Office des lectures

Revenir aux lectures du calendrier romain.

Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Dieu caché

D. Rimaud — CNPL

Dieu caché,
Tu n'as plus d'autre Parole
Que ce fruit nouveau-né
Dans la nuit qui t'engendre à la terre ;
Tu dis seulement
Le nom d'un enfant :
Le lieu où tu enfouis ta semence.

R/Explique-toi par ce lieu-dit :
Que l'Esprit parle à notre esprit
Dans le silence !

Dieu livré,
Tu n'as plus d'autre Parole
Que ce corps partagé
Dans le pain qui te porte à nos lèvres ;
Tu dis seulement :
La coupe du sang
Versé pour la nouvelle confiance. R/

Dieu blessé,
Tu n'as plus d'autre Parole
Que cet homme humilié
Sur le bois qui t'expose au calvaire !
Tu dis seulement :
L'appel déchirant
D'un Dieu qui apprendrait la souffrance. R/

Dieu vaincu,
Tu n'as plus d'autre Parole
Que ces corps décharnés
Où la soif a tari la prière ;
Tu dis seulement :
Je suis l'innocent,
A qui tous les bourreaux font violence. R/

Dieu sans voix,
Tu n'as plus d'autre Parole
Que ce signe levé,
Edifié sur ta pierre angulaire !
Tu dis seulement :
Mon peuple est vivant,
Debout, il signifie ma présence. R/

Dieu secret,
Tu n'as plus d'autre Parole
Que ce livre scellé
D'où l'Agneau fait jaillir ta lumière.
Tu dis seulement
Ces mots fulgurants :
Je viens! J'étonnerai vos patiences !

R/Explique-toi par ce lieu-dit :
Que l'Esprit parle à notre esprit
Dans le silence !

Antienne

Lève-toi, Seigneur ! Viens à mon aide.

Psaume : 34 - I

1 Accuse, Seigneur, ceux qui m'accusent,
attaque ceux qui m'attaquent. *
2 Prends une armure, un bouclier,
lève-toi pour me défendre.

3 Parle et dis-moi :
« Je suis ton salut. »
9 Pour moi, le Seigneur sera ma joie, *
et son salut, mon allégresse !

10 De tout mon être, je dirai :
« Qui est comme toi, Seigneur, *
pour arracher un pauvre à plus fort que lui,
un pauvre, un malheureux, à qui le dépouille. »

Antienne

Tire-moi de ce désastre, Seigneur !

Psaume : 34 - II

11 Des témoins injustes se lèvent,
des inconnus m'interrogent. *
12 On me rend le mal pour le bien :
je suis un homme isolé.

13 Quand ils étaient malades,
je m'habillais d'un sac, +
je m'épuisais à jeûner ; *
sans cesse, revenait ma prière.

14 Comme pour un frère, un ami,
j'allais et venais ; *
comme en deuil de ma mère,
j'étais sombre et prostré.

15 Si je faiblis, on rit, on s'attroupe, +
des misérables s'attroupent contre moi : *
des gens inconnus
qui déchirent à grands cris.

16 Ils blasphèment, ils me couvrent de sarcasmes, *
grinçant des dents contre moi.

Antienne

Tout le jour, je me redirai ta justice.

Psaume : 34 - III

17 Comment peux-tu voir cela, Seigneur ? *
Tire ma vie de ce désastre, délivre-moi de ces fauves.

18 Je te rendrai grâce dans la grande assemblée, *
avec un peuple nombreux, je te louerai.

19 Qu'ils n'aient plus à rire de moi,
ceux qui me haïssent injustement ! *
Et ceux qui me détestent sans raison,
qu'ils cessent leurs clins d'œil !

22 Tu as vu, Seigneur, sors de ton silence !
Seigneur, ne sois pas loin de moi !
23 Réveille-toi, lève-toi, Seigneur mon Dieu,
pour défendre et juger ma cause !

27 À ceux qui voulaient pour moi la justice,
rires et cris de joie ! *
Ils diront sans fin : « Le Seigneur triomphe,
lui qui veut le bien de son serviteur. »

28 Moi, je redirai ta justice *
et chaque jour ta louange.

Verset

V/ Mon fils, garde mes paroles,
garde mes préceptes et tu vivras.

Lecture : Grandeur de Dieu dans les merveilles de la nature (Si 43, 13-33)

13 Le Très-Haut n’a qu’un ordre à donner pour que tombe la neige, il précipite les éclairs qui exécutent son décret.
14 Alors s’ouvrent les réservoirs célestes, et les nuages prennent leur envol comme des oiseaux.
15 Dans sa puissance, il durcit les nuages qui se pulvérisent en grêlons.
16 À sa vue, les montagnes chancellent ; quand il le veut, souffle le vent du sud,
17 la voix de son tonnerre invective la terre avec l’ouragan du nord et les cyclones. Il répand la neige comme un vol d’oiseaux qui se pose, elle descend comme les sauterelles s’abattent.
18 L’œil s’émerveille de l’éclat de sa blancheur, et l’esprit reste ébahi de la voir tomber.
19 Comme de sel il couvre la terre de givre, et le gel le transforme en pointes d’épines.
20 Le vent froid souffle du nord, et la glace se forme sur l’eau ; elle recouvre toute l’étendue des eaux, qu’elle revêt comme une cuirasse ;
21 et le vent dévore les montagnes, brûle le désert, il consume la verdure comme un feu.
22 À tout cela une brume soudaine porte remède ; la rosée se dépose après le vent brûlant et ramène la joie.
23 Selon son dessein, le Très-Haut a dompté l’abîme, il y a planté des îles.
24 Ceux qui naviguent sur la mer en décrivent les périls, nous n’en croyons pas nos oreilles.
25 Et là, ce sont choses étranges, merveilleuses, animaux de toute sorte et monstres marins de la création.
26 Celui que Dieu envoie y trouve son chemin : tout s’ordonne selon sa parole.
27 Nous parlerions longtemps sans en dire assez, un mot suffit : Il est le Tout.
28 Où trouver la force pour le glorifier ? Car il est le Grand, qui dépasse toutes ses œuvres.
29 Le Seigneur est redoutable et souverainement grand, sa puissance est merveilleuse.
30 Quand vous le glorifiez, exaltez le Seigneur autant que vous pouvez : il sera encore au-delà. Exaltez-le de toute votre force et ne vous découragez pas : vous ne sauriez en dire assez.
31 Qui l’a vu et pourrait le décrire ? Qui le magnifiera à la mesure de ce qu’il est ?
32 Il reste beaucoup de mystères plus grands que ceux-là, car nous ne voyons qu’une faible partie de ses œuvres.
33 Le Seigneur a créé toutes choses ; il donne la sagesse à qui est religieux.

Répons

R/ Ô abîme de la richesse
et de la sagesse de Dieu :
tout est de lui, par lui et pour lui.

Où trouver la force de le glorifier ?
Il est le Très-Haut, au-dessus de toutes ses œuvres.

Que vos louanges exaltent le Seigneur,
sans vous lasser, car vous n'en finirez pas.

C'est le Seigneur qui a tout créé,
et à ceux qui l'aiment il a donné la sagesse.

 

Du Testament spirituel de sainte Marguerite Bourgeoys

Je fais comparaison du collège des Apôtres avec la Congrégation, à une étoile qui est au firmament et un brin de neige qui tombe en forme d’étoile et qui se fond à la moindre chaleur, et je dis que Notre Seigneur, voulant instruire tout le monde de sa doctrine et de son Évangile, a choisi des hommes grossiers et peu estimés des gens du monde. La Sainte Vierge, ayant reçu de Dieu le domaine de la Nouvelle-France, par les prières qui lui ont été faites par les personnes qui ont été les premières, par sa divine bonté, elle a eu dessein de faire instruire des petites filles en bonnes chrétiennes, pour en faire ensuite de bonnes mères de famille et, pour cela, a choisi de pauvres filles sans esprit, sans conduite, sans talent et sans biens.

Les Apôtres ont été envoyés, au nom de Notre Seigneur, et ils ont fait des merveilles. Les filles de la Congrégation sont envoyées faire école, sous la protection de la sainte Vierge, et elles apprennent aux filles comme si elles étaient bien savantes.

Les Apôtres vont sans bourse ni double robe. Les filles de la Congrégation vont faire l’école sans aucune assurance de leur vie et le moins de hardes qu’elles peuvent.

Les apôtres se sont confiés en Dieu (qui) les a nourris où il n’y avait point de vivres. Les filles de la Congrégation laissent le soin de leurs besoins entre les mains de la Très Sainte Vierge et elles ne manquent jamais du nécessaire.

Les apôtres ont été infidèles en quittant Notre Seigneur, au temps de sa passion, et ont eu besoin du Saint-Esprit pour les fortifier. Les filles de la Congrégation sont timides et lentes à se perfectionner, et elles ont besoin du secours de la très Sainte Vierge pour obtenir le divin Esprit, pour les encourager.

Les apôtres ont été dans tous les quartiers du monde. Les filles de la Congrégation sont prêtes d’aller dans tous les lieux de ce pays où elles seront envoyées.

Les apôtres ont donné leur vie, leurs travaux et tout ce qu’ils pouvaient prétendre au monde, pour faire connaître Dieu. Les filles de la Congrégation abandonnent leur santé, leur satisfaction et leur repos, pour l’instruction des filles à la vie chrétienne et aux bonnes mœurs.

Les apôtres ont attendu le Saint-Esprit en prière et retraite. Les filles de la Congrégation doivent aimer leur chambre après leurs instructions, pour obtenir les grâces du Saint-Esprit.

Les apôtres travaillaient même les nuits pour gagner leur vie et n’être à charge de personne. Les filles de la Congrégation travaillent pour les mêmes fins.

Les apôtres n’ont jamais repris ce qu’ils ont une fois quitté. Les filles de la Congrégation ne retournent jamais à leurs biens quand elles les ont quittés et en laissent la disposition à leur Supérieure.

On demande aux apôtres s’ils boiraient bien le calice. On demande aux filles de la Congrégation si elles peuvent embrasser la pauvreté et le mépris.

Les apôtres instruisaient gratis et, pour cela, ils se contentaient de peu et se privaient de tout. Les filles de la Congrégation sont pauvrement partout.

Les apôtres ont prêché l’Évangile. Les filles de la Congrégation le doivent enseigner en suivant ses maximes et montrer bon exemple de modestie, de prudence et humilité.

Répons

R/   Ta parole, Seigneur, est lumière dans la nuit.

Vers qui pouvons-nous aller, Seigneur ?
Toi seul nous conduis au Royaume.

Heureux qui suit jusqu’au bout
le chemin que tu lui traces.

 Heureux qui médite en son cœur
les voies mystérieuses de l’amour.

Oraison

Seigneur Dieu, tu as appelé sainte Marguerite Bourgeoys à quitter son pays, au nom de sa foi, pour former la jeunesse à la vie chrétienne ; fais qu’à son exemple et à sa prière, nous puissions, par nos paroles et notre conduite, proclamer, sur toutes les routes qui mènent à toi, la présence et l’amour du Verbe incarné. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur, qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu, pour les siècles des siècles.