Office des lectures

Les lectures affichées ci-dessous sont celles du calendrier romain. Pour ce jour, il existe des lectures spécifiques pour : Suisse

Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : En toute vie le silence dit Dieu

La Tour du Pin — CNPL

En toute vie le silence dit Dieu,
Tout ce qui est tressaille d'être à lui !
Soyez la voix du silence en travail,
Couvez la vie, c'est elle qui loue Dieu !

Pas un seul mot, et pourtant c'est son Nom
Que tout sécrète et presse de chanter :
N'avez-vous pas un monde immense en vous ?
Soyez son cri, et vous aurez tout dit.

Il suffit d'être, et vous vous entendrez
Rendre la grâce d'être et de bénir ;
Vous serez pris dans l'hymne d'univers,
Vous avez tout en vous pour adorer.

Car vous avez l'hiver et le printemps,
Vous êtes l'arbre en sommeil et en fleurs ;
Jouez pour Dieu des branches et du vent,
Jouez pour Dieu des racines cachées.

Arbres humains, jouez de vos oiseaux,
Jouez pour Lui des étoiles du ciel
Qui sans parole expriment la clarté ;
Jouez aussi des anges qui voient Dieu.

Antienne

Ta parole, Seigneur, protège ton fidèle.

Psaume : 17 - IV

31 Ce Dieu a des chemins sans reproche, +
la parole du Seigneur est sans alliage,
il est un bouclier pour qui s'abrite en lui.

32 Qui est Dieu, hormis le Seigneur ?
le Rocher, sinon notre Dieu ?
33 C'est le Dieu qui m'emplit de vaillance
et m'indique un chemin sans reproche.

34 Il me donne l'agilité du chamois,
il me tient debout sur les hauteurs,
35 il exerce mes mains à combattre
et mon bras, à tendre l'arc.

Antienne

Pour le combat, tu m'emplis de vaillance.

Psaume : 17 - V

36 Par ton bouclier tu m'assures la victoire,
ta droite me soutient, ta patience m'élève.
37 C'est toi qui allonges ma foulée
sans que faiblissent mes chevilles.

38 Je poursuis mes ennemis, je les rejoins,
je ne reviens qu'après leur défaite ;
39 je les abats : ils ne pourront se relever ;
ils tombent : les voilà sous mes pieds.

40 Pour le combat tu m'emplis de vaillance ;
devant moi tu fais plier mes agresseurs.
41 Tu me livres des ennemis en déroute ;
j'anéantis mes adversaires.

42 Ils appellent ? pas de sauveur !
le Seigneur ? pas de réponse !
43 J'en fais de la poussière pour le vent,
de la boue qu'on enlève des rues.

44 Tu me libères des querelles du peuple,
tu me places à la tête des nations.
Un peuple d'inconnus m'est asservi :
45 au premier mot, ils m'obéissent.

Ces fils d'étrangers se soumettent ; +
46 ces fils d'étrangers capitulent :
en tremblant ils quittent leurs bastions.

Antienne

Vive le Seigneur ! Béni soit le Dieu de ma victoire !

Psaume : 17 - VI

47 Vive le Seigneur ! Béni soit mon Rocher !
Qu'il triomphe, le Dieu de ma victoire,
48 ce Dieu qui m'accorde la revanche,
qui soumet à mon pouvoir les nations !

49 Tu me délivres de tous mes ennemis, +
tu me fais triompher de l'agresseur,
tu m'arraches à la violence de l'homme.

50 Aussi, je te rendrai grâce parmi les peuples,
Seigneur, je fêterai ton nom.
51 Il donne à son roi de grandes victoires, *
il se montre fidèle à son messie,
   à David et sa descendance, pour toujours.

Verset

V/ Ouvre mes yeux à tes merveilles,
aux splendeurs de ta loi.

Lecture : Enfin Dieu répond ; il met Job au défi (Jb 38, 1-30)

01 Le Seigneur s’adressa à Job du milieu de la tempête et dit :
02 « Quel est celui-là qui obscurcit mes plans par des propos dénués de sens ?
03 Ceins donc tes reins comme un homme. Je vais t’interroger, et tu m’instruiras.
04 Où étais-tu quand j’ai fondé la terre ? Indique-le, si tu possèdes la science !
05 Qui en a fixé les mesures ? Le sais-tu ? Qui sur elle a tendu le cordeau ?
06 Sur quoi ses bases furent-elles appuyées, et qui posa sa pierre angulaire
07 tandis que chantaient ensemble les étoiles du matin et que tous les fils de Dieu criaient d’allégresse ?
08 Qui donc a retenu la mer avec des portes, quand elle jaillit du sein primordial ;
09 quand je lui mis pour vêtement la nuée, en guise de langes le nuage sombre ;
10 quand je lui imposai ma limite, et que je disposai verrou et portes ?
11 Et je dis : “Tu viendras jusqu’ici ! tu n’iras pas plus loin, ici s’arrêtera l’orgueil de tes flots !”
12 As-tu, une seule fois dans ta vie, donné des ordres au matin, assigné son poste à l’aurore,
13 pour qu’elle saisisse la terre aux quatre coins et en secoue les méchants ?
14 La terre alors prend forme comme argile sous le sceau et se déploie tel un vêtement ;
15 aux méchants est enlevée la lumière, et le bras qui se levait est brisé.
16 Es-tu parvenu jusqu’aux sources de la mer, as-tu circulé au fond de l’abîme ?
17 Les portes de la mort se sont-elles montrées à toi, les as-tu vues, les portes de l’ombre de mort ?
18 As-tu réfléchi à l’immensité de la terre ? Raconte, si tu sais tout cela !
19 Quel chemin mène à la demeure de la lumière, et l’obscurité, quel est son lieu,
20 pour que tu conduises chacune à son domaine et discernes les sentiers de sa maison ?
21 Si tu le sais, alors tu étais né, et le nombre de tes jours est bien grand !
22 Es-tu parvenu aux réserves de neige, as-tu vu les réserves de grêle
23 que j’ai ménagées pour le temps de détresse, pour le jour de combat et de guerre ?
24 Par quel chemin se diffuse la lumière ? par où le vent d’est se répand-il sur terre ?
25 Qui donc a creusé à l’ondée une rigole, une route à la nuée qui gronde,
26 pour faire pleuvoir sur une terre sans homme, sur un désert sans nul être humain,
27 pour abreuver les solitudes désolées et faire germer l’herbe de la steppe ?
28 La pluie a-t-elle un père ? Qui donc a engendré les gouttelettes de rosée ?
29 De quel ventre est sortie la glace, et le givre des cieux, qui l’enfanta ?
30 Les eaux se condensent comme la pierre et la surface de l’abîme se fige.

Répons

R/ Le Dieu des dieux, le Seigneur a parlé.
Est-ce à toi de m'interroger
sur le travail de mes mains ?

Je façonne la lumière et crée les ténèbres,
je fais le bonheur et provoque le malheur.

C'est moi, le Seigneur, qui fais tout cela.
Penses-tu que je suis comme toi ?

HOMÉLIE DE PAUL VI
À LA CANONISATION DES MARTYRS DE L'OUGANDA
(18 octobre 1964)

Ces martyrs africains ajoutent au martyrologe, au livre des vainqueurs, une page qui relate des événements à la fois sinistres et magnifiques ; une page vraiment digne de rejoindre ces récits glorieux de l'Afrique ancienne dont nous-mêmes, hommes modernes, avec notre peu de foi, pensions qu'ils ne trouveraient jamais une suite comparable.

Qui aurait jamais pu supposer, par exemple que les exploits bouleversants des martyrs de Scillium, de Carthage, de la « Massa candida » d'Utique, rappelés par saint Augustin et Prudence, des martyrs d'Égypte dont nous lisons l'ample panégyrique chez saint Jean Chrysostome, des martyrs de la persécution des Vandales, seraient rejoints à notre époque par des récits non moins héroïques et non moins glorieux ?

Qui pouvait prévoir qu'à ces grands martyrs et confesseurs d'Afrique, ces personnages inoubliables que sont Cyprien, Félicité et Perpétue, et le grand saint Augustin, on ajouterait un jour ces noms qui nous sont chers : Charles Lwanga, Matthias Molumba, Kalemba et leurs vingt compagnons ? Et il est juste de mentionner aussi ceux qui, appartenant à la confession anglicane, ont subi la mort pour le nom du Christ.

Ces martyrs africains marquent les débuts d'une époque nouvelle. Non pas en ce sens qu'elle s'oriente vers les persécutions et les conflits, mais vers une régénération religieuse et politique.

En effet, l'Afrique, arrosée du sang de ces martyrs, les premiers de cet âge nouveau — et plaise à Dieu qu'ils soient les derniers, puisque leur holocauste est si noble et si précieux ! — l'Afrique libre et devenue indépendante, est en train de renaître.

La cruauté qui a broyé ces martyrs est si horrible et si riche de signification qu'elle offre des motifs déterminants et manifestes pour la formation morale d'un peuple nouveau. Une nouvelle tradition spirituelle doit s'affirmer, pour se transmettre aux hommes de l'avenir ; elle doit exprimer symboliquement et porter une évolution. D'un mode de vie simple et naïf, où ne manquaient pas des valeurs humaines remarquables, mais qui était déshonoré et affaibli par l'esclavage dans lequel il était tenu, il s'agit de passer à une condition politique qui aspire aux expressions les plus hautes de l'esprit humain et aux formes supérieures de la vie sociale.

Répons

R/ Le Seigneur, c'est l'Esprit,
l'Esprit du Seigneur est la liberté.

Nous tous, à visage découvert,
réfléchissons comme en un miroir la gloire de Dieu.

Laissons-nous transformer
en l'image du Seigneur, toujours plus glorieuse.

Oraison

Seigneur notre Dieu, tu as fait que le sang des martyrs soit une semence de chrétiens ; accorde à l'Église, que saint Charles Lwanga et ses compagnons ont fécondée par leur sang, de te donner une abondante moisson.