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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Ô nuit, de quel éclat tu resplendis !

CFC — CNPL

Ô nuit, de quel éclat tu resplendis !
La mort n'a pu garder dans son étreinte
Le Fils unique.
Jésus repousse l'ombre
Et sort vainqueur :
Christ est ressuscité !
Mais c'est en secret,
Et Dieu seul connaît
L'instant
Où triomphe la vie.

Quelqu'un, près de la croix, n'a pas douté ;
La Femme jusqu'au jour a porté seule
L'espoir du monde.
Sa foi devance l'heure
Et sait déjà :
Christ est ressuscité !
Mais c'est en secret,
Et Dieu seul connaît
La joie
Dont tressaille Marie.

Jésus, lumière et vie, demeure en nous !
Pourquoi chercher encore au tombeau vide
Un autre signe ?
L'amour jaillit et chante
Au fond du cœur :
Christ est ressuscité !
Mais c'est en secret,
Et Dieu seul connaît
Le feu
Qui s'éveille aujourd'hui.

Antienne

Crucifié en raison de sa faiblesse, Jésus vit par la puissance de Dieu, alléluia.

Psaume : 68 - I

2 Sauve-moi, mon Dieu :
les eaux montent jusqu’à ma gorge !

3 J’enfonce dans la vase du gouffre,
rien qui me retienne ; *
je descends dans l’abîme des eaux,
le flot m’engloutit.

4 Je m’épuise à crier,
ma gorge brûle.*
Mes yeux se sont usés
d’attendre mon Dieu.

5 Plus abondants que les cheveux de ma tête,
ceux qui m’en veulent sans raison ; *
ils sont nombreux, mes détracteurs,
à me haïr injustement.

Moi qui n’ai rien volé,
que devrai-je rendre ? *
6 Dieu, tu connais ma folie,
mes fautes sont à nu devant toi.

7 Qu’ils n’aient pas honte pour moi, ceux qui t’espèrent,
Seigneur, Dieu de l’univers ;*
qu’ils ne rougissent pas de moi, ceux qui te cherchent,
Dieu d’Israël !

8 C’est pour toi que j’endure l’insulte,
que la honte me couvre le visage :
9 je suis un étranger pour mes frères,
un inconnu pour les fils de ma mère.
10 L’amour de ta maison m’a perdu ;
on t’insulte, et l’insulte retombe sur moi.

11 Si je pleure et m’impose un jeûne,
je reçois des insultes ;
12 si je revêts un habit de pénitence,
je deviens la fable des gens :
13 on parle de moi sur les places,
les buveurs de vin me chansonnent.

Psaume : 68 - II

14 Et moi, je te prie, Seigneur :
c’est l’heure de ta grâce ; *
dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi,
par ta vérité sauve-moi.

15 Tire-moi de la boue,
sinon je m’enfonce : *
que j’échappe à ceux qui me haïssent,
à l’abîme des eaux.

16 Que les flots ne me submergent pas,
que le gouffre ne m’avale, *
que la gueule du puits
ne se ferme pas sur moi.

17 Réponds-moi, Seigneur,
car il est bon, ton amour ; *
dans ta grande tendresse,
regarde-moi.

18 Ne cache pas ton visage à ton serviteur ;
je suffoque : vite, réponds-moi. *
19 Sois proche de moi, rachète-moi,
paie ma rançon à l’ennemi.

20 Toi, tu le sais, on m’insulte :
je suis bafoué, déshonoré ; *
tous mes oppresseurs
sont là, devant toi.

21 L’insulte m’a broyé le cœur,
le mal est incurable ; *
j’espérais un secours, mais en vain,
des consolateurs, je n’en ai pas trouvé.

22 À mon pain, ils ont mêlé du poison ;
quand j’avais soif, ils m’ont donné du vinaigre.

[23-29]

Psaume : 68 - III

30 Et moi, humilié, meurtri,
que ton salut, Dieu, me redresse.
31 Et je louerai le nom de Dieu par un cantique,
je vais le magnifier, lui rendre grâce.
32 Cela plaît au Seigneur plus qu’un taureau,
plus qu’une bête ayant cornes et sabots.

33 Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête :
« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »
34 Car le Seigneur écoute les humbles,
il n’oublie pas les siens emprisonnés.
35 Que le ciel et la terre le célèbrent,
les mers et tout leur peuplement !

36 Car Dieu viendra sauver Sion
et rebâtir les villes de Juda.
Il en fera une habitation, un héritage : *
37 patrimoine pour les descendants de ses serviteurs,
demeure pour ceux qui aiment son nom.

Verset

V/ En ta résurrection, ô Christ, alléluia,
le ciel et la terre se réjouissent, alléluia.

Lecture : L'Ange et le petit Livre (Ap 10, 1-11)

01 Moi, Jean, j’ai vu un autre ange, plein de force, descendre du ciel, ayant une nuée pour manteau, et sur la tête un halo de lumière ; son visage était comme le soleil, et ses jambes comme des colonnes de feu.
02 Il tenait à la main un petit livre ouvert. Il posa le pied droit sur la mer, et le gauche sur la terre ;
03 il cria d’une voix forte, comme un lion qui rugit. Et quand il cria, les sept tonnerres parlèrent, faisant résonner leur voix.
04 Et quand les sept tonnerres eurent parlé, j’allais me mettre à écrire ; mais j’entendis une voix venant du ciel qui disait : « Ce que viennent de dire les sept tonnerres, garde-le scellé, ne l’écris pas ! »
05 Et l’ange que j’avais vu debout sur la mer et sur la terre leva la main droite vers le ciel ;
06 il fit un serment par celui qui est vivant pour les siècles des siècles, celui qui a créé le ciel et tout ce qu’il contient, la terre et tout ce qu’elle contient, la mer et tout ce qu’elle contient. Il déclara : « Du temps, il n’y en aura plus !
07 Dans les jours où retentira la voix du septième ange, quand il sonnera de la trompette, alors se trouvera accompli le mystère de Dieu, selon la bonne nouvelle qu’il a annoncée à ses serviteurs les prophètes. »
08 Et la voix que j’avais entendue, venant du ciel, me parla de nouveau et me dit : « Va prendre le livre ouvert dans la main de l’ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre. »
09 Je m’avançai vers l’ange pour lui demander de me donner le petit livre. Il me dit : « Prends, et dévore-le ; il remplira tes entrailles d’amertume, mais dans ta bouche il sera doux comme le miel. »
10 Je pris le petit livre de la main de l’ange, et je le dévorai. Dans ma bouche il était doux comme le miel, mais, quand je l’eus mangé, il remplit mes entrailles d’amertume.
11 Alors on me dit : « Il te faut de nouveau prophétiser sur un grand nombre de peuples, de nations, de langues et de rois. »

Répons

R/ Christ au milieu de nous,
espérance de la gloire, alléluia !

Mystère longtemps gardé
dans le silence des siècles,
aujourd'hui révélé à toutes les nations !

Évangile du Fils de Dieu,
message d'amertume et de joie,
livre ouvert à tous les hommes !

 

D’UNE HOMÉLIE DE L’ÉVÊQUE SAINT JEAN CHRYSOSTOME SUR LA LETTRE AUX ROMAINS

« Celui qui aime Dieu, qu’il aime son frère »

Dieu a livré son Fils, et toi, tu ne donnes pas même un morceau de pain à celui qui a été livré et mis à mort pour toi !

Le Père, à cause de toi, n’a pas refusé celui qui était son vrai Fils, et toi, alors qu’il meurt de faim, tu passes sans le voir, lorsque tu vas dépenser les richesses qui sont à lui, et les dépenser pour toi.

Est-il quelque chose de pire que cette injustice ? Il a été livré pour toi, il a été mis à mort pour toi, pour toi il a mené une vie d’affamé. Donne-lui de ces biens qui lui appartiennent, afin que cela te profite ; et pourtant, tu ne lui donnes rien.

Ne sont-ils pas plus insensibles que les pierres, ceux qui persévèrent dans cette dureté diabolique parce que tant d’affaires les appellent ? Car le Christ ne s’est pas contenté de subir la croix et la mort, mais il a voulu devenir pauvre, étranger, errant et nu, être jeté en prison, souffrir l’épuisement, afin de te provoquer par là.

Si tu ne m’accordes rien parce que j’ai souffert pour toi, dit-il, aie pitié de ma pauvreté. Et si tu ne veux pas avoir de pitié pour la pauvreté, laisse-toi fléchir par la maladie ou par la captivité ; si rien de tout cela ne suscite ta bonté, réponds favorablement à la modestie de ma demande. Car je ne demande rien de bien coûteux : du pain, un abri, des paroles réconfortantes.

Si tu demeures encore inhumain, deviens meilleur au moins à cause du royaume des Cieux et à cause des récompenses que j’ai offertes. Est-ce que tu n’en tiendras aucun compte ?

Laisse-toi au moins émouvoir selon la nature en voyant que je suis nu, et souviens-toi de ma nudité sur la croix, subie pour toi. Si la première ne te touche pas, laisse-toi toucher par la seconde, que j’ai soufferte à cause de la nudité des pauvres.

Alors, j’ai été chargé de liens à cause de toi, mais maintenant c’est encore à cause de toi, afin que tu te laisses émouvoir par les liens d’autrefois ou par ceux d’aujourd’hui, et consentes à t’apitoyer. J’ai jeûné à cause de toi ; encore maintenant j’ai faim à cause de toi. J’ai eu soif quand j’étais cloué à la croix ; j’ai encore soif par l’intermédiaire des pauvres afin de t’attirer à moi, par ceux-ci ou par ceux-là, et de te rendre miséricordieux en vue de ton salut.

C’est pourquoi je te demande, puisque tu es mon débiteur pour une multitude de bienfaits, de me payer de retour. Je ne le réclame pas comme un débiteur ; je veux te couronner comme un bienfaiteur et te donner le Royaume en échange de si peu de chose.

Je ne dis pas : « Supprime ma pauvreté » ni : « Donne-moi la richesse », bien que je mendie à cause de toi. Je demande seulement du pain, un vêtement, un modeste apaisement pour ma faim.

Si j’ai été jeté en prison, je ne t’oblige pas à me délier et à me faire sortir ; je ne demande qu’une chose : visite celui qui est prisonnier à cause de toi ; ce bienfait sera suffisant pour que je te donne le ciel. Pourtant, je t’ai délivré d’une captivité bien plus sévère, mais il me suffira que tu veuilles me visiter, moi qui suis prisonnier.

Je puis bien te couronner sans cela, mais je veux être ton débiteur pour que tu reçoives la couronne avec une certaine assurance.

Répons

R/ Partager son pain avec l’affamé,
voilà le jeûne qui plaît à Dieu.

Ouvre ton cœur au pauvre : c’est ton frère.
Et si tu cries, le Seigneur répondra ;
à tes appels, il dira : Me voici !

Ouvre ton cœur au pauvre : c’est ton frère.
Et quand le Fils de l’homme viendra, il te dira :
J’avais faim et m’as donné à manger.

Oraison

Dieu, Père de miséricorde, tu nous as donné en saint Damien un merveilleux témoin d’amour pour les pauvres et les délaissés ; accorde-nous, par son intercession, de nous mettre au service des nécessiteux et des exclus en fidèles témoins du Cœur de ton Fils. Lui qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu, pour les siècles des siècles.