Office des lectures

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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Il s'est levé d'entre les morts

CFC — CNPL

Il s'est levé d'entre les morts,
Le Fils de Dieu, notre frère.
Il s'est levé libre et vainqueur ;
Il a saisi notre destin
Au cœur du sien
Pour le remplir de sa lumière.

Sur lui dans l'ombre sont passées
Les grandes eaux baptismales
De la douleur et de la mort ;
Et maintenant, du plus profond
De sa passion,
Monte sur nous l'aube pascale.

L'histoire unique est achevée :
Premier enfant du Royaume,
Christ est vivant auprès de Dieu ;
Mais son exode humble et caché,
Le Fils aîné
Le recommence pour chaque homme.

Ne cherchons pas hors de nos vies
À retrouver son passage :
il nous rejoint sur nos sentiers ;
Mais au-delà de notre mort
C'est lui encor
Qui nous attend sur le rivage.

Antienne

Pardonné dans le Christ, le monde est réconcilié avec Dieu, alléluia.

Psaume : 77 - I

1 Écoute ma loi, ô mon peuple,
tends l’oreille aux paroles de ma bouche.
2 J’ouvrirai la bouche pour une parabole,
je publierai ce qui fut caché dès l’origine.

3 Nous avons entendu et nous savons
ce que nos pères nous ont raconté ;
4 nous le redirons à l’âge qui vient,
sans rien cacher à nos descendants :
les titres de gloire du Seigneur,
sa puissance et les merveilles qu’il a faites.

5 Il fixa une règle en Jacob,
il établit en Israël une loi,
loi qui ordonnait à nos pères
d’enseigner ces choses à leurs fils,
6 pour que l’âge suivant les connaisse,
et leur descendance à venir.

Qu’ils se lèvent et les racontent à leurs fils
7 pour qu’ils placent en Dieu leur espoir
et n’oublient pas les exploits du Seigneur
mais observent ses commandements.

8 Qu’ils ne soient pas, comme leurs pères,
une génération indocile et rebelle,
génération de cœurs inconstants
et d’esprits infidèles à Dieu.

9 Les fils d’Éphraïm, archers d’élite,
se sont enfuis, le jour du combat :
10 ils n’ont pas gardé l’alliance de Dieu,
ils refusaient de suivre sa loi ;
11 ils avaient oublié ses exploits,
les merveilles dont ils furent les témoins.

12 Devant leurs pères il accomplit un miracle
en Égypte, au pays de Tanis :
13 il fend la mer, il les fait passer,
dressant les eaux comme une digue ;
14 le jour, il les conduit par la nuée,
et la nuit, par la lumière d’un feu.

15 Il fend le rocher du désert,
les désaltère aux eaux profondes ;
16 de la roche, il tire des ruisseaux
qu’il fait dévaler comme un fleuve.

Psaume : 77 - II

17 Mais ils péchaient encore contre lui,
dans les lieux arides ils bravaient le Très-Haut ;
18 ils tentaient le Seigneur dans leurs cœurs,
ils réclamèrent de manger à leur faim.

19 Ils s’en prennent à Dieu et demandent :
« Dieu peut-il apprêter une table au désert ?
20 Sans doute, il a frappé le rocher :
l’eau a jailli, elle coule à flots !
Mais pourra-t-il nous donner du pain
et procurer de la viande à son peuple ? »

21 Alors le Seigneur entendit et s’emporta,
il s’enflamma de fureur contre Jacob, *
sa colère monta contre Israël,
22 car ils n’avaient pas foi en Dieu,
ils ne croyaient pas qu’il les sauverait.

23 Il commande aux nuées là-haut,
il ouvre les écluses du ciel :
24 pour les nourrir il fait pleuvoir la manne,
il leur donne le froment du ciel ;
25 chacun se nourrit du pain des Forts,*
il les pourvoit de vivres à satiété.

26 Dans le ciel, il pousse le vent d’est
et lance le grand vent du midi.
27 Sur eux il fait pleuvoir une nuée d’oiseaux,
autant de viande que de sable au bord des mers.

28 Elle s’abat au milieu de leur camp
tout autour de leurs demeures.
29 Ils mangent, ils sont rassasiés,
Dieu contentait leur envie.

30 Mais leur envie n’était pas satisfaite,
ils avaient encore la bouche pleine, *
31 quand s’éleva la colère de Dieu :
il frappe les plus vaillants d’entre eux
et terrasse la jeunesse d’Israël.

Psaume : 77 - III

32 Et pourtant ils péchaient encore,
ils n’avaient pas foi en ses merveilles.
33 D’un souffle il achève leurs jours,
et leurs années en un moment.

34 Quand Dieu les frappait, ils le cherchaient,
ils revenaient et se tournaient vers lui :
35 ils se souvenaient que Dieu est leur rocher,
et le Dieu Très-Haut, leur rédempteur.

36 Mais de leur bouche ils le trompaient,
de leur langue ils lui mentaient.
37 Leur cœur n’était pas constant envers lui ;
ils n’étaient pas fidèles à son alliance.

38 Et lui, miséricordieux,
au lieu de détruire, il pardonnait ;
maintes fois, il retint sa colère
au lieu de réveiller sa violence.
39 Il se rappelait : ils ne sont que chair,
un souffle qui s’en va sans retour.

40 Que de fois au désert ils l’ont bravé,
offensé dans les solitudes !
41 De nouveau ils tentaient Dieu,
ils attristaient le Saint d’Israël.
42 Ils avaient oublié ce jour
où sa main les sauva de l’adversaire.
 

Verset

V/ En ta résurrection, ô Christ, alléluia,
le ciel et la terre se réjouissent, alléluia.

Lecture : La grande prostituée (Ap 17, 1-18)

Moi, Jean, j’ai vu. 01 L’un des sept anges aux sept coupes vint me parler : « Viens, dit-il, je vais te montrer ce que sera la condamnation de la grande prostituée assise au bord des grandes eaux.
02 Les rois de la terre se sont prostitués avec elle, et ceux qui habitent la terre se sont enivrés du vin de sa prostitution. »
03 Il me transporta en esprit au désert. Et j’ai vu une femme assise sur une bête écarlate qui était couverte de noms blasphématoires et qui avait sept têtes et dix cornes.
04 Cette femme était vêtue de pourpre et d’écarlate, toute parée d’or, de pierres précieuses et de perles ; elle avait dans la main une coupe d’or remplie d’abominations, avec les impuretés de sa prostitution.
05 Il y avait sur son front un nom écrit, un mystère : « Babylone la Grande, la mère des prostitutions et des abominations de la terre. »
06 Et j’ai vu la femme ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus. En la voyant, je fus saisi d’un grand étonnement.
07 Et l’ange me dit : « Pourquoi es-tu étonné ? Moi, je te dirai le mystère de la femme et de la Bête qui la porte, celle qui a les sept têtes et les dix cornes.
08 La Bête que tu as vue, elle était, mais elle n’est plus ; elle va monter de l’abîme pour aller à sa perdition. Quant aux habitants de la terre dont le nom n’est pas inscrit dans le livre de la vie depuis la fondation du monde, ils seront étonnés au spectacle de la Bête qui était, qui n’est plus et qui va reparaître.
09 Ici, il faut l’intelligence mais avec la sagesse. Les sept têtes sont sept collines sur lesquelles réside la femme ; elles sont aussi sept rois :
10 cinq sont tombés, un est là maintenant, et l’autre n’est pas encore venu, mais quand il viendra, il ne devra rester que peu de temps.
11 Et la Bête qui était et qui n’est plus, est elle-même un huitième roi, mais elle fait partie des sept ; elle va à sa perdition.
12 Les dix cornes que tu as vues sont dix rois qui n’ont pas encore reçu la royauté, mais reçoivent le pouvoir royal avec la Bête pour une heure.
13 Ceux-ci ont un même projet : donner leur puissance et leur pouvoir à la Bête.
14 Ils feront la guerre à l’Agneau, et l’Agneau les vaincra car il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois ; et les siens, les appelés, les élus, les fidèles, vaincront avec lui. »
15 Puis il me dit : « Les eaux que tu as vues, là où la prostituée est assise, ce sont des peuples et des foules, des nations et des langues.
16 Quant aux dix cornes que tu as vues, ainsi que la Bête, elles se prendront de haine pour la prostituée, elles la laisseront dépouillée et nue, elles mangeront ses chairs et la brûleront au feu.
17 Car Dieu leur a mis au cœur de réaliser son projet, de réaliser ensemble un même projet : donner à la Bête leur royauté jusqu’à ce que s’accomplissent les paroles de Dieu.
18 La femme que tu as vue, c’est la grande ville qui exerce la royauté sur les rois de la terre. »

Répons

R/ Victoire, tu régneras, ô Christ, tu nous sauveras !

Les impies mèneront campagne contre l'Agneau,
mais l'Agneau les vaincra.

L'Agneau est Seigneur des seigneurs
et Roi des rois.

Il est vainqueur avec les siens :
les appelés, les élus, les fidèles.

 

HOMÉLIE DE SAINT GRÉGOIRE LE GRAND SUR L’ÉVANGILE

« Recherchez les réalités d’en-haut »

Je veux vous inviter à tout abandonner, sans vous y obliger. Si vous ne pouvez pas abandonner entièrement le monde, retenez les biens de ce monde, mais de telle façon qu’ils ne vous retiennent pas dans le monde. Possédez, mais ne vous laissez pas posséder. Il faut que votre esprit domine ce que vous avez ; autrement, si votre esprit est vaincu par l’amour des biens terrestres, c’est plutôt lui qui sera possédé par les biens qui lui appartiennent.

Sachez donc user des biens terrestres, et désirer les biens éternels ; servez-vous des biens de la terre dans le cours de votre vie, et désirez trouver les biens du ciel à l’arrivée. Tout ce qui se passe dans ce monde, regardez-le comme à la dérobée. Que votre regard intérieur se dirige en avant et considère avant tout les réalités qui sont votre but.

Il faut extirper radicalement les vices, non seulement en éliminant leur pratique, mais encore en les arrachant de votre esprit. Ni les jouissances de la chair, ni la démangeaison de la curiosité, ni la fièvre de l’ambition ne doivent vous écarter de la Cène du Seigneur ; mais les activités honnêtes elles-mêmes que nous menons dans le monde ne doivent toucher notre esprit qu’à la dérobée, afin que les activités terrestres qui nous plaisent rendent service à notre corps sans créer aucun obstacle à notre cœur.

Donc, mes frères, je n’ose pas vous dire de tout abandonner ; mais si vous le voulez, vous abandonnerez toutes choses même en les gardant, si vous vous conduisez dans le temps en aspirant de tout votre esprit à l’éternité. On use du monde, mais comme n’en usant pas, si l’on réduit tous les biens extérieurs à servir notre vie sans leur permettre de dominer l’esprit ; dans cette subordination, ils sont utiles au-dehors sans jamais briser l’élan de l’âme qui se porte vers les hauteurs. Ceux qui agissent ainsi ont tous les biens du monde à leur disposition pour en user, non pour les désirer. De la sorte, qu’il n’y ait rien pour freiner le désir de votre esprit, aucune jouissance pour vous lier aux embarras du monde.

Si c’est le bien qu’on aime, l’esprit trouve son plaisir dans les biens les meilleurs, qui sont les biens célestes. Si c’est le mal qu’on redoute, le malheur éternel se présente à l’âme ; elle voit alors que ce qu’elle aime le plus et ce qu’elle redoute le plus est au-delà, et elle ne doit s’attacher à rien ici-bas.

Pour nous comporter ainsi, nous avons un médiateur entre Dieu et l’homme, un protecteur, par qui nous obtiendrons bientôt toute chose, si nous l’aimons d’un amour sincère, lui qui vit et règne avec le Père et le Saint Esprit, car il est Dieu, pour les siècles des siècles. Amen.

Répons

R/ Partager son pain avec l’affamé,
voilà le jeûne qui plaît à Dieu.

Ouvre ton cœur au pauvre : c’est ton frère.
Et si tu cries, le Seigneur répondra ;
à tes appels, il dira : Me voici !

Ouvre ton cœur au pauvre : c’est ton frère.
Et quand le Fils de l’homme viendra, il te dira :
J’avais faim et tu m’as donné à manger.

Oraison

Seigneur Dieu, tu as conduit sainte Marie de l’Incarnation jusqu’à la contemplation du mystère de la Trinité, et tu as fait d’elle un apôtre au cœur de feu ; accorde-nous, par son intercession et suivant son exemple, de vivre en témoins de ton amour, pour que soient toujours plus nombreux ceux qui parviennent à te connaître t’aimer et te servir. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur, qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu, pour les siècles des siècles.