Office des lectures

Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Es-tu celui qui doit venir

Cl. Bernard — CNPL

Es-tu celui qui doit venir
visiter nos prisons,
libérer nos mains,
éclairer nos visages
d’un bonheur sans déclin ?

Tu es l’Autre que nous attendons,
Jésus, notre semblable,
tu es le plus proche voisin,
l’Emmanuel dans nos prisons.

Es-tu celui qui doit venir
traverser notre nuit,
libérer nos yeux
et donner aux aveugles
un soleil sans déclin ?

Tu es l’Autre que nous attendons,
Jésus, notre lumière,
tu es notre unique matin,
l’Emmanuel dans notre nuit.

Es-tu celui qui doit venir
nous tracer le chemin,
libérer nos pas,
relancer notre marche
à ton rythme divin ?

Tu es l’Autre que nous attendons,
Jésus, guide fidèle,
tu es le témoin de nos pas,
l’Emmanuel sur nos chemins.

Es-tu celui qui doit venir
ébranler nos silences,
libérer nos voix,
accorder nos paroles
à ton Verbe divin ?

Tu es l’Autre que nous attendons,
Jésus, Verbe et réponse,
tu es notre unique chanson,
l’Emmanuel dans nos silences.

Es-tu celui qui doit venir
féconder nos déserts,
libérer nos cœurs,
éveiller nos semences
par les eaux du Jourdain ?

Tu es l’Autre que nous attendons,
Jésus, Source d’eau vive,
tu es le printemps pour le grain,
l’Emmanuel dans nos déserts.

Es-tu celui qui doit venir
et qui vient chaque jour
libérer nos vies,
ranimer notre souffle
au passage du tien ?

Tu es l’Autre que nous attendons,
Jésus, Sève du monde,
tu es le Vivant qui revient,
l’Emmanuel, Dieu-avec-nous.

Antienne

Debout ! Viens à notre aide, rachète-nous en raison de ton amour.

Psaume : 43 - I

2 Dieu, nous avons entendu dire, +
et nos pères nous ont raconté, *
quelle action tu accomplis de leur temps,
aux jours d'autrefois.

3 Toi, par ta main, tu as dépossédé les nations, +
et ils purent s'implanter ; *
et tu as malmené des peuplades,
   et ils purent s'étendre.

4 Ce n'était pas leur épée qui possédait le pays, +
ni leur bras qui les rendait vainqueurs, *
mais ta droite et ton bras, et la lumière de ta face,
   car tu les aimais.

5 Toi, Dieu, tu es mon roi, *
tu décides des victoires de Jacob :
6 avec toi, nous battions nos ennemis ;
par ton nom, nous écrasions nos adversaires.

7 Ce n'est pas sur mon arme que je compte,
ni sur mon épée, pour la victoire.
8 Tu nous as donné de vaincre l'adversaire,
tu as couvert notre ennemi de honte.

9 Dieu était notre louange, tout le jour :
sans cesse nous rendions grâce à ton nom.

Psaume : 43 - II

10 Maintenant, tu nous humilies, tu nous rejettes,
tu ne sors plus avec nos armées.
11 Tu nous fais plier devant l'adversaire,
et nos ennemis emportent le butin.

12 Tu nous traites en bétail de boucherie,
tu nous disperses parmi les nations.
13 Tu vends ton peuple à vil prix,
sans que tu gagnes à ce marché.

14 Tu nous exposes aux sarcasmes des voisins,
aux rires, aux moqueries de l'entourage.
15 Tu fais de nous la fable des nations ;
les étrangers haussent les épaules.

16 Tout le jour, ma déchéance est devant moi,
la honte couvre mon visage,
17 sous les sarcasmes et les cris de blasphème,
sous les yeux de l'ennemi qui se venge.

Psaume : 43 - III

18 Tout cela est venu sur nous
   sans que nous t'ayons oublié : *
nous n'avions pas trahi ton alliance.

19 Notre cœur ne s'était pas détourné
et nos pieds n'avaient pas quitté ton chemin
20 quand tu nous poussais au milieu des chacals
et nous couvrais de l'ombre de la mort.

21 Si nous avions oublié le nom de notre Dieu,
tendu les mains vers un dieu étranger,
22 Dieu ne l'eût-il pas découvert,
lui qui connaît le fond des cœurs ?
23 C'est pour toi qu'on nous massacre sans arrêt,
qu'on nous traite en bétail d'abattoir.

24 Réveille-toi ! Pourquoi dors-tu, Seigneur ?
Lève-toi ! Ne nous rejette pas pour toujours.
25 Pourquoi détourner ta face,
oublier notre malheur, notre misère ?

26 Oui, nous mordons la poussière,
notre ventre colle à la terre.
27 Debout ! Viens à notre aide !
Rachète-nous, au nom de ton amour.

Verset

V/ Écoutez, tous les peuples, la parole du Seigneur,
annoncez-la aux îles lointaines.

Lecture : Ardente prière d'espérance (Is 26, 7-21)

07 Il est droit, le chemin du juste ; toi qui es droit, tu aplanis le sentier du juste.
08 Oui, sur le chemin de tes jugements, Seigneur, nous t’espérons. Dire ton nom, faire mémoire de toi, c’est le désir de l’âme.
09 Mon âme, la nuit, te désire, et mon esprit, au fond de moi, te guette dès l’aurore. Quand s’exercent tes jugements sur la terre, les habitants du monde apprennent la justice. [
10 Si l’on fait grâce au méchant, il n’apprend pas la justice ; perfide sur la terre de probité, il ne voit pas la majesté du Seigneur.
11 Seigneur, ta main est levée : ils ne l’aperçoivent pas ; mais ils percevront, pleins de honte, ta passion pour le peuple. En vérité, le feu les dévorera, celui que tu destines à tes ennemis !]
12 Seigneur, tu nous assures la paix : dans toutes nos œuvres, toi-même agis pour nous.
13 Seigneur notre Dieu, d’autres maîtres que toi ont dominé sur nous, mais de toi seul nous faisons mémoire, de ton seul nom.
14 Ceux-là sont morts, ils ne revivront pas ; ce sont des ombres, ils ne se relèveront pas : voilà pourquoi tu interviens, tu les extermines, tu effaces jusqu’à leur mémoire.
15 Tu as fait grandir la nation, Seigneur, tu as fait grandir notre nation, tu en es glorifié, tu as repoussé toutes les limites du pays.
16 Seigneur, dans la détresse on a recours à toi ; quand tu envoies un châtiment, on s’efforce de le conjurer.
17 Nous étions devant toi, Seigneur, comme la femme enceinte sur le point d’enfanter, qui se tord et crie dans les douleurs.
18 Nous avons conçu, nous avons été dans les douleurs, mais nous n’avons enfanté que du vent : nous n’apportons pas le salut à la terre, nul habitant du monde ne vient à la vie.
19 Tes morts revivront, leurs cadavres se lèveront. Ils se réveilleront, crieront de joie, ceux qui demeurent dans la poussière, car ta rosée, Seigneur, est rosée de lumière, et le pays des ombres redonnera la vie.
20 Va, mon peuple, rentre dans tes maisons, ferme sur toi les portes ; cache-toi un court instant, pendant que passe la colère.
21 Car voici le Seigneur qui sort de son lieu saint pour châtier la faute des habitants de la terre ; la terre laissera voir le sang versé et ne recouvrira plus ses victimes.

Répons

R/ Ta rosée, Seigneur, est une rosée de lumière,
la terre donnera la vie aux ombres.

Dans le chemin de tes jugements, nous t'espérions.
Ton nom et ta mémoire sont le désir de l'âme.

Les morts vont entendre la voix du Fils de Dieu,
ceux qui l'auront entendue vivront !

TRAITÉ DE S. AMBROISE SUR LA VIRGINITÉ

Tu fais partie du peuple saint ~, et certainement tu fais partie des vierges, puisque tu éclaires la grâce de ton corps par la splendeur de ton âme (c’est ainsi, en effet, que tu ressembles le plus à l’Église). Donc, établie dans ta chambre pendant la nuit, médite sans relâche sur le Christ et espère à tous moments sa venue. ~

Telle que le Christ t’a désirée, c’est ainsi que le Christ t’a choisie. Aussi entre-t-il chez toi sans obstacle, et il ne peut y manquer, lui qui a promis qu’il entrerait. Embrasse donc celui que tu as cherché ; approche-toi de lui et tu recevras sa lumière ; retiens-le, demande-lui de ne pas s’en aller si vite, supplie-le de ne pas s’éloigner. En effet, la parole de Dieu court rapidement : elle ne se laisse pas saisir par la nonchalance, ni retenir par la paresse. Que ton âme, à son appel, aille à sa rencontre ; et qu’elle persévère sur le chemin tracé par la parole céleste, car celle-ci passe rapidement.

Que dit-elle donc, l’épouse du Cantique ? Je l’ai cherché mais je ne l’ai pas trouvé ; je l’ai appelé mais il ne m’a pas écoutée. Ne crois pas que tu déplaises parce qu’il est parti si vite, toi qui as appelé, qui as demandé, qui as ouvert : il permet que nous soyons souvent éprouvés. Et que dit-il dans l’Évangile aux foules qui lui demandent de ne pas les quitter ? — Aux autres villes aussi, il faut que j’annonce la Bonne Nouvelle de la parole de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé. Mais, même s’il te semble qu’il s’éloigne de toi, sors, et cherche encore. ~

Et qui d’autre que la sainte Église peut t’enseigner comment retenir le Christ ? Mais elle te l’a déjà enseigné, si tu comprends ce que tu lis : À peine avais-je dépassé les gardes, j’ai trouvé celui que j’aime ; je l’ai saisi et ne le lâcherai plus.

Qu’est-ce donc qui retient le Christ ? Ce ne sont ni les chaînes de l’injustice ni les cordes matérielles ; il est attaché par les liens de l’amour, par des brides spirituelles, par l’affection de l’âme.

Si tu veux, toi aussi, retenir le Christ, recherche-le sans craindre la douleur ; car c’est souvent dans les supplices, entre les mains des persécuteurs, qu’on le trouve le mieux. À peine les avais-je dépassés, dit l’épouse du Cantique. C’est en effet dans un court délai, après un bref instant, lorsque tu auras échappé aux mains des persécuteurs et que tu auras résisté aux puissance du monde que le Christ viendra à ta rencontre et ne te laissera plus souffrir longtemps.

Celle qui cherche ainsi le Christ, celle qui trouve le Christ, peut dire : Je l’ai saisi et ne le lâcherai plus ; je le ferai entrer dans la maison de ma mère, dans la chambre de celle qui m’a conçue. Qu’est-ce que la maison de ta mère et sa chambre, sinon l’intimité la plus profonde de ton être ? Garde-la, cette maison, purifie-la dans ce qu’elle a de plus secret. Ainsi, lorsque ta maison sera sans aucune tache, ~ elle s’élèvera comme une demeure spirituelle pour être un sacerdoce saint, cimentée sur la pierre angulaire, et le Saint-Esprit y habitera.

Celle qui cherche ainsi le Christ, celle qui l’implore ainsi, n’est pas abandonnée par lui ; bien plus, il vient souvent la visiter, car il est avec nous jusqu’à la fin du monde.

Répons

R/ J'ouvre mon cœur, Seigneur,
à ta parole de lumière.

Cantique pour moi que tes volontés
en ma demeure d'étranger.

Heureux les humbles, heureux les pauvres :
tu leur découvres le secret du Royaume !

Oraison

Permets, nous t’en prions, Seigneur, que l’intercession de sainte Lucie ranime notre ferveur, afin que nous puissions chanter aujourd’hui son martyre et contempler sa gloire auprès de toi.