Office des lectures

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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Voici la nuit

D. Rimaud — CNPL

Voici la nuit,
L'immense nuit des origines.
Et rien n'existe hormis l'Amour,
Hormis l'Amour qui se dessine :
En séparant le sable et l'eau,
Dieu préparait comme un berceau
La Terre où il viendrait au jour.

Voici la nuit,
L'heureuse nuit de Palestine,
Et rien n'existe hormis l'Enfant,
Hormis l'Enfant de vie divine :
En prenant chair de notre chair,
Dieu transformait tous nos déserts
En Terre d'immortels printemps.

Voici la nuit,
L'étrange nuit sur la colline,
Et rien n'existe hormis le Corps,
Hormis le Corps criblé d'épines :
En devenant un crucifié,
Dieu fécondait comme un verger
La Terre où le plantait la mort.

Voici la nuit,
La sainte nuit qui s'illumine,
Et rien n'existe hormis Jésus,
Hormis Jésus où tout culmine :
En s'arrachant à nos tombeaux,
Dieu conduisait au jour nouveau
La Terre où il était vaincu.

Voici la nuit,
La longue nuit où l'on chemine,
Et rien n'existe hormis ce lieu,
Hormis ce lieu d'espoirs en ruines :
En s'arrêtant dans nos maisons,
Dieu préparait comme un Buisson
La Terre où tomberait le Feu !

Antienne

Seigneur mon Dieu, tu es si grand !

Psaume : 103 - I

1 Bénis le Seigneur, ô mon âme ;
Seigneur mon Dieu, tu es si grand !
Revêtu de magnificence,
2 tu as pour manteau la lumière !

Comme une tenture, tu déploies les cieux,
3 tu élèves dans leurs eaux tes demeures ;
des nuées, tu te fais un char,
tu t'avances sur les ailes du vent ;
4 tu prends les vents pour messagers,
pour serviteurs, les flammes des éclairs.

5 Tu as donné son assise à la terre :
qu'elle reste inébranlable au cours des temps.
6 Tu l'as vêtue de l'abîme des mers :
les eaux couvraient même les montagnes ;
7 à ta menace, elles prennent la fuite,
effrayées par le tonnerre de ta voix.

8 Elles passent les montagnes, se ruent dans les vallées
vers le lieu que tu leur as préparé.
9 Tu leur imposes la limite à ne pas franchir :
qu'elles ne reviennent jamais couvrir la terre.

10 Dans les ravins tu fais jaillir des sources
et l'eau chemine aux creux des montagnes ;
11 elle abreuve les bêtes des champs :
l'âne sauvage y calme sa soif ;
12 les oiseaux séjournent près d'elle :
dans le feuillage on entend leurs cris.
 

Antienne

Du fruit de tes œuvres, Seigneur, tu rassasies la terre.

Psaume : 103 - II

13 De tes demeures tu abreuves les montagnes,
et la terre se rassasie du fruit de tes œuvres ;
14 tu fais pousser les prairies pour les troupeaux,
et les champs pour l'homme qui travaille.

De la terre il tire son pain :
15 le vin qui réjouit le cœur de l'homme,
l'huile qui adoucit son visage,
et le pain qui fortifie le cœur de l'homme.

16 Les arbres du Seigneur se rassasient,
les cèdres qu'il a plantés au Liban ;
17 c'est là que vient nicher le passereau,
et la cigogne a sa maison dans les cyprès ;
18 aux chamois, les hautes montagnes,
aux marmottes, l'abri des rochers.

19 Tu fis la lune qui marque les temps
et le soleil qui connaît l'heure de son coucher.
20 Tu fais descendre les ténèbres, la nuit vient :
les animaux dans la forêt s'éveillent ;
21 le lionceau rugit vers sa proie,
il réclame à Dieu sa nourriture.

22 Quand paraît le soleil, ils se retirent :
chacun gagne son repaire.
23 L'homme sort pour son ouvrage,
pour son travail, jusqu'au soir.
 

Antienne

Dieu vit tout ce qu'il avait fait : cela était très bon.

Psaume : 103 - III

24 Quelle profusion dans tes œuvres, Seigneur ! +
Tout cela, ta sagesse l'a fait ; *
la terre s'emplit de tes biens.

25 Voici l'immensité de la mer,
son grouillement innombrable d'animaux grands et petits,
26 ses bateaux qui voyagent,
et Léviathan que tu fis pour qu'il serve à tes jeux.

27 Tous, ils comptent sur toi
pour recevoir leur nourriture au temps voulu.
28 Tu donnes : eux, ils ramassent ;
tu ouvres la main : ils sont comblés.

29 Tu caches ton visage : ils s'épouvantent ;
tu reprends leur souffle, ils expirent
   et retournent à leur poussière.
30 Tu envoies ton souffle : ils sont créés ;
tu renouvelles la face de la terre.

31 Gloire au Seigneur à tout jamais !
Que Dieu se réjouisse en ses œuvres !
32 Il regarde la terre : elle tremble ;
il touche les montagnes : elles brûlent.

33 Je veux chanter au Seigneur tant que je vis ;
je veux jouer pour mon Dieu tant que je dure.
34 Que mon poème lui soit agréable ;
moi, je me réjouis dans le Seigneur.
35 Que les pécheurs disparaissent de la terre !
Que les impies n'existent plus !

Bénis le Seigneur, ô mon âme !

Verset

V/ Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez,
et les oreilles qui entendent ce que vous entendez.

Lecture : Le repentir de David (2S 12, 1-25)

01 Le Seigneur envoya vers David le prophète Nathan qui alla le trouver et lui dit : « Dans une même ville, il y avait deux hommes ; l’un était riche, l’autre était pauvre.
02 Le riche avait des moutons et des bœufs en très grand nombre.
03 Le pauvre n’avait rien qu’une brebis, une toute petite, qu’il avait achetée. Il la nourrissait, et elle grandissait chez lui au milieu de ses fils ; elle mangeait de son pain, buvait de sa coupe, elle dormait dans ses bras : elle était comme sa fille.
04 Un voyageur arriva chez l’homme riche. Pour préparer le repas de son hôte, celui-ci épargna ses moutons et ses bœufs. Il alla prendre la brebis du pauvre, et la prépara pour l’homme qui était arrivé chez lui. »
05 Alors, David s’enflamma d’une grande colère contre cet homme, et dit à Nathan : « Par le Seigneur vivant, l’homme qui a fait cela mérite la mort !
06 Et il remboursera la brebis au quadruple, pour avoir commis une telle action et n’avoir pas épargné le pauvre. »
07 Alors Nathan dit à David : « Cet homme, c’est toi ! Ainsi parle le Seigneur Dieu d’Israël : Je t’ai consacré comme roi d’Israël, je t’ai délivré de la main de Saül,
08 puis je t’ai donné la maison de ton maître, j’ai mis dans tes bras les femmes de ton maître ; je t’ai donné la maison d’Israël et de Juda et, si ce n’est pas assez, j’ajouterai encore autant.
09 Pourquoi donc as-tu méprisé le Seigneur en faisant ce qui est mal à ses yeux ? Tu as frappé par l’épée Ourias le Hittite ; sa femme, tu l’as prise pour femme ; lui, tu l’as fait périr par l’épée des fils d’Ammone.
10 Désormais, l’épée ne s’écartera plus jamais de ta maison, parce que tu m’as méprisé et que tu as pris la femme d’Ourias le Hittite pour qu’elle devienne ta femme.
11 Ainsi parle le Seigneur : De ta propre maison, je ferai surgir contre toi le malheur. Je t’enlèverai tes femmes sous tes yeux et je les donnerai à l’un de tes proches, qui les prendra sous les yeux du soleil.
12 Toi, tu as agi en cachette, mais moi, j’agirai à la face de tout Israël, et à la face du soleil ! »
13 David dit à Nathan : « J’ai péché contre le Seigneur ! » Nathan lui répondit : « Le Seigneur a passé sur ton péché, tu ne mourras pas.
14 Cependant, parce que tu as bafoué le Seigneur, le fils que tu viens d’avoir mourra. »
15 Et Nathan retourna chez lui. Le Seigneur frappa l’enfant que la femme d’Ourias avait donné à David, et il tomba gravement malade.
16 David implora Dieu pour le petit enfant : il jeûna strictement, et, quand il rentrait chez lui, il passait la nuit couché par terre.
17 Les anciens de sa maison insistaient auprès de lui pour qu’il se relève, mais il refusa, et ne prit avec eux aucune nourriture.
18 Le septième jour, l’enfant mourut. Les serviteurs de David n’osaient pas lui annoncer que l’enfant était mort. Ils se disaient en effet : « Lorsque l’enfant était vivant, nous lui avons parlé, et il ne nous a pas écoutés. Maintenant, comment lui dire que l’enfant est mort ? Il ferait un malheur ! »
19 Voyant ses serviteurs chuchoter entre eux, David comprit que l’enfant était mort. Il demanda aux serviteurs : « L’enfant est-il mort ? » Ils répondirent : « Il est mort. »
20 Alors David se releva de terre, se baigna, se parfuma et changea de vêtement. Il entra dans la Maison du Seigneur et se prosterna. Puis il rentra chez lui ; il demanda qu’on lui serve de la nourriture et il mangea.
21 Ses serviteurs lui dirent : « Mais que fais-tu ? Pour l’enfant, quand il était en vie, tu as jeûné et pleuré, et maintenant qu’il est mort, tu te relèves et tu prends de la nourriture ! »
22 Il répondit : « Tant que l’enfant était encore en vie, j’ai jeûné et j’ai prié en me disant : Qui sait ? Le Seigneur aura peut-être pitié de moi, et l’enfant vivra !
23 Mais maintenant qu’il est mort, à quoi bon jeûner ? Pourrais-je encore le faire revenir ? C’est moi qui m’en irai le rejoindre, mais lui ne reviendra pas vers moi. »
24 David consola Bethsabée sa femme : il la retrouva et coucha avec elle. Elle lui donna un fils qu’il nomma Salomon. Le Seigneur l’aima,
25 et il le fit savoir par le prophète Nathan qui lui donna, à cause du Seigneur, le nom de Yedidya : Aimé-du-Seigneur.

Répons

R/ Pitié pour moi, Seigneur,
guéris-moi, car j'ai péché contre toi.

Oui, je reconnais tous mes torts,
j'ai toujours mon péché devant moi.

Le sacrifice qui te plaît, c'est un esprit brisé,
tu n'as point d'aversion pour un cœur broyé.

 

SERMON DE SAINT AUGUSTIN
SUR L'ANCIEN TESTAMENT

« Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un esprit brisé »

Mon crime, dit David, moi, je le reconnais. Si moi, je reconnais, c'est donc à toi de fermer les yeux. Ne prétendons aucunement que notre vie est vertueuse et que nous sommes sans péché. Pour que notre vie mérite l'éloge, demandons pardon. Les hommes sans espérance, moins ils font attention à leurs propres péchés, plus ils sont curieux des péchés d'autrui. Ils ne cherchent pas ce qu'ils vont corriger, mais ce qu'ils vont critiquer. Et puisqu'ils ne peuvent pas s'excuser, ils sont prêts à accuser les autres. Ce n'est pas l'exemple de prière et de satisfaction envers Dieu que nous donne le psalmiste lorsqu'il dit : Car mon crime, moi, je le reconnais ; et mon péché est toujours devant moi. Celui-là n'était pas attentif aux péchés d'autrui. Il invoquait son propre témoignage contre lui-même, il ne se flattait pas, mais il s'examinait, il descendait profondément en lui-même. Il ne se pardonnait pas et c'est justement pour cela qu'il pouvait demander sans impudence d'être pardonné.

Tu veux te réconcilier avec Dieu ? Apprends à te comporter de telle sorte que Dieu se réconcilie avec toi. Remarque ce qu'on lit dans le même psaume : Car, si tu avais voulu un sacrifice, je te l'aurais bien offert ; tu ne prendras pas plaisir aux holocaustes. Tu n'auras donc pas de sacrifice ? Tu n'auras rien à offrir, tu n'auras aucune offrande pour te réconcilier avec Dieu ? Écoute la suite, et dis à ton tour : Le sacrifice pour Dieu, c'est un esprit brisé. Le cœur brisé et humilié, Dieu ne le méprise pas. Après avoir rejeté ce que tu offrais, tu as trouvé quelque chose à offrir. Tu voulais offrir, comme tes pères, des animaux immolés, ce qu'on appelait des sacrifices. Si tu avais voulu un sacrifice, je t'en aurais bien offert. Ce n'est donc pas cela que tu cherches, et pourtant c'est un sacrifice que tu cherches.

Tu ne prendras pas plaisir aux holocaustes, dit-il. Ainsi donc, parce que tu ne prendras pas plaisir aux holocaustes, tu resteras sans sacrifice ? Pas du tout ! Le sacrifice pour Dieu, c'est un esprit brisé ; le cœur brisé et humilié, Dieu ne le méprise pas. Tu possèdes de quoi offrir. N'inspecte pas un troupeau, n'arme pas des navires et ne franchis pas la mer jusqu'à des régions lointaines pour en rapporter des aromates. Cherche dans ton cœur ce qui peut plaire à Dieu. Il faut briser ton cœur. Ne crains pas qu'il en meure ! On te le dit ici : Ô Dieu, crée en moi un cœur pur. Pour que soit créé un cœur pur, il faut briser le cœur impur.

Il faut nous déplaire à nous-mêmes quand nous péchons, parce que les péchés déplaisent à Dieu. Et puisque nous ne sommes pas sans péché, nous ressemblerons à Dieu au moins en ce que le péché nous déplaît, comme à lui. Pour une part tu seras uni à la volonté de Dieu, car ce qui te déplaît en toi, c'est ce que déteste celui qui t'a créé.

Répons

R/ Pitié pour moi, Seigneur,
guéris-moi, car j'ai péché contre toi.

Oui, je reconnais tous mes torts,
j'ai toujours mon péché devant moi.

Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
renouvelle au fond de moi mon esprit.

Le sacrifice qui te plaît, c'est un esprit brisé,
tu n'as point d'aversion pour un cœur broyé.

 

Te Deum

À toi Dieu, notre louange !
Nous t'acclamons, tu es Seigneur !
À toi Père éternel,
L’hymne de l’univers.

Devant toi se prosternent les archanges,
les anges et les esprits des cieux ;
ils te rendent grâce ;
ils adorent et ils chantent :

Saint, Saint, Saint, le Seigneur,
Dieu de l'univers ;
le ciel et la terre sont remplis de ta gloire.

C'est toi que les Apôtres glorifient,
toi que proclament les prophètes,
toi dont témoignent les martyrs ;
c'est toi que par le monde entier
l'Église annonce et reconnaît.

Dieu, nous t'adorons :
Père infiniment saint,
Fils éternel et bien-aimé,
Esprit de puissance et de paix.

Christ, le Fils du Dieu vivant,
le Seigneur de la gloire,
tu n'as pas craint de prendre chair
dans le corps d'une vierge
pour libérer l'humanité captive.

Par ta victoire sur la mort,
tu as ouvert à tout croyant
les portes du Royaume ;
tu règnes à la droite du Père ;
tu viendras pour le jugement.

Montre-toi le défenseur et l'ami
des hommes sauvés par ton sang :
prends-les avec tous les saints
dans ta joie et dans ta lumière.

Oraison

Dieu qui as relevé le monde par les abaissements de ton Fils, donne à tes fidèles une joie sainte : tu les as tirés de l'esclavage du péché ; fais-leur connaître le bonheur impérissable.