Office des lectures

Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Tous les chemins de Dieu vivant

La Tour du Pin — CNPL

Tous les chemins de Dieu vivant
Mènent à Pâques,
Tous ceux de l’homme à son impasse :
Ne manquez pas au croisement
L’auberge avec sa table basse ;
Car le Seigneur vous y attend.

N’attendez pas que votre chair
Soit déjà morte,
N’hésitez pas, ouvrez la porte,
Demandez Dieu, c’est lui qui sert,
Demandez tout, il vous l’apporte :
Il est le vivre et le couvert.

Mangez ici à votre faim,
Buvez de même
À votre soif, la coupe est pleine ;
Ne courez pas sur des chemins
Allant à Dieu sans que Dieu vienne :
Soyez des hommes de demain.

Prenez son corps dès maintenant,
Il vous convie
À devenir eucharistie ;
Et vous verrez que Dieu vous prend,
Qu’il vous héberge dans sa vie
Et vous fait hommes de son sang.

Antienne

Il est bon pour l'homme d'attendre en silence le salut de Dieu.

Psaume : 38 - I

2 J'ai dit : « Je garderai mon chemin
sans laisser ma langue s'égarer ;
je garderai un bâillon sur ma bouche,
tant que l'impie se tiendra devant moi. »

3 Je suis resté muet, silencieux ;
   je me taisais, mais sans profit. *
Mon tourment s'exaspérait,
4 mon cœur brûlait en moi.
Quand j'y pensais, je m'enflammais,
et j'ai laissé parler ma langue.

5 Seigneur, fais-moi connaître ma fin,
   quel est le nombre de mes jours :
je connaîtrai combien je suis fragile.
6 Vois le peu de jours que tu m'accordes :
ma durée n'est rien devant toi.

L'homme ici-bas n'est qu'un souffle ;
7 il va, il vient, il n'est qu'une image.
Rien qu'un souffle, tous ses tracas ;
il amasse, mais qui recueillera ?

Psaume : 38 - II

8 Maintenant, que puis-je attendre, Seigneur ?
Elle est en toi, mon espérance.
9 Délivre-moi de tous mes péchés,
épargne-moi les injures des fous.

10 Je me suis tu, je n'ouvre pas la bouche,
car c'est toi qui es à l'œuvre.
11 Éloigne de moi tes coups :
je succombe sous ta main qui me frappe.

12 Tu redresses l'homme en corrigeant sa faute, +
tu ronges comme un ver son désir ; *
l'homme n'est qu'un souffle.

13 Entends ma prière, Seigneur, écoute mon cri ;
ne reste pas sourd à mes pleurs.
Je ne suis qu'un hôte chez toi,
un passant, comme tous mes pères.

14 Détourne de moi tes yeux, que je respire
avant que je m'en aille et ne sois plus.

Antienne

La vigne entière est émondée, pour qu'elle ait plus de fruits.

Psaume : 51

3 Pourquoi te glorifier du mal,
   toi, l’homme fort ? *
Chaque jour, Dieu est fidèle.

4 De ta langue affilée comme un rasoir,
   tu prépares le crime, *
fourbe que tu es !

5 Tu aimes le mal plus que le bien,
   et plus que la vérité, le mensonge ; *
6 tu aimes les paroles qui tuent,
   langue perverse.

7 Mais Dieu va te ruiner pour toujours,
   t’écraser, t’arracher de ta demeure, *
t’extirper de la terre des vivants.

8 Les justes verront, ils craindront,
   ils riront de toi : +
9 « Le voilà donc cet homme
   qui n’a pas mis sa force en Dieu ! *
Il comptait sur ses grandes richesses,
   il se faisait fort de son crime ! »

10 Pour moi, comme un bel olivier
   dans la maison de Dieu, *
je compte sur la fidélité de mon Dieu,
   sans fin, à jamais !

11 Sans fin, je veux te rendre grâce,
   car tu as agi. *
J’espère en ton nom devant ceux qui t’aiment :
   oui, il est bon !

Verset

V/ Quand j'aurai été élevé de terre,
j'attirerai à moi tous les hommes.

Lecture : Vers la montagne du Dieu vivant (He 12, 14-29)

Frères : 14 Recherchez activement la paix avec tous, et la sainteté sans laquelle personne ne verra le Seigneur.
15 Soyez vigilants : que personne ne se dérobe à la grâce de Dieu, qu’il ne pousse chez vous aucune plante aux fruits amers, cela causerait du trouble, et beaucoup en seraient infectés ;
16 qu’il n’y ait pas de débauché ni de profanateur, comme Ésaü qui vendit son droit d’aînesse en échange d’un seul plat.
17 Vous savez que par la suite, quand il voulut recevoir en héritage la bénédiction, il fut rejeté, car il ne trouva aucune possibilité de changement à son égard, malgré ses réclamations et ses larmes.
18 Vous n’êtes pas venus vers une réalité palpable, embrasée par le feu, comme la montagne du Sinaï : pas d’obscurité, de ténèbres ni d’ouragan,
19 pas de son de trompettes ni de paroles prononcées par cette voix que les fils d’Israël demandèrent à ne plus entendre.
20 Car ils ne supportaient pas cette interdiction : Qui touchera la montagne, même si c’est un animal, sera lapidé.
21 Le spectacle était si effrayant que Moïse dit : Je suis effrayé et tremblant.
22 Mais vous êtes venus vers la montagne de Sion et vers la ville du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, vers des myriades d’anges en fête
23 et vers l’assemblée des premiers-nés dont les noms sont inscrits dans les cieux. Vous êtes venus vers Dieu, le juge de tous, et vers les esprits des justes amenés à la perfection.
24 Vous êtes venus vers Jésus, le médiateur d’une alliance nouvelle, et vers le sang de l’aspersion, son sang qui parle plus fort que celui d’Abel.
25 Prenez garde, ne refusez pas d’entendre celui qui vous parle ; car si les fils d’Israël n’ont pas échappé au châtiment quand ils ont refusé d’entendre celui qui les avertissait par un oracle sur la terre, à plus forte raison nous n’y échapperons pas non plus, si nous nous détournons de celui qui nous parle depuis les cieux.
26 Sa voix a jadis ébranlé la terre. Maintenant il fait cette annonce solennelle : une seule fois encore, moi, je ferai trembler, non seulement la terre, mais aussi le ciel.
27 Ces mots une seule fois encore montrent clairement qu’il y aura une transformation de ce qui sera ébranlé parce que ce sont des choses créées, afin que subsiste ce qui ne sera pas ébranlé.
28 C’est pourquoi, nous qui recevons une royauté inébranlable, soyons reconnaissants et rendons ainsi notre culte à Dieu d’une manière qui lui est agréable, avec grand respect et crainte.
29 Car notre Dieu est un feu dévorant.

Répons

R/ Approchons-nous de la montagne de Sion,
de la cité du Dieu vivant !

Jésus est médiateur d'une alliance neuve,
d'un sang plus éloquent que celui d'Abel !

Servons le Seigneur avec crainte, et obéissons ;
notre Dieu est un feu dévorant.

 

COMMENTAIRE DE SAINT AUGUSTIN
SUR L'ÉVANGILE DE JEAN

« Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis »

La plénitude de l'amour dont nous devons nous chérir mutuellement, frères très chers, le Seigneur l'a définie lorsqu'il a dit : Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. ~ Il en découle ce que le même évangéliste saint Jean dit dans sa lettre : De même que le Christ a donné sa vie pour nous, de même devons-nous donner notre vie pour nos frères. Oui, nous devons nous aimer mutuellement comme il nous a aimés, lui qui a donné sa vie pour nous.

C'est bien ce qu'on lit dans les Proverbes de Salomon : Si tu t'assieds à la table d'un grand, regarde bien les mets qui te sont servis, et prépare-toi à l'action, car tu sais que tu dois lui en offrir autant. Quelle est cette table d'un grand, sinon celle où l'on consomme le corps et le sang de celui qui a donné sa vie pour nous ? Qu'est-ce que s'y asseoir, sinon y prendre place humblement ? Qu'est-ce que bien regarder les mets qui te sont servis, sinon prendre conscience d'une si grande grâce ? Qu'est-ce que te préparer à l'action parce que tu dois lui en offrir autant, sinon ce que j'ai déjà dit : que nous devons donner notre vie pour nos frères comme le Christ a donné sa vie pour nous ? Comme le dit en effet l'Apôtre Pierre : Le Christ a souffert pour nous et nous a laissé son exemple afin que nous suivions ses traces : c'est cela, lui en offrir autant. C'est ce que les martyrs ont fait avec un ardent amour. Si nos célébrations sur leurs tombeaux ont un sens, si nous prenons place à la table du Seigneur, pour le banquet où ils se sont eux-mêmes rassasiés, il faut que, comme eux, nous sachions en offrir autant.

C'est pourquoi nous faisons mémoire des martyrs, en prenant place à cette table, non pas afin de prier pour eux, comme pour les autres défunts qui reposent dans la paix : c'est bien plutôt afin qu'ils prient pour nous, et que nous suivions leurs traces. Car ils ont accompli cet amour dont le Seigneur a dit qu'il ne peut en être de plus grand. Ils ont offert à leurs frères cela même qu'ils ont reçu à la table du Seigneur.

Ceci ne signifie pas que nous puissions égaler le Christ Seigneur, si nous témoignons pour lui jusqu'à verser notre sang. Il avait le pouvoir de donner sa vie et de la reprendre ; mais nous, nous ne vivons pas autant que nous voulons, et nous mourons même si nous ne le voulons pas. Lorsqu'il est mort, il a aussitôt anéanti la mort, et nous, nous sommes délivrés de la mort dans sa mort. Sa chair n'a pas connu la corruption ; notre chair, après la corruption, à la fin du monde, sera revêtue par lui d'incorruptibilité. Lui n'avait pas besoin de nous sauver, tandis que sans lui nous ne pouvons rien faire : il s'est montré comme la vigne dont nous sommes les sarments et nous ne pouvons avoir la vie en dehors de lui.

Enfin, si des frères meurent pour leurs frères, néanmoins le sang d'aucun martyr n'est versé pour le pardon des péchés commis par ses frères, ce que le Seigneur a fait pour nous. En cela, il ne nous a pas chargés de l'imiter, mais de lui rendre grâce. Lorsque les martyrs ont versé leur sang pour leurs frères, ils en ont donc offert autant que ce qu'ils avaient reçu à la table du Seigneur. ~ Aimons-nous donc les uns les autres, ainsi que le Christ nous a aimés et s'est livré pour nous.

Répons

R/ Dieu a tant aimé le monde
qu'il a donné son Fils unique.

Ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu :
lui, le premier, nous a aimés.

Son Fils, son unique, il l'a offert
pour les péchés du monde entier.

À tous ceux qui croient au Christ,
il donne la vie éternelle.

 

Oraison

Puisque tu as voulu, Seigneur, que ton Fils fût crucifié pour nous afin de nous arracher au pouvoir de Satan, fais que nous puissions recevoir la grâce de la résurrection.