Office des lectures

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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Puisque Dieu nous a aimés

D. Hameline — Fleurus

Puisque Dieu nous a aimés,
jusqu’à nous donner son Fils,
Ni la mort, ni le péché
Ne sauraient nous arracher
À l’Amour qui vient de Lui !

Depuis l’heure où le péché
S’empara du genre humain,
Dieu rêvait de dépêcher
En ami sur nos chemins
Le Seigneur Jésus, son Fils !

Puisque Dieu nous a choisis
Comme Peuple de sa Paix,
Comment voir un ennemi
Dans quelque homme désormais
Pour lequel Jésus est mort !

Que Dieu rende vigilants
Ceux qui chantent le Seigneur :
Qu’ils ne soient en même temps
Les complices du malheur
Où leurs frères sont tenus !

Antienne

Si le grain ne tombe en terre, il reste seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit.

Psaume : 1

1 Heureux est l'homme
   qui n'entre pas au conseil des méchants, +
qui ne suit pas le chemin des pécheurs, *
ne siège pas avec ceux qui ricanent,
2 mais se plaît dans la loi du Seigneur
et murmure sa loi jour et nuit !

3 Il est comme un arbre
   planté près d'un ruisseau, +
qui donne du fruit en son temps, *
et jamais son feuillage ne meurt ;
tout ce qu'il entreprend réussira,
4 tel n'est pas le sort des méchants.

Mais ils sont comme la paille
   balayée par le vent : +
5 au jugement, les méchants ne se lèveront pas, *
ni les pécheurs au rassemblement des justes.
6 Le Seigneur connaît le chemin des justes,
mais le chemin des méchants se perdra.

Antienne

Déjà le Prince de ce monde est terrassé ; le Fils de l'homme élevé sur la croix attire à lui tous les hommes.

Psaume : 2

1 Pourquoi ce tumulte des nations,
ce vain murmure des peuples ?
2 Les rois de la terre se dressent,
les grands se liguent entre eux
   contre le Seigneur et son messie :
3 « Faisons sauter nos chaînes,
rejetons ces entraves ! »

4 Celui qui règne dans les cieux s'en amuse,
le Seigneur les tourne en dérision ;
5 puis il leur parle avec fureur
et sa colère les épouvante :
6 « Moi, j'ai sacré mon roi
sur Sion, ma sainte montagne. »

7 Je proclame le décret du Seigneur !

Il m'a dit : « Tu es mon fils ;
moi, aujourd'hui, je t'ai engendré.
8 Demande, et je te donne en héritage les nations,
pour domaine la terre tout entière.
9 Tu les détruiras de ton sceptre de fer,
tu les briseras comme un vase de potier. »

10 Maintenant, rois, comprenez,
reprenez-vous, juges de la terre.
11 Servez le Seigneur avec crainte,
rendez-lui votre hommage en tremblant.
12 Qu'il s'irrite et vous êtes perdus :
soudain sa colère éclatera.

Heureux qui trouve en lui son refuge !

Antienne

Criez vers le Seigneur : il vous arrachera des mains de vos ennemis.

Psaume : 3

2 Seigneur, qu'ils sont nombreux mes adversaires,
nombreux à se lever contre moi,
3 nombreux à déclarer à mon sujet :
« Pour lui, pas de salut auprès de Dieu ! »

4 Mais toi, Seigneur, mon bouclier,
ma gloire, tu tiens haute ma tête.
5 À pleine voix je crie vers le Seigneur ;
il me répond de sa montagne sainte.

6 Et moi, je me couche et je dors ;
je m'éveille : le Seigneur est mon soutien.
7 Je ne crains pas ce peuple nombreux
qui me cerne et s'avance contre moi.

8 Lève-toi, Seigneur !
Sauve-moi, mon Dieu !
Tous mes ennemis, tu les frappes à la mâchoire ;
les méchants, tu leur brises les dents.

9 Du Seigneur vient le salut ;
vienne ta bénédiction sur ton peuple !

Verset

V/ L'homme ne vit pas seulement de pain,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.

Lecture : Redoublement d'oppression (Ex 5,1-23; 6, 1)

5.01 Moïse et Aaron s’en vinrent déclarer à Pharaon : « Ainsi parle le Seigneur, Dieu d’Israël : Laisse partir mon peuple pour qu’il célèbre en mon honneur une fête au désert. »
5.02 Pharaon dit : « Qui est le Seigneur pour que j’écoute sa voix et laisse partir Israël ? Je ne connais pas le Seigneur et je ne veux pas laisser partir Israël. »
5.03 Ils dirent : « Le Dieu des Hébreux s’est présenté à nous : il nous faut aller à trois jours de marche dans le désert pour offrir un sacrifice au Seigneur notre Dieu. Sinon, il nous frappera de la peste ou de l’épée. »
5.04 Le roi d’Égypte leur dit : « Moïse et Aaron, pourquoi voulez-vous détourner le peuple de ses travaux ? Retournez à vos corvées ! »
5.05 Et Pharaon ajouta : « Maintenant que les gens du peuple sont nombreux, vous voudriez qu’ils se reposent de leurs corvées ! »
5.06 Ce jour-là, Pharaon ordonna aux surveillants du peuple et aux contremaîtres :
5.07 « Vous ne fournirez plus au peuple, comme vous le faisiez auparavant, la paille pour fabriquer les briques. Ils iront eux-mêmes ramasser la paille.
5.08 Quant au nombre de briques imposé jusqu’à présent, continuez à l’exiger. Ne réduisez en rien la cadence. Ce ne sont que des paresseux ! C’est pourquoi ils crient : “Allons offrir un sacrifice à notre Dieu !”
5.09 Que la servitude pèse sur ces gens et qu’ils travaillent, sans rêvasser à des paroles mensongères ! »
5.10 Les surveillants du peuple et les contremaîtres sortirent et déclarèrent au peuple : « Ainsi parle Pharaon : Je ne vous donne plus de paille.
5.11 Allez vous-mêmes en prendre où vous en trouverez ! Mais votre production ne sera réduite en rien. »
5.12 Alors le peuple se dispersa dans tout le pays d’Égypte, pour ramasser du chaume et en faire de la paille à torchis.
5.13 Les surveillants les harcelaient : « Achevez votre travail ! Chaque jour la quantité exigée, comme lorsqu’il y avait de la paille ! »
5.14 On frappa les contremaîtres des fils d’Israël – ceux que leur avaient imposés les surveillants de Pharaon – en disant : « Pourquoi n’avez-vous pas exécuté la commande de briques comme auparavant ? Faites aujourd’hui comme hier ! »
5.15 Les contremaîtres des fils d’Israël vinrent alors crier vers Pharaon : « Pourquoi traiter ainsi tes serviteurs ?
5.16 De la paille, on n’en donne plus à tes serviteurs, et on nous dit : Faites des briques ! Et voici qu’on frappe tes serviteurs. Tes gens ont tort ! »
5.17 Pharaon répondit : « Vous êtes des paresseux, oui, des paresseux ! C’est pourquoi vous dites : Allons offrir un sacrifice au Seigneur.
5.18 Et maintenant, au travail ! On ne vous fournira pas la paille, mais vous fournirez le même nombre de briques. »
5.19 Les contremaîtres des fils d’Israël se virent en mauvaise posture lorsqu’on leur dit : « Vous ne réduirez pas le nombre de briques : chaque jour la quantité exigée ! »
5.20 En sortant de chez Pharaon, ils tombèrent sur Moïse et Aaron qui les attendaient.
5.21 Ils leur dirent : « Que le Seigneur vous tienne à l’œil et qu’il juge : à cause de vous, Pharaon et ses serviteurs nous détestent ; vous leur avez mis en main l’épée pour nous tuer. »
5.22 Moïse retourna trouver le Seigneur et lui dit : « Mon Seigneur, pourquoi as-tu maltraité ce peuple ? Pourquoi donc m’as-tu envoyé ?
5.23 Depuis que je suis allé chez Pharaon et lui ai parlé en ton nom, il a maltraité ce peuple, et tu ne fais absolument rien pour délivrer ton peuple. »
6.01 Le Seigneur dit à Moïse : « Maintenant, tu vas voir ce que je vais faire à Pharaon : contraint par une main forte, il les laissera partir ; contraint par une main forte, il les chassera de son pays. »

Répons

R/ Dresse-toi, Seigneur,
que l'homme ne soit pas le plus fort !

Pour le pauvre que l'on opprime,
le malheureux qui gémit,
maintenant je me lève, dit le Seigneur.

Moi, le Seigneur ton Dieu,
je te saisis par la main droite,
je te dis: Ne crains pas, je viens à ton secours !

 

HOMÉLIE DE SAINT AUGUSTIN SUR LE PSAUME 60

Dans le Christ, c'est nous qui sommes tentés.

Entends ma plainte, Seigneur, écoute ma prière. Qui donc parle ? Il semble que ce soit un seul homme. Regarde si c'est un seul : Des extrémités de la terre, je crie vers toi, parce que mon cœur est angoissé. Il n'est donc plus un seul désormais ; mais il est un seul parce que le Christ est unique, et pourtant nous sommes tous ses membres. Car, est-ce qu'un seul homme crie des extrémités de la terre ? Ce qui crie des extrémités de la terre ne peut être que cet héritage au sujet duquel le Père a entendu cette parole : Demande, et je te donne les nations en héritage, les extrémités de la terre pour domaine.

Ce domaine du Christ, cet héritage du Christ, ce corps du Christ, cette unique Église du Christ, cette unité que nous sommes, c'est elle qui crie des extrémités de la terre. Mais que crie-t-elle ? Ce que j'ai dit tout à l'heure : Entends ma plainte, Seigneur, écoute ma prière ; des extrémités de la terre, je crie vers toi. J'ai crié cela vers toi des extrémités de la terre, c'est-à-dire de partout.

Mais pourquoi ai-je crié cela ? Parce que mon cœur est angoissé. Le corps du Christ montre qu'il est, à travers toutes les nations, sur toute la terre, non pas dans une grande gloire, mais dans une grande épreuve.

Dans son voyage ici-bas, notre vie ne peut pas échapper à l'épreuve de la tentation, car notre progrès se réalise par notre épreuve ; personne ne se connaît soi-même sans avoir été éprouvé, ne peut être couronné sans avoir vaincu, ne peut vaincre sans avoir combattu, et ne peut combattre s'il n'a pas rencontré l'ennemi et les tentations.

Il est donc angoissé, celui qui crie des extrémités de la terre, mais il n'est pas abandonné. Car le Christ a voulu nous préfigurer, nous qui sommes son corps, dans lequel il est mort, est ressuscité et monté au ciel ; c'est ainsi que la Tête a pénétré la première là où les membres sont certains de pouvoir la suivre.

Il nous a donc transfigurés en lui, quand il a voulu être tenté par Satan. On lisait tout à l'heure dans l'évangile que le Seigneur Jésus Christ, au désert, était tenté par le diable. Parfaitement ! Le Christ était tenté par le diable ; dans le Christ, c'est toi qui étais tenté, parce que le Christ tenait de toi sa chair, pour te donner le salut ; tenait de toi sa mort, pour te donner la vie ; tenait de toi les outrages, pour te donner les honneurs ; donc il tenait de toi la tentation, pour te donner la victoire.

Si c'est en lui que nous sommes tentés, c'est en lui que nous dominons le diable. Tu remarques que le Christ a été tenté, et tu ne remarques pas qu'il a vaincu ? Reconnais que c'est toi qui es tenté en lui ; et alors reconnais que c'est toi qui es vainqueur en lui. Il pouvait écarter de lui le diable ; mais, s'il n'avait pas été tenté, il ne t'aurait pas enseigné, à toi qui dois être soumis à la tentation, comment on remporte la victoire.

Répons

R/ Où abonde le péché,
la grâce surabonde.

Dieu enferma tous les hommes
dans la désobéissance
pour faire à tous miséricorde.

Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu,
mais Jésus Christ les a justifiés.

 

Oraison

Accorde-nous, Dieu tout puissant, tout au long de ce Carême, de progresser dans la connaissance de Jésus Christ et de nous ouvrir à sa lumière par une vie de plus en plus fidèle. Lui qui règne.