Office des lectures

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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Une voix parcourt la terre

CFC — CNPL

Une voix parcourt la terre,
Dieu s’approche dans la nuit ;
La semence de lumière
Donne enfin son fruit.

Voici l’heure du Royaume,
L’arbre mort a refleuri ;
Mais devant le Fils de l’homme,
Qui pourra tenir ?

À l’Orient son jour se lève,
Nul n’échappe à sa venue ;
Sa Parole comme un glaive
Met les cœurs à nu.

Seul le pauvre trouve grâce,
Seul le pauvre sait aimer :
Dieu l’invite à prendre place
Près du Fils aîné.

Et l’Agneau des sources vives,
Dieu fait chair en notre temps,
Chaque jour, sous d’humbles signes,
Vient à nos devants.

Offre-lui tes mains ouvertes,
Prends son corps livré pour toi ;
Son amour sera ta fête,
Donne-lui ta foi.

Marche encore vers la Ville
Où tes yeux verront l’Agneau,
Cherche en lui la route à suivre,
Viens au jour nouveau !

Antienne

Le Fils de l'homme a pouvoir sur la terre de remettre les péchés.

Psaume : 102 - I

1 Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
2 Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n'oublie aucun de ses bienfaits !

3 Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
4 il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d'amour et de tendresse ;
5 il comble de biens tes vieux jours :
tu renouvelles, comme l'aigle, ta jeunesse.

6 Le Seigneur fait œuvre de justice,
il défend le droit des opprimés.
7 Il révèle ses desseins à Moïse,
aux enfants d'Israël ses hauts faits.

Antienne

Comme est la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le craint.

Psaume : 102 - II

8 Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d'amour ;
9 il n'est pas pour toujours en procès,
ne maintient pas sans fin ses reproches ;
10 il n'agit pas envers nous selon nos fautes,
ne nous rend pas selon nos offenses.

11 Comme le ciel domine la terre,
fort est son amour pour qui le craint ;
12 aussi loin qu'est l'orient de l'occident,
il met loin de nous nos péchés ;
13 comme la tendresse du père pour ses fils,
la tendresse du Seigneur pour qui le craint !

14 Il sait de quoi nous sommes pétris,
il se souvient que nous sommes poussière.
15 L'homme ! ses jours sont comme l'herbe ;
comme la fleur des champs, il fleurit :
16 dès que souffle le vent, il n'est plus,
même la place où il était l'ignore.

Antienne

Bénis le Seigneur, ô mon âme !

Psaume : 102 - III

17 Mais l'amour du Seigneur, sur ceux qui le craignent,
est de toujours à toujours, *
et sa justice pour les enfants de leurs enfants,
18 pour ceux qui gardent son alliance
et se souviennent d'accomplir ses volontés.
19 Le Seigneur a son trône dans les cieux :
sa royauté s'étend sur l'univers.

20 Messagers du Seigneur, bénissez-le,
invincibles porteurs de ses ordres, *
attentifs au son de sa parole !
21 Bénissez-le, armées du Seigneur,
serviteurs qui exécutez ses désirs !
22 Toutes les œuvres du Seigneur, bénissez-le,
sur toute l'étendue de son empire !

Bénis le Seigneur, ô mon âme !

Verset

V/ Viens, Seigneur, montre-nous ton visage,
et nous serons sauvés.

Lecture : Tout homme saura que je suis ton libérateur (Is 49, 14-26 ; 50, 1)

49.14 Jérusalem disait : « Le Seigneur m’a abandonnée, mon Seigneur m’a oubliée. »
49.15 Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles ? Même si elle l’oubliait, moi, je ne t’oublierai pas.
49.16 Car je t’ai gravée sur les paumes de mes mains, j’ai toujours tes remparts devant les yeux.
49.17 Ils accourent, tes bâtisseurs ; tes démolisseurs, tes dévastateurs, ils s’éloignent de toi.
49.18 Lève les yeux alentour et regarde : tous, ils se rassemblent et viennent vers toi. Par ma vie – oracle du Seigneur –, tous, ils seront comme une parure que tu revêtiras, autour de toi, comme la ceinture d’une jeune mariée.
49.19 Car tes ruines, tes décombres, ton pays dévasté sont désormais trop étroits pour tes habitants, et ceux qui te dévoraient s’éloigneront.
49.20 Les fils dont tu étais privée te diront de nouveau à l’oreille : « L’espace est trop étroit pour moi, fais-moi place, que je m’installe. »
49.21 Et tu diras en ton cœur : « Qui me les a enfantés, ceux-là ? Privée d’enfants, j’étais stérile, j’étais bannie, rejetée, et ceux-là, qui les a élevés ? Quand moi, je restais seule, ceux-là, où donc étaient-ils ? »
49.22 Ainsi parle le Seigneur Dieu : Voici : de ma main levée, je ferai signe aux nations, je dresserai mon étendard vers les peuples. Ils ramèneront tes fils dans leurs bras, tes filles seront portées sur les épaules.
49.23 Tu auras pour tuteurs des rois, et des princesses pour nourrices. Face contre terre, ils se prosterneront devant toi, ils lècheront la poussière de tes pieds. Tu sauras que Je suis le Seigneur. Ceux qui espèrent en moi ne seront pas confondus.
49.24 Peut-on reprendre au guerrier sa prise, le captif d’un tyran peut-il s’échapper ?
49.25 Ainsi parle le Seigneur : Oui, même le captif du guerrier lui sera repris, la prise du tyran lui échappera. Tes adversaires, moi, je m’en ferai l’adversaire, tes fils, moi, je les sauverai.
49.26 À ceux qui t’exploitent je ferai manger leur propre chair ; ils s’enivreront de leur sang comme d’un vin nouveau, et tout être de chair saura que moi, le Seigneur, je suis ton Sauveur, ton rédempteur, Force de Jacob.
50.1 Ainsi parle le Seigneur : Où est donc la lettre de répudiation de votre mère, par laquelle je l’ai renvoyée ? Et quel est celui de mes créanciers auquel je vous ai vendus ? Eh bien, c’est à cause de vos fautes que vous avez été vendus, à cause de vos révoltes que votre mère a été renvoyée.

Répons

R/  Toute chair saura que le Seigneur Dieu
est notre Sauveur !

Je t’ai gravée sur les paumes de mes mains.
Tes remparts sont toujours devant moi.

Jette les yeux aux alentours et regarde :
ils se rassemblent et viennent vers toi.

Une mère oublierait-elle l’enfant qu’elle nourrit ?
Moi, le Seigneur, je ne t’oublierai jamais.

COMMENTAIRE DE SAINT BÈDE LE VÉNÉRABLE SUR L'ÉVANGILE DE LUC

Le Magnificat
 

Marie dit : Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur.

Elle dit : le Seigneur m’a honorée d’une faveur si grande, si inouïe, qu’on ne peut l’expliquer dans aucun langage, mais c’est à peine si, même au plus profond du cœur, l’amour peut le saisir. Aussi je mets toutes les forces de mon âme à rendre grâce dans la louange. Pour contempler l’infinie grandeur de cette faveur, je consacre avec reconnaissance tout ce que je vis, tout ce que je sens, tout ce que je découvre, car dans ce Jésus, « mon Sauveur », mon esprit est comblé de joie par sa divinité éternelle, ma chair fécondée par la conception temporelle. ~

Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son Nom.

Ceci se réfère au début du Cantique : Mon âme exalte le Seigneur. Elle seule, cette âme, pour laquelle le Seigneur a daigné faire de grandes choses, peut l’exalter comme il convient et dire, en invitant à partager ses vœux et ses intentions : Magnifiez avec moi le Seigneur, exaltons tous ensemble son nom. En effet, qui connaît le Seigneur et néglige de le glorifier autant qu’il peut, de sanctifier son nom, sera tenu pour le plus petit dans le Royaume des cieux. Saint est son nom : car du sommet d’une puissance sans pareille, il dépasse toute créature, et de l’univers qu’il a fait il est infiniment différent. ~

Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour.

Il est beau d’appeler Israël le serviteur du Seigneur, Israël que le Seigneur a relevé pour le sauver dans l’obéissance et l’humilité. C’est ainsi que parle Osée : Quand Israël était enfant, je l’aimai. Celui qui refuse de s’humilier ne peut évidemment pas être sauvé et dire avec le prophète : Voici que Dieu vient à mon aide, le Seigneur est mon appui. Or, celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux.

Selon sa parole à nos pères – pour Abraham et sa descendance à jamais.

Il ne s’agit pas ici de la race charnelle d’Abraham, mais de sa race spirituelle. Autrement dit, il ne s’agit pas de ses descendants selon la chair, mais de ceux qui marchent sur les traces de sa foi, qu’ils soient circoncis ou non. Lui-même d’ailleurs était incirconcis au moment où il crut, et cela lui fut compté comme justice. ~ L’avènement du Sauveur est donc promis à Abraham et à sa descendance à jamais, c’est-à-dire aux fils de la promesse dont saint Paul déclare : Si vous appartenez au Christ, vous êtes de la descendance d’Abraham : vous êtes héritiers selon la promesse.

Enfin il est heureux que la naissance du Seigneur et celle de Jean soient annoncées prophétiquement par leurs mères : comme le mal a commencé par des femmes, le bien devait aussi commencer par des femmes. La vie détruite par la défaillance d’une seule femme serait ainsi rendue au monde par ces deux femmes qui chantent ensemble.

Répons

R/ Mon âme exalte le Seigneur :
éternel est son amour !

Chante et réjouis-toi, fille de Sion,
voici que ton Dieu vient demeurer au milieu de toi.

Dieu pour toi exulte de joie,
il te renouvelle par son amour.

Le Seigneur, comme au jour de fête,
dansera pour toi avec des cris de joie.

Oraison

Tu n'as pas supporté, Seigneur, que l'homme soit abandonné à la mort, mais tu as voulu le racheter en lui envoyant ton Fils unique ; accorde, nous t'en prions, à ceux qui s'inclineront devant l'enfant de Bethléem, de communier à la vie d'un tel Rédempteur. Lui qui règne.