Office des lectures

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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Dites-nous d’où souffle le vent

La Tour du Pin — CNPL

Dites-nous d’où souffle le vent
et quel signe s’annonce
car nous cherchons le Dieu vivant
pour lui faire réponse.

Nous savons qu’il descend ici
et qu’il tient table ouverte
au plus intime de la nuit :
que l’ombre ne vous déconcerte !

N’est-il pas le soleil levant
qui la disperse et qui délivre ?
Dieu, notre Dieu, s’est fait mendiant
et demande à nous vivre.

Antienne

Le Seigneur immolé sur la croix revient sauver ceux qui l'attendent.

Psaume : 88 - IV

20 (Autrefois, tu as parlé à tes amis,
dans une vision tu leur as dit :

21 « J’ai trouvé David, mon serviteur,
je l’ai sacré avec mon huile sainte ;
22 et ma main sera pour toujours avec lui,
mon bras fortifiera son courage.)

39 Pourtant tu l’as méprisé, rejeté ;
tu t’es emporté contre ton messie.
40 Tu as brisé l’alliance avec ton serviteur,
jeté à terre et profané sa couronne.

41 Tu as percé toutes ses murailles,
tu as démantelé ses forteresses ;
42 tous les passants du chemin l’ont pillé :
le voilà outragé par ses voisins.

43 Tu as accru le pouvoir de l’adversaire,
tu as mis en joie tous ses ennemis ;
44 tu as émoussé le tranchant de son épée,
tu ne l’as pas épaulé dans le combat.

45 Tu as mis fin à sa splendeur,
jeté à terre son trône ;
46 tu as écourté le temps de sa jeunesse
et déversé sur lui la honte.

Psaume : 88 - V

47 Combien de temps, Seigneur, resteras-tu caché,
laisseras-tu flamber le feu de ta colère ?

48 Rappelle-toi le peu que dure ma vie,
pour quel néant tu as créé chacun des hommes !
49 Qui donc peut vivre et ne pas voir la mort ?
Qui s’arracherait à l’emprise des enfers ?

50 Où donc, Seigneur, est ton premier amour,
celui que tu jurais à David sur ta foi ?

51 Rappelle-toi, Seigneur, tes serviteurs outragés,
tous ces peuples dont j’ai reçu la charge.
52 Oui, tes ennemis ont outragé, Seigneur,
poursuivi de leurs outrages ton messie.

53 Béni soit le Seigneur pour toujours !
Amen ! Amen !

Antienne

Fais-nous savoir comment compter nos jours, Seigneur : que nous venions de cœur à la sagesse.

Psaume : 89

1 D’âge en âge, Seigneur,
tu as été notre refuge.

2 Avant que naissent les montagnes, +
que tu enfantes la terre et le monde, *
de toujours à toujours,
toi, tu es Dieu.

3 Tu fais retourner l’homme à la poussière ;
tu as dit  : « Retournez, fils d’Adam ! »
4 À tes yeux, mille ans sont comme hier,
c’est un jour qui s’en va, une heure dans la nuit.

5 Tu les as balayés : ce n’est qu’un songe ;
dès le matin, c’est une herbe changeante :
6 elle fleurit le matin, elle change ;
le soir, elle est fanée, desséchée.

7 Nous voici anéantis par ta colère ;
ta fureur nous épouvante :
8 tu étales nos fautes devant toi,
nos secrets à la lumière de ta face.

9 Sous tes fureurs tous nos jours s’enfuient,
nos années s’évanouissent dans un souffle.
10 Le nombre de nos années ? soixante-dix,
quatre-vingts pour les plus vigoureux !
Leur plus grand nombre n’est que peine et misère ;
elles s’enfuient, nous nous envolons.

11 Qui comprendra la force de ta colère ?
Qui peut t’adorer dans tes fureurs ?
12 Apprends-nous la vraie mesure de nos jours :
que nos cœurs pénètrent la sagesse.

13 Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ?
Ravise-toi par égard pour tes serviteurs.
14 Rassasie-nous de ton amour au matin,
que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
15 Rends-nous en joies tes jours de châtiment
et les années où nous connaissions le malheur.

16 Fais connaître ton œuvre à tes serviteurs
et ta splendeur à leurs fils.
17 Que vienne sur nous
la douceur du Seigneur notre Dieu !
Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains ;
oui, consolide l’ouvrage de nos mains.

Verset

V/ Celui qui médite la loi du Seigneur
donne du fruit en son temps.

Lecture : Renouvellement de l'Alliance (Ex 34, 10-28)

10 Le Seigneur dit à Moïse : « Voici que je vais conclure une alliance. Devant tout ton peuple, je vais faire des merveilles qui n’ont été créées nulle part, dans aucune nation. Tout le peuple qui t’entoure verra l’œuvre du Seigneur, car je vais réaliser avec toi quelque chose d’extraordinaire.
11 Observe donc bien ce que je t’ordonne aujourd’hui. Je vais chasser devant toi l’Amorite, le Cananéen, le Hittite, le Perizzite, le Hivvite et le Jébuséen.
12 Garde-toi de conclure une alliance avec l’habitant du pays où tu vas entrer, de peur qu’il ne devienne un piège au milieu de toi.
13 Bien plus, leurs autels, vous les démolirez ; leurs stèles, vous les briserez ; leurs poteaux sacrés, vous les couperez.
14 Car tu ne te prosterneras pas devant un autre dieu. Le Seigneur, en effet, a pour nom : “Jaloux” ; il est un Dieu jaloux.
15 Ne fais pas alliance avec les habitants du pays, car lorsqu’ils se prostituent avec leurs dieux et leur offrent des sacrifices, ils t’inviteraient et tu mangerais de leurs sacrifices,
16 tu prendrais leurs filles comme épouses pour tes fils, leurs filles se prostitueraient avec leurs dieux et amèneraient tes fils à se prostituer avec leurs dieux.
17 Tu ne te feras pas des dieux en métal fondu.
18 Tu observeras la fête des Pains sans levain. Comme je te l’ai ordonné, tu mangeras des pains sans levain pendant sept jours, au temps fixé du mois des Épis, car c’est alors que tu es sorti d’Égypte.
19 Tout premier-né m’appartient : tout premier-né mâle de ton troupeau, gros ou petit bétail.
20 Le premier-né des ânes, tu le rachèteras par un mouton, et si tu ne le rachètes pas, tu lui rompras la nuque. Tout premier-né de tes fils, tu le rachèteras. On ne se présentera pas devant moi les mains vides.
21 Pendant six jours, tu travailleras, mais, le septième jour, tu chômeras ; même au temps des labours et de la moisson, tu chômeras.
22 Tu célébreras la fête des Semaines, des premiers fruits, de la moisson des blés, et aussi la fête de la Récolte, en fin de l’année.
23 Trois fois par an, tous les hommes paraîtront devant la face du Maître, le Seigneur, le Dieu d’Israël.
24 En effet, lorsque j’aurai dépossédé les nations devant toi et que j’aurai élargi ton territoire, nul ne convoitera la terre qui t’appartient, quand, trois fois par an, tu monteras pour voir la face du Seigneur ton Dieu.
25 Tu n’immoleras pas le sacrifice sanglant en l’accompagnant de pain levé, et tu ne laisseras pas jusqu’au lendemain matin la victime sacrifiée pour la fête de la Pâque.
26 Tu apporteras les tout premiers fruits de ton sol à la Maison du Seigneur ton Dieu. Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère. »
27 Le Seigneur dit encore à Moïse : « Mets par écrit ces paroles car, sur la base de celles-ci, je conclus une alliance avec toi et avec Israël. »
28 Moïse demeura sur le Sinaï avec le Seigneur quarante jours et quarante nuits ; il ne mangea pas de pain et ne but pas d’eau. Sur les tables de pierre, il écrivit les paroles de l’Alliance, les Dix Paroles.

Répons

R/ Sur le visage du Christ
rayonne la gloire de Dieu.

La loi fut donnée par Moïse,
la grâce et la vérité
sont venues par Jésus Christ.

Personne n'a jamais vu Dieu.
Le Fils unique qui est dans le sein du Père
nous l'a fait connaître.

 

TRAITÉ DE TERTULLIEN SUR LA PRIÈRE

L'offrande spirituelle.

La prière est le sacrifice spirituel qui a supprimé les anciens sacrifices. À quoi bon, dit le Seigneur, m'offrir tant de sacrifices ? Les holocaustes de béliers, la graisse des veaux, j'en suis rassasié. Le sang des taureaux, des agneaux et des boucs, je n'en veux plus. Qui donc vous a demandé de m'apporter tout cela ?

Ce que Dieu réclame, l'Évangile nous l'enseigne. L'heure vient, dit Jésus, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité. En effet, Dieu est Esprit, et c'est pourquoi il cherche de tels adorateurs.

Nous sommes les vrais adorateurs et les vrais sacrificateurs. En priant dans l'Esprit, c'est par l'Esprit que nous offrons en sacrifice la prière, victime qui revient à Dieu, qui lui plaît, qu'il a recherchée, qu'il s'est destinée.

C'est elle, offerte de tout cœur, nourrie de la foi, guérie par la vérité, gardée parfaite par l'innocence, purifiée par la chasteté, couronnée par l'amour, — c'est elle, la prière, que nous devons conduire jusqu'à l'autel de Dieu, avec la procession des bonnes œuvres, parmi les psaumes et les hymnes ; c'est elle qui obtiendra tout de Dieu en notre faveur.

En effet, qu'est-ce que Dieu peut refuser à la prière qui procède de l'esprit et de la vérité, lui qui l'exige ? Les grandes preuves de son efficacité, nous les lisons, nous les entendons, nous les croyons !

La prière de jadis délivrait du feu, des bêtes, de la famine, et pourtant elle n'avait pas reçu du Christ sa perfection.

D'ailleurs combien la prière chrétienne est plus amplement efficace ! Elle ne place pas au milieu de la fournaise un ange porteur de rosée ; elle ne ferme pas les gueules des lions ; elle n'apporte pas aux affamés le repas des moissonneurs. Elle n'écarte aucune souffrance par un bienfait particulier : elle forme par la patience ceux qui pâtissent, qui souffrent et qui s'affligent, elle développe la grâce par son efficacité pour que la foi sache ce qu'elle peut obtenir du Seigneur, en comprenant qu'elle souffre pour le nom de Dieu.

Autrefois la prière infligeait des calamités, mettait en déroute les armées ennemies, arrêtait les bienfaits de la pluie, mais maintenant la prière de justice détourne toute colère divine, monte la garde en faveur des ennemis, supplie pour les persécuteurs. Est-il étonnant qu'elle ait su obtenir de force les eaux du ciel, puisqu'elle a pu en faire tomber le feu ? C'est la prière seule qui triomphe de Dieu ; mais le Christ n'a pas voulu qu'elle produise aucun mal, toute la vertu qu'il lui a conférée est pour le bien.

Aussi tout ce qu'elle sait faire, c'est rappeler les âmes des défunts du chemin qui conduit droit à la mort, fortifier les faibles, guérir les malades, délivrer les possédés, ouvrir les prisons, défaire les chaînes des innocents. C'est elle encore qui lave les fautes, repousse les tentations, arrête les persécutions, réconforte les timides, adoucit les magnanimes, guide les voyageurs, apaise les flots, paralyse les bandits, nourrit les pauvres, modère les riches, relève ceux qui sont tombés, retient ceux qui trébuchent, raffermit ceux qui restent debout.

Tous les anges prient, toutes les créatures prient ; les bêtes domestiques et les bêtes sauvages fléchissent les genoux, et, lorsqu'elles sortent de leurs étables ou de leurs repaires, elles regardent vers le ciel, non sans motif, en faisant frémir leur souffle, chacune à sa manière. Quant aux oiseaux, lorsqu'ils se lèvent, ils se dirigent vers le ciel et ils étendent leurs ailes, comme nous étendons les mains, en forme de croix, et ils font entendre ce qui apparaît comme une prière.

Que dire encore sur la fonction de la prière ? Le Seigneur lui-même a prié, à qui soient honneur et puissance pour les siècles des siècles.

Répons

L'attente est longue, Fils de l'homme,                             Stance
et le vent aigre de l'ennui
en nos cœurs menace la flamme ;
brillera-t-elle encore
pour éclairer dans la nuit ton visage,
quand tu viendras frapper à notre porte ?

R/ Demeure avec nous, Seigneur,
pour qu'au dernier jour
tu trouves la foi sur la terre.

Veillez dans la prière :
je viendrai vous surprendre
de nuit, comme un voleur.

Veillez dans la prière
pour ne pas entrer en tentation ;
qui tiendra jusqu'à la fin sera sauvé.

Veillez dans la prière :
celui qui sera prêt,
je le servirai moi-même dans mon Royaume.

 

Oraison

Nous t'en supplions humblement, Seigneur : à mesure qu'approche le jour où nous fêterons notre salut, accorde-nous une plus grande générosité pour nous préparer à célébrer le mystère pascal.