Office des lectures

Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Au seul combat

J.F.-Frié — CNPL

Au seul combat
contre soi,
ton cœur nous prépare,
Ignace de Loyola,
pour la plus grande gloire
du Dieu Fort
qui triomphe de la mort.

R/ Prêts,
pour les œuvres de lumière,
prêts,
sur toute la terre
pour l'annonce du salut,
nous aurons le visage
de ton courage
jusqu'au retour de Jésus.

Tu nous conduis,
dans la nuit
de l'intime espace
et dans le temps reconstruit,
à contempler la face
du Dieu Bon
qui propose le pardon.

Tu fais grandir
le désir
de l'âme en alerte,
l'espérance de servir,
toute faiblesse offerte,
le Dieu Saint
qui travaille avec les siens.

Antienne

Sauve-moi, Seigneur, au nom de ton amour.

Psaume : 6

2 Seigneur, corrige-moi sans colère,
et reprends-moi sans fureur.
3 Pitié, Seigneur, je dépéris !
Seigneur, guéris-moi !
Car je tremble de tous mes os,
4 de toute mon âme, je tremble.

Et toi, Seigneur, que fais-tu ? +
5 Reviens, Seigneur, délivre-moi,
sauve-moi en raison de ton amour !
6 Personne, dans la mort, n'invoque ton nom ;
au séjour des morts, qui te rend grâce ?

7 Je m'épuise à force de gémir ; +
chaque nuit, je pleure sur mon lit :
ma couche est trempée de mes larmes.
8 Mes yeux sont rongés de chagrin ;
j'ai vieilli parmi tant d'adversaires !

9 Loin de moi, vous tous, malfaisants,
car le Seigneur entend mes sanglots !
10 Le Seigneur accueille ma demande,
le Seigneur entend ma prière.
11 Qu'ils aient honte et qu'ils tremblent, tous mes ennemis,
qu'ils reculent, soudain, couverts de honte !

Antienne

Dieu, refuge des pauvres au temps de la détresse.

Psaume : 9 A - I

2 De tout mon cœur, Seigneur, je rendrai grâce,
je dirai tes innombrables merveilles ;
3 pour toi, j'exulterai, je danserai,
je fêterai ton nom, Dieu Très-Haut.

4 Mes ennemis ont battu en retraite,
devant ta face, ils s'écroulent et périssent.
5 Tu as plaidé mon droit et ma cause,
tu as siégé, tu as jugé avec justice.

6 Tu menaces les nations, tu fais périr les méchants,
à tout jamais tu effaces leur nom.
7 L'ennemi est achevé, ruiné pour toujours,
tu as rasé des villes, leur souvenir a péri.

8 Mais il siège, le Seigneur, à jamais :
pour juger, il affermit son trône ;
9 il juge le monde avec justice
et gouverne les peuples avec droiture.

10 Qu'il soit la forteresse de l'opprimé,
sa forteresse aux heures d'angoisse :
11 ils s'appuieront sur toi, ceux qui connaissent ton nom ;
jamais tu n'abandonnes, Seigneur, ceux qui te cherchent.

12 Fêtez le Seigneur qui siège dans Sion,
annoncez parmi les peuples ses exploits !
13 Attentif au sang versé, il se rappelle,
il n'oublie pas le cri des malheureux.

Antienne

Je proclamerai ta louange aux portes de Sion.

Psaume : 9 A - II

14 Pitié pour moi, Seigneur,
vois le mal que m'ont fait mes adversaires, *
toi qui m'arraches aux portes de la mort ;
15 et je dirai tes innombrables louanges
aux portes de Sion, *
je danserai de joie pour ta victoire.

16 Ils sont tombés, les païens, dans la fosse qu'ils creusaient ;
aux filets qu'ils ont tendus, leurs pieds se sont pris.
17 Le Seigneur s'est fait connaître : il a rendu le jugement,
il prend les méchants à leur piège.

18 Que les méchants retournent chez les morts,
toutes les nations qui oublient le vrai Dieu !
19 Mais le pauvre n'est pas oublié pour toujours :
jamais ne périt l'espoir des malheureux.

20 Lève-toi, Seigneur : qu'un mortel ne soit pas le plus fort,
que les nations soient jugées devant ta face !
21 Frappe-les d'épouvante, Seigneur :
que les nations se reconnaissent mortelles !

Verset

V/ Montre-moi comment garder ta loi,
que je l'observe de tout mon cœur.

Lecture : Rivaliser dans la charité (2Co 8, 1-24)

01 Frères, nous voulons vous faire connaître la grâce que Dieu a accordée aux Églises de Macédoine.
02 Dans les multiples détresses qui les mettaient à l’épreuve, l’abondance de leur joie et leur extrême pauvreté ont débordé en trésors de générosité.
03 Ils y ont mis tous leurs moyens, et davantage même, j’en suis témoin ; spontanément,
04 avec grande insistance, ils nous ont demandé comme une grâce de pouvoir s’unir à nous pour aider les fidèles de Jérusalem.
05 Au-delà même de nos espérances, ils se sont eux-mêmes donnés d’abord au Seigneur, et ensuite à nous, par la volonté de Dieu.
06 Et comme Tite avait déjà commencé, chez vous, cette œuvre généreuse, nous lui avons demandé d’aller jusqu’au bout.
07 Puisque vous avez tout en abondance, la foi, la Parole, la connaissance de Dieu, toute sorte d’empressement et l’amour qui vous vient de nous, qu’il y ait aussi abondance dans votre don généreux !
08 Ce n’est pas un ordre que je donne, mais je parle de l’empressement des autres pour vérifier l’authenticité de votre charité.
09 Vous connaissez en effet le don généreux de notre Seigneur Jésus Christ : lui qui est riche, il s’est fait pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté.
10 Au sujet de cette collecte, je donne mon avis, car cela vous est utile, à vous qui, dès l’année dernière, avez pris l’initiative non seulement de la réaliser, mais encore de la décider.
11 Et maintenant, allez jusqu’au bout de la réalisation : comme vous avez mis votre ardeur à prendre cette décision, ainsi vous irez jusqu’au bout, selon vos moyens.
12 Car s’il y a de l’ardeur, on est bien reçu avec ce que l’on a, peu importe ce que l’on n’a pas.
13 Il ne s’agit pas de vous mettre dans la gêne en soulageant les autres, il s’agit d’égalité.
14 Dans la circonstance présente, ce que vous avez en abondance comblera leurs besoins, afin que, réciproquement, ce qu’ils ont en abondance puisse combler vos besoins, et cela fera l’égalité,
15 comme dit l’Écriture à propos de la manne : Celui qui en avait ramassé beaucoup n’eut rien de trop, celui qui en avait ramassé peu ne manqua de rien.
16 Je rends grâce à Dieu qui a mis dans le cœur de Tite le même empressement à votre égard :
17 il a accueilli notre demande, et il a été tellement empressé qu’il est parti chez vous spontanément.
18 Nous avons envoyé avec lui le frère dont toutes les Églises chantent la louange à cause de son annonce de l’Évangile
19 – ajoutons que ce frère a été désigné par les Églises pour être notre compagnon de voyage, dans cette œuvre de bonté, ce service que nous accomplissons pour la gloire du Seigneur et selon notre ardent désir.
20 Nous voulons par là éviter tout reproche à cause des grosses sommes dont nous assurons le service ;
21 en effet, nous nous appliquons à bien agir, non seulement aux yeux du Seigneur, mais aussi aux yeux des hommes.
22 Nous avons encore envoyé avec eux un autre de nos frères dont nous avons souvent, en bien des cas, vérifié l’empressement, un empressement encore plus fort aujourd’hui à cause de la grande confiance qu’il a en vous.
23 En ce qui concerne Tite, c’est mon compagnon et mon collaborateur auprès de vous ; quant à nos frères, ils sont les envoyés des Églises, ils sont la gloire du Christ.
24 Donnez-leur donc, à la face des Églises, la preuve de votre amour, de ce qui fait ma fierté à votre sujet.

Répons

R/Seigneur Jésus, tu t'es fait pauvre
afin de nous enrichir par ta pauvreté.

Heureux les pauvres de cœur :
le Royaume des cieux est à eux.

Donne à celui qui te demande,
ne tourne pas le dos à qui veut t'emprunter.

 

AUTOBIOGRAPHIE DE S. IGNACE
RECUEILLIE PAR LOUIS CONSALVO

Ignace s'adonnait volontiers à la lecture de ces livres mondains et menteurs qu'on appelle romans de chevalerie. Se sentant dispos, il en demanda quelques-uns pour passer le temps. Mais dans toute la maison, on n'en trouva pas un seul de ceux qu'il avait coutume de lire ; on lui apporta donc une Vie du Christ et un livre sur la vie des saints en espagnol. Il y faisait de fréquentes lectures et éprouvait un certain attrait pour ce qu'on y racontait. Quand il s'interrompait, il réfléchissait tantôt à ce qu'il avait lu, tantôt aux choses du monde qui, auparavant, retenaient habituellement sa pensée. ~

Notre Seigneur cependant venait à son secours et, à ces pensées, en faisait succéder d'autres, nées de ses lectures. En effet, en lisant la vie de Notre Seigneur et des saints, il se prenait à penser et à se dire en lui-même : « Et si je faisais ce que fit saint François et ce que fit saint Dominique ? » Il songeait aussi à bien des choses qui lui paraissaient bonnes, et il envisageait toujours des entreprises difficiles et pénibles. À se les proposer, il avait le sentiment qu'il lui serait facile de les réaliser. Toutes ces réflexions revenaient à se dire : « Saint Dominique a fait ceci, donc je dois le faire ; saint François a fait cela, donc je dois le faire. »

Ces considérations, elles aussi, duraient tout un temps puis d'autres occupations les interrompaient et les pensées mondaines évoquées plus haut lui revenaient à l'esprit ; à elles aussi il s'arrêtait longuement. Ces pensées si diverses se succédèrent longtemps en lui. ~

Il y avait pourtant entre elles cette différence : à penser aux choses du monde il prenait grand plaisir, mais lorsque, par lassitude, il les laissait, il restait sec et mécontent ; au contraire, à la pensée de se rendre nu-pieds à Jérusalem, de ne manger que des herbes et de se livrer à toutes les autres austérités qu'il voyait pratiquées par les saints, non seulement il trouvait de la consolation sur le moment, mais il restait content et joyeux après l'avoir abandonnée. Il n'y faisait pourtant pas attention et ne s'arrêtait pas à peser cette différence, jusqu'au jour où ses yeux s'ouvrirent quelque peu et où il commença à s'étonner de cette diversité et se mit à y réfléchir. Son expérience l'amena à voir que certaines pensées le laissaient triste, d'autres joyeux, et peu à peu il en vint à se rendre compte de la diversité des esprits dont il était agité, l'esprit du démon et l'esprit de Dieu.

Telle fut sa première réflexion sur les choses de Dieu et plus tard, quand il fit les Exercices, c'est de là qu'il tira ses premières lumières sur la diversité des esprits.

Répons

R/ Connaître le Christ,
la puissance de sa résurrection,
et la communion à ses souffrances.

Pour lui, j'ai tout perdu,
et je cours vers le seul but :

Lui, le premier, m'a saisi,
de tout mon élan, je veux le saisir.

Oraison

Pour ta plus grande gloire, Seigneur, tu as suscité dans ton Église saint Ignace de Loyola : permets qu’avec son aide et à son exemple, après avoir combattu sur la terre, nous partagions sa victoire dans le ciel.