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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Quel secret habitons-nous ?

La Tour du Pin — CNPL

Quel secret habitons-nous ?
Quel mystère nous habite ?
Nuit de Dieu, de Dieu en tout !
Toutes choses y gravitent,
Mais celui qui les a dites
Est nuit à nuit avec nous.

Nuits d'approche de la mort ?
Mort d'approche de la Fête ?
Nuits de Dieu, de Dieu encore !
Toutes vies d'hommes s'y jettent,
Mais celui qui les a faites
est avec nous, mort à mort.

Jusqu'au bout, avant son Heure,
c'est son ombre qu'il nous ouvre!
Nuit de Dieu, Jour du Seigneur !
Tout est bon de ce qu'il couve,
Car la vie que l'homme y trouve
Est avec lui, cœur à cœur.

Antienne

Toi, Seigneur, ne retiens pas loin de moi ta tendresse : que ton amour et ta vérité me gardent.

Psaume : 39 - I

2 D'un grand espoir
    j'espérais le Seigneur : *
il s'est penché vers moi
   pour entendre mon cri.

3 Il m'a tiré de l'horreur du gouffre,
   de la vase et de la boue ; *
il m'a fait reprendre pied sur le roc,
   il a raffermi mes pas.

4 Dans ma bouche il a mis un chant nouveau,
   une louange à notre Dieu. *
Beaucoup d'hommes verront, ils craindront,
   ils auront foi dans le Seigneur.

5 Heureux est l'homme
   qui met sa foi dans le Seigneur *
et ne va pas du côté des violents,
   dans le parti des traîtres.

6 Tu as fait pour nous tant de choses,
   toi, Seigneur mon Dieu ! *
Tant de projets et de merveilles :
   non, tu n'as point d'égal !

Je les dis, je les redis encore ; *
  mais leur nombre est trop grand ! 

  
7 Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice,
   tu as ouvert mes oreilles ; *
tu ne demandais ni holocauste ni victime,
8  alors j'ai dit : « Voici, je viens.

« Dans le livre, est écrit pour moi
9  ce que tu veux que je fasse. *
Mon Dieu, voilà ce que j'aime :
   ta loi me tient aux entrailles. »

Antienne

Le troisième jour, le Seigneur nous a relevés, nous vivrons à jamais en sa présence.

Psaume : 39 - II

10 J'annonce la justice
   dans la grande assemblée ; *
vois, je ne retiens pas mes lèvres,
   Seigneur, tu le sais.

11 Je n'ai pas enfoui ta justice au fond de mon cœur, +
   je n'ai pas caché ta fidélité, ton salut ; *
j'ai dit ton amour et ta vérité
   à la grande assemblée.

12 Toi, Seigneur,
   ne retiens pas loin de moi ta tendresse ; *
que ton amour et ta vérité
   sans cesse me gardent !

13 Les malheurs m'ont assailli : *
   leur nombre m'échappe !

Mes péchés m'ont accablé :
   ils m'enlèvent la vue ! *
Plus nombreux que les cheveux de ma tête,
   ils me font perdre cœur.

14 Daigne, Seigneur, me délivrer ;
Seigneur, viens vite à mon secours ! *

17 Mais tu seras l'allégresse et la joie
   de tous ceux qui te cherchent ; *
toujours ils rediront : « Le Seigneur est grand ! »
  ceux qui aiment ton salut.

18 Je suis pauvre et malheureux,
   mais le Seigneur pense à moi. *
Tu es mon secours, mon libérateur :
   mon Dieu, ne tarde pas !

Antienne

Mon âme a soif du Dieu vivant, quand pourrai-je m'avancer et paraître face à Dieu ?

Psaume : 41

2 Comme un cerf altéré
   cherche l'eau vive, *
ainsi mon âme te cherche
   toi, mon Dieu.

3 Mon âme a soif de Dieu,
   le Dieu vivant ; *
quand pourrai-je m'avancer,
   paraître face à Dieu ?

4 Je n'ai d'autre pain que mes larmes,
   le jour, la nuit, *
moi qui chaque jour entends dire :
   « Où est-il ton Dieu ? »

5 Je me souviens,
   et mon âme déborde : *
 en ce temps-là,
   je franchissais les portails !

Je conduisais vers la maison de mon Dieu
   la multitude en fête, *
parmi les cris de joie
   et les actions de grâce.

R/ 6 Pourquoi te désoler, ô mon âme,
   et gémir sur moi ? *
Espère en Dieu ! De nouveau je rendrai grâce :
   il est mon sauveur et mon Dieu !
   
7 Si mon âme se désole,
   je me souviens de toi, *
depuis les terres du Jourdain et de l'Hermon,
   depuis mon humble montagne.

8 L'abîme appelant l'abîme
   à la voix de tes cataractes, *
la masse de tes flots et de tes vagues
   a passé sur moi.

9 Au long du jour, le Seigneur
   m'envoie son amour ; *
et la nuit, son chant est avec moi,
   prière au Dieu de ma vie.

10 Je dirai à Dieu, mon rocher :
   « Pourquoi m'oublies-tu ? *
Pourquoi vais-je assombri,
   pressé par l'ennemi ? »

11 Outragé par mes adversaires,
   je suis meurtri jusqu'aux os, *
moi qui chaque jour entends dire :
   « Où est-il ton Dieu ? »

R/ 12 Pourquoi te désoler, ô mon âme,
   et gémir sur moi ? *
Espère en Dieu ! De nouveau je rendrai grâce :
   il est mon sauveur et mon Dieu !

Verset

V/ Seigneur, ta tendresse est sans mesure,
fais-nous vivre selon ton amour. 

Lecture : La Résurrection du Christ, notre espérance (1Co 15, 12-34)

Frères : 12 Nous proclamons que le Christ est ressuscité d’entre les morts ; alors, comment certains d’entre vous peuvent-ils affirmer qu’il n’y a pas de résurrection des morts ?
13 S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité.
14 Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre proclamation est sans contenu, votre foi aussi est sans contenu ;
15 et nous faisons figure de faux témoins de Dieu, pour avoir affirmé, en témoignant au sujet de Dieu, qu’il a ressuscité le Christ, alors qu’il ne l’a pas ressuscité si vraiment les morts ne ressuscitent pas.
16 Car si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité.
17 Et si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est sans valeur, vous êtes encore sous l’emprise de vos péchés ;
18 et donc, ceux qui se sont endormis dans le Christ sont perdus.
19 Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes.
20 Mais non ! le Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis.
21 Car, la mort étant venue par un homme, c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts.
22 En effet, de même que tous les hommes meurent en Adam, de même c’est dans le Christ que tous recevront la vie,
23 mais chacun à son rang : en premier, le Christ, et ensuite, lors du retour du Christ, ceux qui lui appartiennent.
24 Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père, après avoir anéanti, parmi les êtres célestes, toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance.
25 Car c’est lui qui doit régner jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis.
26 Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort,
27 car il a tout mis sous ses pieds. Mais quand le Christ dira : « Tout est soumis désormais », c’est évidemment à l’exclusion de Celui qui lui aura soumis toutes choses.
28 Et, quand tout sera mis sous le pouvoir du Fils, lui-même se mettra alors sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, et ainsi, Dieu sera tout en tous.
29 Autrement, que feront-ils, ceux qui se font baptiser pour les morts ? Si vraiment les morts ne ressuscitent pas, pourquoi se faire baptiser pour eux ?
30 Et pourquoi nous aussi courons-nous des dangers à chaque instant ?
31 Chaque jour, j’affronte la mort, et cela, frères, est votre fierté, que je partage dans le Christ Jésus notre Seigneur.
32 S’il n’y avait eu que de l’humain dans mon combat contre les bêtes à Éphèse, à quoi cela m’aurait-il servi ? Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons.
33 Ne vous y trompez pas : Les mauvaises compagnies corrompent les bonnes mœurs.
34 Reprenez donc vos esprits, et ne péchez pas : en effet, certains d’entre vous n’ont pas la connaissance de Dieu. Je vous le dis, à votre honte.

Répons

R/ Christ a vaincu la mort,
chantons sa gloire !

Le Dieu que nous avons est le Dieu des victoires,
et les portes de la mort sont à Dieu, le Seigneur.

Le dernier ennemi qu'il détruira, c'est la mort,
car il a tout mis sous ses pieds.

 

HOMÉLIE DE S. AMBROISE
POUR L'ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE SON FRÈRE

Nous voyons que la mort est un avantage, et la vie un tourment, si bien que Paul a pu dire : Pour moi, vivre c'est le Christ, et mourir est un avantage. Qu'est-ce que le Christ? Rien d'autre que la mort du corps, et l'esprit qui donne la vie. Aussi mourons avec lui pour vivre avec lui. Nous devons chaque jour nous habituer et nous affectionner à la mort afin que notre âme apprenne, par cette séparation, à se détacher des désirs matériels. Notre âme établie dans les hauteurs, où les sensualités terrestres ne peuvent accéder pour l'engluer, accueillera l'image de la mort pour ne pas encourir le châtiment de la mort. En effet la loi de la chair est en lutte contre la loi de l'âme et cherche à l'entraîner dans l'erreur. ~ Mais quel est le remède ? Qui me délivrera de ce corps de mort ? — La grâce de Dieu, par Jésus Christ, notre Seigneur.

Nous avons le médecin, adoptons le remède. Notre remède, c'est la grâce du Christ, et le corps de mort, c'est notre corps. Alors, soyons étrangers au corps pour ne pas être étrangers au Christ. Si nous sommes dans le corps, ne suivons pas ce qui vient du corps ; n'abandonnons pas les droits de la nature, mais préférons les dons de la grâce.

Qu'ajouter à cela? Le monde a été racheté par la mort d'un seul. Car le Christ aurait pu ne pas mourir, s'il l'avait voulu. Mais il n'a pas jugé qu'il fallait fuir la mort comme inutile, car il ne pouvait mieux nous sauver que par sa mort. C'est pourquoi sa mort donne la vie à tous. Nous portons la marque de sa mort, nous annonçons sa mort par notre prière, nous proclamons sa mort par notre sacrifice. Sa mort est une victoire, sa mort est un mystère, le monde célèbre sa mort chaque année.

Que dire encore de cette mort, puisque l'exemple d'un Dieu nous prouve que la mort seule a recherché l'immortalité et que la mort s'est rachetée elle-même ? II ne faut pas s'attrister de la mort, puisqu'elle produit le salut de tous, il ne faut pas fuir la mort que le Fils de Dieu n'a pas dédaignée et n'a pas voulu fuir. ~

La mort n'était pas naturelle, mais elle l'est devenue ; car, au commencement, Dieu n'a pas créé la mort : il nous l'a donnée comme un remède. ~ L'homme, condamné pour sa désobéissance à un travail continuel et à une désolation insupportable, menait une vie devenue misérable. Il fallait mettre fin à ses malheurs, pour que la mort lui rende ce que sa vie avait perdu. L'immortalité serait un fardeau plutôt qu'un profit, sans le souffle de la grâce. ~

L'âme a donc le pouvoir de quitter le labyrinthe de cette vie et la fange de ce corps, et de tendre vers l'assemblée du ciel, bien qu'il soit réservé aux saints d'y parvenir ; elle peut chanter la louange de Dieu dont le texte prophétique nous apprend qu'elle est chantée par des musiciens : Grandes et merveilleuses sont tes œuvres. Seigneur, Dieu tout-puissant: justes et véritables sont tes chemins. Roi des nations. Qui ne te craindrait, Seigneur, et ne glorifierait ton nom ? Car toi seul es saint. Toutes les nations viendront se prosterner devant toi. Et l'âme peut voir tes noces, Jésus, où ton épouse est conduite de la terre jusqu'aux cieux, sous les acclamations joyeuses de tous — car vers toi vient toute chair — ton épouse qui n'est plus exposée aux dangers du monde, mais unie à ton Esprit. ~

C'est ce que le saint roi David a souhaité, plus que toute autre chose, pour lui-même, c'est ce qu'il a voulu voir et contempler : La seule chose que je demande au Seigneur, la seule que je cherche, c'est d'habiter la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, et de découvrir la douceur du Seigneur.

Répons

R/ Grâce et bonheur
à ceux qui s'endorment dans la foi.

Pour les morts est offert le sacrifice d'expiation,
afin qu'ils soient délivrés de leurs péchés.

Le Christ est mort, puis ressuscité,
pour être le Seigneur des morts et des vivants.

 

Oraison

Écoute nos prières avec bonté, Seigneur : fais grandir notre foi en ton Fils ressuscité des morts, pour que soit plus vive aussi notre espérance en la résurrection de tous nos frères défunts.