : ceux qui mangent les victimes offertes sur l’autel de Dieu, ne sont-ils pas en communion avec lui ?

19 Je ne prétends pas que la viande offerte aux idoles ou que les idoles elles-mêmes représentent quoi que ce soit.

20 Mais je dis que les sacrifices des païens sont offerts aux démons, et non à Dieu, et je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons.

21 Vous ne pouvez pas boire à la coupe du Seigneur et en même temps à celle des démons ; vous ne pouvez pas prendre part à la table du Seigneur et en même temps à celle des démons.

22 Voulons-nous provoquer l’ardeur jalouse du Seigneur ? Sommes-nous plus forts que lui ?

23 « Tout est permis », dit-on, mais je dis: « Tout n'est pas bon. » « Tout est permis », mais tout n’est pas constructif.

24 Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui d’autrui.

25 Tout ce qui se vend au marché, mangez-en sans poser de questions par motif de conscience.

26 Car il est écrit : Au Seigneur, la terre et tout ce qui la remplit.

27 Si vous êtes invités par quelqu’un qui n’est pas croyant, et que vous vouliez vous rendre chez lui, mangez tout ce qu’on vous sert sans poser de questions par motif de conscience.

28 Mais si quelqu’un vous dit : « Cela, c’est de la viande offerte en sacrifice », n’en mangez pas, à cause de celui qui vous a prévenus et par motif de conscience ;

29 je ne parle pas de votre conscience à vous, mais de celle d’autrui. Pourquoi en effet ma liberté serait-elle jugée par la conscience d’un autre ?

30 Si je participe à un repas dans l’action de grâce, pourquoi me blâmer pour cette nourriture dont je rends grâce ?

31 Tout ce que vous faites : manger, boire, ou toute autre action, faites-le pour la gloire de Dieu.

32 Ne soyez un obstacle pour personne, ni pour les Juifs, ni pour les païens, ni pour l’Église de Dieu.

33 Ainsi, moi-même, en toute circonstance, je tâche de m’adapter à tout le monde, sans chercher mon intérêt personnel, mais celui de la multitude des hommes, pour qu’ils soient sauvés.