Office des lectures

Les lectures affichées ci-dessous sont celles du calendrier romain. Pour ce jour, il existe des lectures spécifiques pour : France, Belgique, Suisse, Luxembourg

Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Vivre à Dieu seul

CFC — CNPL

Vivre à Dieu seul
Et se tenir en sa présence,
Tout quitter pour atteindre la paix,
Choisir le silence
Pour saisir la Parole,
Pour être ce disciple aux aguets
D'un mot, d'un ordre.

Fuir au désert
Mais rassembler dans la louange,
Consentir à toujours commencer,
Traduire en patience
Le désir du Royaume ;
Pouvoir être trahi sans cesser
De croire aux hommes.

Voir l'univers
A sa mesure véritable,
L'univers comme un point lumineux,
Léger grain de sable
Que l'Amour transfigure ;
Savoir que toute chose est en Dieu
Précieuse et pure.

Craindre sans peur
Dans l'abandon de tout son être,
N'avoir rien de plus cher que le Christ,
Servir le seul Maître
Dont le joug rende libre :
Ainsi dans la douceur de l'Esprit,
Benoît se livre.

Antienne

Remets ta vie au Seigneur, il la conduira.

Psaume : 36 - I

1 Ne t'indigne pas à la vue des méchants,
n'envie pas les gens malhonnêtes ;
2 aussi vite que l'herbe, ils se fanent ;
comme la verdure, ils se flétrissent.

3 Fais confiance au Seigneur, agis bien,
habite la terre et reste fidèle ;
4 mets ta joie dans le Seigneur :
il comblera les désirs de ton cœur.

5 Dirige ton chemin vers le Seigneur,
fais-lui confiance, et lui, il agira.
6 Il fera lever comme le jour ta justice,
et ton droit comme le plein midi.

7 Repose-toi sur le Seigneur
et compte sur lui.
Ne t'indigne pas devant celui qui réussit,
devant l'homme qui use d'intrigues.

8 Laisse ta colère, calme ta fièvre,
ne t'indigne pas : il n'en viendrait que du mal ;
9 les méchants seront déracinés,
mais qui espère le Seigneur possédera la terre.

10 Encore un peu de temps : plus d'impie ;
tu pénètres chez lui : il n'y est plus.
11 Les doux posséderont la terre
et jouiront d'une abondante paix.

Antienne

Évite le mal, agis bien : le Seigneur soutient les justes.

Psaume : 36 - II

12 L'impie peut intriguer contre le juste
et grincer des dents contre lui,
13 le Seigneur se moque du méchant
car il voit son jour qui arrive.

14 L'impie a tiré son épée, il a tendu son arc
pour abattre le pauvre et le faible,
   pour tuer l'homme droit.
15 Mais l'épée lui entrera dans le cœur,
et son arc se brisera.

16 Pour le juste, avoir peu de biens
vaut mieux que la fortune des impies.
17 Car le bras de l'impie sera brisé,
mais le Seigneur soutient les justes.

18 Il connaît les jours de l'homme intègre
qui recevra un héritage impérissable.
19 Pas de honte pour lui aux mauvais jours ;
aux temps de famine, il sera rassasié.

20 Mais oui, les impies disparaîtront
comme la parure des prés ;
c'en est fini des ennemis du Seigneur :
ils s'en vont en fumée.

21 L'impie emprunte et ne rend pas ;
le juste a pitié : il donne.
22 Ceux qu'il bénit posséderont la terre,
ceux qu'il maudit seront déracinés.

23 Quand le Seigneur conduit les pas de l'homme,
ils sont fermes et sa marche lui plaît.
24 S'il trébuche, il ne tombe pas
car le Seigneur le soutient de sa main.

25 Jamais, de ma jeunesse à mes vieux jours,
je n'ai vu le juste abandonné
   ni ses enfants mendier leur pain.
26 Chaque jour il a pitié, il prête ;
ses descendants seront bénis.

27 Évite le mal, fais ce qui est bien,
et tu auras une habitation pour toujours,
28 car le Seigneur aime le bon droit,
il n'abandonne pas ses amis.

Ceux-là seront préservés à jamais,
les descendants de l'impie seront déracinés.
29 Les justes posséderont la terre
et toujours l'habiteront.

Antienne

Espère en Dieu et garde sa route.

Psaume : 36 - III

30 Les lèvres du juste redisent la sagesse
et sa bouche énonce le droit.
31 La loi de son Dieu est dans son cœur ;
il va, sans craindre les faux pas.

32 Les impies guettent le juste,
ils cherchent à le faire mourir.
33 Mais le Seigneur ne saurait l'abandonner
ni le laisser condamner par ses juges.

34 Espère le Seigneur,
et garde son chemin :
il t'élèvera jusqu'à posséder la terre ;
tu verras les impies déracinés.

35 J'ai vu l'impie dans sa puissance
se déployer comme un cèdre vigoureux.
36 Il a passé, voici qu'il n'est plus ;
je l'ai cherché, il est introuvable.

37 Considère l'homme droit, vois l'homme intègre :
un avenir est promis aux pacifiques.
38 Les pécheurs seront tous déracinés,
et l'avenir des impies, anéanti.

39 Le Seigneur est le salut pour les justes,
leur abri au temps de la détresse.
40 Le Seigneur les aide et les délivre,
il les délivre de l'impie, il les sauve,
   car ils cherchent en lui leur refuge.

Verset

V/ Apprends-moi à bien saisir, à bien juger.
Je me fie à tes volontés.

Lecture : David pleure Absalom, son fils (2S 18, 6-17.24; 19, 1-5)

18.06 Les troupes sortirent dans la campagne à la rencontre d’Israël, et le combat eut lieu dans la forêt d’Éphraïm.
18.07 C’est là que les troupes d’Israël furent battues par les serviteurs de David et qu’il y eut de grandes pertes : vingt mille hommes, ce jour-là !
18.08 Le combat s’éparpilla ensuite dans tout le pays, et la forêt dévora encore plus d’hommes parmi le peuple que l’épée n’en avait dévoré ce jour-là.
18.09 Absalom se retrouva par hasard en face des serviteurs de David. Il montait un mulet, et le mulet s’engagea sous la ramure d’un grand térébinthe. La tête d’Absalom se prit dans les branches, et il resta entre ciel et terre, tandis que le mulet qui était sous lui continuait d’avancer.
18.10 Quelqu’un l’aperçut et avertit Joab : « Je viens de voir Absalom suspendu dans un térébinthe. »
18.11 Joab dit à l’homme qui l’avait averti : « Tu l’as vu ! Pourquoi donc ne l’as-tu pas frappé et abattu sur place ? J’aurais dû alors te donner dix pièces d’argent et une ceinture. »
18.12 L’homme répondit à Joab : « Même si je soupesais maintenant, dans la paume de mes mains, mille pièces d’argent, je ne porterais pas la main sur le fils du roi, car nous avons entendu de nos oreilles l’ordre que le roi vous a donné à toi, à Abishaï et à Ittaï : “Par égard pour moi, veillez sur le jeune Absalom !”
18.13 Et si j’avais commis cette trahison au péril de ma vie, comme rien n’échappe au roi, tu te serais toi-même tenu à l’écart. »
18.14 Joab lui dit : « Je ne vais pas perdre mon temps avec toi ! » Et il se saisit de trois épieux qu’il planta dans le cœur d’Absalom, encore vivant au milieu du térébinthe.
18.15 Alors, dix jeunes écuyers au service de Joab entourèrent Absalom pour le frapper à mort.
18.16 Joab sonna du cor. La troupe, faisant demi-tour, cessa de poursuivre Israël, car Joab l’en empêcha.
18.17 On prit Absalom, on le jeta dans la grande fosse en pleine forêt, et l’on érigea par-dessus un monceau de pierres très imposant. Tout Israël s’était enfui, chacun à ses tentes.
18.24 David était assis à l’intérieur de la double porte de la ville. Un guetteur allait et venait sur la terrasse de la porte, au-dessus du rempart ; comme il regardait au loin, il aperçut un homme seul qui courait.
19.01 Alors le roi fut bouleversé, il monta dans la salle au-dessus de la porte, et il se mit à pleurer. Tout en marchant, il disait : « Mon fils Absalom ! mon fils ! mon fils Absalom ! Pourquoi ne suis-je pas mort à ta place ? Absalom, mon fils ! mon fils ! »
19.02 On alla prévenir Joab : « Voici que le roi pleure : il est en deuil d’Absalom. »
19.03 La victoire, ce jour-là, se changea en deuil pour toute l’armée, car elle apprit ce jour-là que le roi était dans l’affliction à cause de son fils.
19.04 Et ce jour-là, l’armée rentra dans la ville à la dérobée, comme se dérobe une armée qui s’est couverte de honte en fuyant durant la bataille.
19.05 Le roi s’était voilé le visage et criait à pleine voix : « Mon fils Absalom ! Absalom, mon fils ! mon fils ! »

Répons

R/ Comme la tendresse d'un père pour ses fils,
la tendresse du Seigneur !

David monta dans sa chambre et pleura :
Absalom, mon fils, mon fils,
que ne suis-je mort à ta place !

Ainsi parle le Seigneur :
Éphraïm est-il pour moi un enfant si cher
que toujours je doive penser à lui ?

 

PROLOGUE DE LA RÈGLE DE S. BENOÎT

Avant tout, demande à Dieu par une très instante prière qu’il mène à bonne fin tout bien que tu entreprends. Ainsi, celui qui a déjà daigné nous admettre au nombre de ses enfants n’aura pas sujet, un jour, de s’affliger de notre mauvaise conduite. Car, en tout temps, il faut avoir un tel soin d’employer à son service les biens qu’il a mis en nous, que non seulement il n’ait pas lieu, comme un père offensé, de priver ses fils de leur héritage, mais encore qu’il ne soit pas obligé, comme un maître redoutable et irrité de nos méfaits, de nous livrer à la punition éternelle, tels de très mauvais serviteurs qui n’auraient pas voulu le suivre pour entrer dans la gloire.

Levons-nous donc enfin, l’Écriture nous y invite : L’heure est venue, dit-elle, de sortir de notre sommeil. Ouvrons les yeux à la lumière qui divinise. Ayons les oreilles attentives à l’avertissement que Dieu nous adresse chaque jour : Si vous entendez aujourd’hui sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs, et ailleurs : Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises. Et que dit-il ? Venez, mes fils, écoutez-moi, je vous enseignerai la crainte du Seigneur. Courez, pendant que vous avez la lumière de la vie, de peur que les ténèbres de la mort ne vous saisissent.

Le Seigneur, cherchant son ouvrier dans la multitude du peuple à laquelle il fait entendre ces appels, dit encore : Quel est celui qui désire la vie et souhaite voir des jours heureux ? Que si, à cette demande, tu lui réponds : « C’est moi », Dieu te réplique : Si tu veux jouir de la vie véritable et éternelle, garde ta langue du mal et tes lèvres de toute parole trompeuse ; détourne-toi du mal et fais le bien ; recherche la paix et poursuis-la. Et lorsque vous agirez de la sorte, mes yeux veilleront sur vous et mes oreilles seront attentives à vos prières, et avant même que vous ne m’invoquiez, je vous dirai : Me voici. Quoi de plus doux, frères très chers, que cette voix du Seigneur qui nous invite ? Voyez comme le Seigneur lui-même, dans sa bonté, nous montre le chemin de la vie.

Ceignons donc nos reins par la foi et la pratique des bonnes œuvres ; sous la conduite de l’Évangile, avançons sur ses chemins, afin de mériter de voir un jour celui qui nous a appelés dans son royaume. Si nous voulons habiter dans le tabernacle de ce royaume, sachons qu’on n’y parvient que si l’on y court par les bonnes actions. ~

Comme il y a un zèle amer, mauvais, qui sépare de Dieu et conduit en enfer, de même il y a un bon zèle qui éloigne des vices, et conduit à Dieu et à la vie éternelle. C’est ce zèle que les moines doivent pratiquer avec une ardente charité, c’est-à-dire : ils s’honoreront mutuellement de leurs prévenances ; ils supporteront très patiemment les infirmités d’autrui, tant celles du corps que celles de l’esprit ; ils s’obéiront à l’envi les uns aux autres ; nul ne recherchera ce qu’il juge utile pour soi, mais bien plutôt ce qui l’est pour autrui ; ils se rendront chastement les devoirs de la charité fraternelle ; ils auront pour Dieu une crainte inspirée par l’amour ; ils auront pour leur abbé un amour humble et sincère ; ils ne préféreront absolument rien au Christ, qui veut nous conduire tous ensemble à la vie éternelle.

Répons

Aujourd’hui le Seigneur nous appelle,       Stance
il cherche son disciple ;
une voix crie : « Écoute, fils,
prête l’oreille de ton cœur,
l’heure est venue de marcher vers la vie ».

R/ Dieu nous attend, pressons le pas
sur le chemin de l’Évangile.

Rude est la montée vers la lumière,
étroite, la porte du Royaume.

Humblement, par la patience,
tu entreras dans le mystère de la Pâque.

Dans la douceur de l’amour,
tu avanceras, le cœur libéré.

 

Te Deum

À toi Dieu, notre louange !
Nous t'acclamons, tu es Seigneur !
À toi Père éternel,
L’hymne de l’univers.

Devant toi se prosternent les archanges,
les anges et les esprits des cieux ;
ils te rendent grâce ;
ils adorent et ils chantent :

Saint, Saint, Saint, le Seigneur,
Dieu de l'univers ;
le ciel et la terre sont remplis de ta gloire.

C'est toi que les Apôtres glorifient,
toi que proclament les prophètes,
toi dont témoignent les martyrs ;
c'est toi que par le monde entier
l'Église annonce et reconnaît.

Dieu, nous t'adorons :
Père infiniment saint,
Fils éternel et bien-aimé,
Esprit de puissance et de paix.

Christ, le Fils du Dieu vivant,
le Seigneur de la gloire,
tu n'as pas craint de prendre chair
dans le corps d'une vierge
pour libérer l'humanité captive.

Par ta victoire sur la mort,
tu as ouvert à tout croyant
les portes du Royaume ;
tu règnes à la droite du Père ;
tu viendras pour le jugement.

Montre-toi le défenseur et l'ami
des hommes sauvés par ton sang :
prends-les avec tous les saints
dans ta joie et dans ta lumière.

Oraison

Dieu qui as fait de saint Benoît un maître spirituel pour ceux qui apprennent à te servir, permets, nous t'en prions, que sans rien préférer à ton amour, nous avancions d'un cœur libre sur les chemins de tes commandements.