Office des lectures

Les lectures affichées ci-dessous sont celles du calendrier romain. Pour ce jour, il existe des lectures spécifiques pour : Afrique

Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Entendez-vous tous ces cœurs battre

La Tour du Pin — Le Seuil

Entendez-vous tous ces cœurs battre,
Comme s'ils n'étaient que d'un corps,
D'un glas navrant dans sa tristesse :
L'Église pleurant son Christ mort !

Regardez-la qui le regarde :
Celui qu'elle aimait n'est-il plus ?
Avant d'avoir touché ses lèvres,
Est-elle veuve de Jésus ?

Les yeux qu'elle adorait se ferment,
Le dernier soupir est lâché !
Elle était vaine, la promesse
De ne jamais l'abandonner !

Console-toi, fille des hommes,
Dans sa mort ton Christ te rejoint :
Si tu voyais au sein du Père,
Tu verrais son Fils dans le tien.

Il reprend tout de vie nouvelle,
Il reprend tout, même la mort !
Et toi, tu vas au long des siècles
Lui former vraiment tout son corps.

Entendez-vous tant de cœurs battre,
Comme s'il n'était qu'un sonneur ?
Pour un tel chant de l'espérance :
L'Église recevant son cœur !

Antienne

C'est ta droite, Seigneur, qui donne la victoire.

Psaume : 43 - I

2 Dieu, nous avons entendu dire, +
et nos pères nous ont raconté, *
quelle action tu accomplis de leur temps,
aux jours d'autrefois.

3 Toi, par ta main, tu as dépossédé les nations, +
et ils purent s'implanter ; *
et tu as malmené des peuplades,
   et ils purent s'étendre.

4 Ce n'était pas leur épée qui possédait le pays, +
ni leur bras qui les rendait vainqueurs, *
mais ta droite et ton bras, et la lumière de ta face,
   car tu les aimais.

5 Toi, Dieu, tu es mon roi, *
tu décides des victoires de Jacob :
6 avec toi, nous battions nos ennemis ;
par ton nom, nous écrasions nos adversaires.

7 Ce n'est pas sur mon arme que je compte,
ni sur mon épée, pour la victoire.
8 Tu nous as donné de vaincre l'adversaire,
tu as couvert notre ennemi de honte.

9 Dieu était notre louange, tout le jour :
sans cesse nous rendions grâce à ton nom.

Antienne

Ne cache pas loin de moi ta face au jour où l'angoisse me tient.

Psaume : 43 - II

10 Maintenant, tu nous humilies, tu nous rejettes,
tu ne sors plus avec nos armées.
11 Tu nous fais plier devant l'adversaire,
et nos ennemis emportent le butin.

12 Tu nous traites en bétail de boucherie,
tu nous disperses parmi les nations.
13 Tu vends ton peuple à vil prix,
sans que tu gagnes à ce marché.

14 Tu nous exposes aux sarcasmes des voisins,
aux rires, aux moqueries de l'entourage.
15 Tu fais de nous la fable des nations ;
les étrangers haussent les épaules.

16 Tout le jour, ma déchéance est devant moi,
la honte couvre mon visage,
17 sous les sarcasmes et les cris de blasphème,
sous les yeux de l'ennemi qui se venge.

Antienne

Lève-toi, Seigneur, aide-nous. Ne nous rejette pas jusqu'à la fin.

Psaume : 43 - III

18 Tout cela est venu sur nous
   sans que nous t'ayons oublié : *
nous n'avions pas trahi ton alliance.

19 Notre cœur ne s'était pas détourné
et nos pieds n'avaient pas quitté ton chemin
20 quand tu nous poussais au milieu des chacals
et nous couvrais de l'ombre de la mort.

21 Si nous avions oublié le nom de notre Dieu,
tendu les mains vers un dieu étranger,
22 Dieu ne l'eût-il pas découvert,
lui qui connaît le fond des cœurs ?
23 C'est pour toi qu'on nous massacre sans arrêt,
qu'on nous traite en bétail d'abattoir.

24 Réveille-toi ! Pourquoi dors-tu, Seigneur ?
Lève-toi ! Ne nous rejette pas pour toujours.
25 Pourquoi détourner ta face,
oublier notre malheur, notre misère ?

26 Oui, nous mordons la poussière,
notre ventre colle à la terre.
27 Debout ! Viens à notre aide !
Rachète-nous, au nom de ton amour.

Verset

V/ Pour ton serviteur, illumine ta face.
Apprends-moi tes volontés.

Lecture : Le prophète mime la déportation (Ez 12, 1-16)

01 La parole du Seigneur me fut adressée :
02 « Fils d’homme, tu habites au milieu d’une engeance de rebelles ; ils ont des yeux pour voir, et ne voient pas ; des oreilles pour entendre, et n’entendent pas, car c’est une engeance de rebelles.
03 Toi, fils d’homme, prépare-toi un sac d’exilé ; sous leurs yeux, pars en plein jour, comme un exilé ; sous leurs yeux, pars de ta maison vers un autre lieu ; peut-être verront-ils qu’ils sont une engeance de rebelles.
04 Tu sortiras ton sac, comme un sac d’exilé, en plein jour, sous leurs yeux. Toi-même, tu sortiras le soir, sous leurs yeux, comme s’en vont les exilés.
05 Sous leurs yeux, tu feras un trou dans le mur, et tu sortiras par là.
06 Sous leurs yeux, tu chargeras ton sac sur ton épaule, et tu le sortiras dans l’obscurité ; tu voileras ton visage, et tu ne verras plus le pays : j’ai fait de toi un signe pour la maison d’Israël. »
07 Je fis ce qui m’avait été ordonné : en plein jour, je sortis mon sac, comme un sac d’exilé ; puis le soir, je fis un trou dans le mur, à la main ; je sortis mon sac dans l’obscurité, et sous leurs yeux je le chargeai sur mon épaule.
08 Au matin, la parole du Seigneur me fut adressée :
09 « Fils d’homme, la maison d’Israël, cette engeance de rebelles, t’a bien demandé : “Qu’est-ce que tu fais là ?”
10 Réponds : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Cet oracle concerne le prince qui est à Jérusalem et toute la maison d’Israël qui s’y trouve.
11 Tu diras : Je suis pour vous un signe. Ce que j’ai fait, c’est cela même qui leur sera fait : ils partiront en exil, en captivité ;
12 le prince qui est au milieu d’eux chargera son sac sur son épaule, il sortira dans l’obscurité ; on percera le mur pour le faire sortir ; il voilera son visage, si bien qu’il ne verra plus de ses yeux le pays.
13 J’étendrai sur lui mon filet, et il sera pris au piège. Je l’amènerai à Babylone, au pays des Chaldéens ; il ne verra pas ce pays, il y mourra.
14 Tout son entourage, sa garde et tous ses bataillons, je les disséminerai à tous les vents, et je tirerai l’épée derrière eux.
15 Alors ils sauront que Je suis le Seigneur, quand je les aurai dispersés parmi les nations, et disséminés dans les pays étrangers.
16 Cependant je laisserai un certain nombre d’entre eux qui échapperont à l’épée, à la famine et à la peste, pour raconter parmi les nations où ils se rendront toutes leurs abominations, afin qu’elles sachent que Je suis le Seigneur. »

Répons

R/ Pour aller à Jésus, sortons hors du camp
en portant son opprobre.

Jésus, pour sanctifier le peuple par son sang,
a souffert hors de la ville.

Ils sauront que le Seigneur les a dispersés
dans les pays étrangers.

Nous n'avons pas sur la terre de cité permanente,
mais nous cherchons celle de l'avenir.

 

HOMÉLIE DE S. BERNARD
POUR LE DIMANCHE APRÈS L'ASSOMPTION

Le martyre de la Vierge nous est connu tant par la prophétie de Siméon que par le récit même de la Passion du Seigneur. De l'enfant Jésus, ce vieillard disait : Il sera un signe de division ; et toi, disait-il à Marie, une épée transpercera ton âme.

Oui, Mère bénie, un glaive a transpercé ton âme : il n'aurait pu, sans transpercer celle-ci, pénétrer dans la chair du Fils. C'est vrai : ce Jésus qui est le tien — qui est à tous, certes, mais à toi tout particulièrement —, après avoir remis son esprit, ne fut pas atteint dans son âme par la lance meurtrière sans épargner un mort, auquel elle ne pouvait pourtant plus faire de mal, elle lui ouvrit le côté ; mais c'est ton âme qu'elle transperça. La sienne assurément n'était plus là mais la tienne ne pouvait s'enfuir. Ton âme, c'est la force de douleur qui l'a transpercée, aussi pouvons-nous très justement te proclamer plus que martyre, puisque ta souffrance de compassion aura certainement dépassé la souffrance qu'on peut ressentir physiquement.

N'a-t-elle pas été plus qu'une épée pour toi, n'a-t-elle pas percé ton âme et atteint jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit, cette parole : Femme, voilà ton fils ? Ô quel échange ! Jean t'est donné en lieu et place de Jésus, le serviteur à la place du Seigneur, le disciple au lieu du Maître, le fils de Zébédée à la place du Fils de Dieu, un simple homme au lieu du vrai Dieu. Comment l'écoute de cette parole ne transpercerait-elle pas ton âme pleine d'affection, quand le seul souvenir de cette parole brise déjà nos cœurs, qui sont pourtant de roc et de fer ? Ne vous étonnez pas, frères, qu'on puisse dire de Marie qu'elle a été martyre dans son âme. S'en étonnerait celui qui aurait oublié comment Paul mentionne, parmi les fautes les plus graves des païens, le fait qu'ils ont été sans affection. Un tel péché était bien loin du cœur de Marie ; qu'il le soit aussi de ses modestes serviteurs.

Mais on dira peut-être : ne savait-elle pas d'avance qu'il devait mourir ? — Sans nul doute. N'espérait-elle pas qu'il ressusciterait aussitôt ? — Oui, assurément. Et malgré cela elle souffrit de le voir crucifié ? — Oui, et violemment. Qui donc es-tu, frère, et d'où vient ta sagesse, pour que tu puisses t’étonner davantage de la compassion de Marie que de la passion du fils de Marie ? Lui a pu mourir dans son corps, et elle, n'aurait-elle pas pu mourir avec lui dans son cœur ? Voilà (dans la passion du Christ) ce qu'a accompli une charité telle que personne n'en a éprouvé de plus grande ; et voici (dans la compassion de Marie) ce qu'a accompli une charité qui, après celle de Jésus, n'a pas son pareil.

Répons

R/ Tu es la gloire de notre peuple,
Vierge Marie !

Ton nom sera, de par Dieu, pour toujours ;
« Celle qui a trouvé grâce devant lui ».

Lève-toi, tiens-toi sur la hauteur,
debout près de la croix !

Vois tes enfants, du levant au couchant rassemblés,
car ton Fils attire tout à lui !

Oraison

Tu as voulu, Seigneur, que la Mère de ton Fils, debout près de la croix, fût associée à ses souffrances ; accorde à ton Église de s’unir, elle aussi, à la passion du Christ, afin d’avoir part à sa résurrection. Lui qui règne.