Office des lectures

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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Toi qui viens pour tout sauver

Cl. Rozier — Fleurus

Toi qui viens pour tout sauver,
L’univers périt sans toi ;
Fais pleuvoir sur lui ta joie,
Toi qui viens pour tout sauver.

Viens sauver tes fils perdus,
Dispersés, mourant de froid ;
Dieu qui fus un jour en croix,
Viens sauver tes fils perdus.

Viens offrir encore ton pain
Et ton vin aux miséreux ;
Pour qu’ils voient le don de Dieu,
Viens offrir encore ton pain.

Toi qui viens pour tout sauver,
Fais lever enfin le jour
De la paix dans ton amour,
Toi qui viens pour tout sauver.

Antienne

Viens, Seigneur, prends en pitié ton serviteur.

Psaume : 88 - IV

20 (Autrefois, tu as parlé à tes amis,
dans une vision tu leur as dit :

21 « J’ai trouvé David, mon serviteur,
je l’ai sacré avec mon huile sainte ;
22 et ma main sera pour toujours avec lui,
mon bras fortifiera son courage.)

39 Pourtant tu l’as méprisé, rejeté ;
tu t’es emporté contre ton messie.
40 Tu as brisé l’alliance avec ton serviteur,
jeté à terre et profané sa couronne.

41 Tu as percé toutes ses murailles,
tu as démantelé ses forteresses ;
42 tous les passants du chemin l’ont pillé :
le voilà outragé par ses voisins.

43 Tu as accru le pouvoir de l’adversaire,
tu as mis en joie tous ses ennemis ;
44 tu as émoussé le tranchant de son épée,
tu ne l’as pas épaulé dans le combat.

45 Tu as mis fin à sa splendeur,
jeté à terre son trône ;
46 tu as écourté le temps de sa jeunesse
et déversé sur lui la honte.

Antienne

Je suis le rejeton de la race de David, l'étoile radieuse du matin.

Psaume : 88 - V

47 Combien de temps, Seigneur, resteras-tu caché,
laisseras-tu flamber le feu de ta colère ?

48 Rappelle-toi le peu que dure ma vie,
pour quel néant tu as créé chacun des hommes !
49 Qui donc peut vivre et ne pas voir la mort ?
Qui s’arracherait à l’emprise des enfers ?

50 Où donc, Seigneur, est ton premier amour,
celui que tu jurais à David sur ta foi ?

51 Rappelle-toi, Seigneur, tes serviteurs outragés,
tous ces peuples dont j’ai reçu la charge.
52 Oui, tes ennemis ont outragé, Seigneur,
poursuivi de leurs outrages ton messie.

53 Béni soit le Seigneur pour toujours !
Amen ! Amen !

Antienne

Paraisse ton œuvre en tes serviteurs, brille ta splendeur sur leurs enfants.

Psaume : 89

1 D’âge en âge, Seigneur,
tu as été notre refuge.

2 Avant que naissent les montagnes, +
que tu enfantes la terre et le monde, *
de toujours à toujours,
toi, tu es Dieu.

3 Tu fais retourner l’homme à la poussière ;
tu as dit  : « Retournez, fils d’Adam ! »
4 À tes yeux, mille ans sont comme hier,
c’est un jour qui s’en va, une heure dans la nuit.

5 Tu les as balayés : ce n’est qu’un songe ;
dès le matin, c’est une herbe changeante :
6 elle fleurit le matin, elle change ;
le soir, elle est fanée, desséchée.

7 Nous voici anéantis par ta colère ;
ta fureur nous épouvante :
8 tu étales nos fautes devant toi,
nos secrets à la lumière de ta face.

9 Sous tes fureurs tous nos jours s’enfuient,
nos années s’évanouissent dans un souffle.
10 Le nombre de nos années ? soixante-dix,
quatre-vingts pour les plus vigoureux !
Leur plus grand nombre n’est que peine et misère ;
elles s’enfuient, nous nous envolons.

11 Qui comprendra la force de ta colère ?
Qui peut t’adorer dans tes fureurs ?
12 Apprends-nous la vraie mesure de nos jours :
que nos cœurs pénètrent la sagesse.

13 Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ?
Ravise-toi par égard pour tes serviteurs.
14 Rassasie-nous de ton amour au matin,
que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
15 Rends-nous en joies tes jours de châtiment
et les années où nous connaissions le malheur.

16 Fais connaître ton œuvre à tes serviteurs
et ta splendeur à leurs fils.
17 Que vienne sur nous
la douceur du Seigneur notre Dieu !
Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains ;
oui, consolide l’ouvrage de nos mains.

Verset

V/ Écoutez, tous les peuples, la parole du Seigneur,
annoncez-la aux îles lointaines.

Lecture : Cyrus, l'envoyé de Dieu (Is 45, 1-13)

01 Ainsi parle le Seigneur à son messie, à Cyrus, qu’il a pris par la main pour lui soumettre les nations et désarmer les rois, pour lui ouvrir les portes à deux battants, car aucune porte ne restera fermée :
02 Moi, je marcherai devant toi ; les terrains bosselés, je les aplanirai ; les portes de bronze, je les briserai ; les verrous de fer, je les ferai sauter.
03 Je te livrerai les trésors des ténèbres, les richesses dissimulées, pour que tu saches que Je suis le Seigneur, celui qui t’appelle par ton nom, moi, le Dieu d’Israël.
04 À cause de mon serviteur Jacob, d’Israël mon élu, je t’ai appelé par ton nom, je t’ai donné un titre, alors que tu ne me connaissais pas.
05 Je suis le Seigneur, il n’en est pas d’autre : hors moi, pas de Dieu. Je t’ai rendu puissant, alors que tu ne me connaissais pas,
06 pour que l’on sache, de l’orient à l’occident, qu’il n’y a rien en dehors de moi. Je suis le Seigneur, il n’en est pas d’autre :
07 je façonne la lumière et je crée les ténèbres, je fais la paix et je crée le malheur. C’est moi, le Seigneur, qui fais tout cela.
08 Cieux, distillez d’en haut votre rosée, que, des nuages, pleuve la justice, que la terre s’ouvre, produise le salut, et qu’alors germe aussi la justice. Moi, le Seigneur, je crée tout cela.
09 Malheureux qui conteste celui qui l’a façonné, tesson parmi des tessons de terre ! L’argile dira-t-elle à celui qui la façonne : « Que fais-tu ? Ton ouvrage n’a pas de mains ! »
10 Malheureux qui dit à un père : « Qu’as-tu engendré ? » et à une femme : « Qu’as-tu mis au monde ? »
11 Ainsi parle le Seigneur, le Saint d’Israël, celui qui l’a façonné : « Allez-vous m’interroger sur l’avenir de mes fils et me donner des ordres pour l’œuvre de mes mains ?
12 C’est moi qui ai fait la terre et, sur elle, créé l’homme. Moi, de mes mains j’ai déployé les cieux, et donné des ordres à toute leur armée.
13 C’est moi qui ai fait surgir Cyrus selon la justice et j’aplanis tous ses chemins. C’est lui qui construira ma ville et laissera partir mes déportés sans paiement ni rançon », – dit le Seigneur de l’univers.

Répons

R/ Cieux, répandez comme une rosée la victoire !

Que la terre s’entrouvre
pour que mûrisse le salut !

Que germe la délivrance,
celle qui vient du Seigneur !

LETTRE DE SAINT LÉON LE GRAND
À L'IMPÉRATRICE PULCHÉRIE SUR L'INCARNATION

Le mystère de notre réconciliation

Il ne sert à rien de dire que notre Seigneur, fils de la Vierge Marie, est un homme véritable et parfait, si l'on ne croit pas qu'il est un homme de cette descendance que proclame l'Évangile.

Matthieu dit en effet : Livre des origines de Jésus Christ, fils de David, fils d'Abraham. Il suit donc l'ordre des naissances humaines, de façon à conduire la suite des générations jusqu'à Joseph, à qui la mère du Seigneur était promise en mariage.

Luc, au contraire, en remontant les degrés de succession revient au chef de file du genre humain, pour montrer que le premier Adam et le nouvel Adam ont la même nature.

Évidemment, la toute-puissance du Fils de Dieu aurait pu se manifester, pour l'instruction et la justification des hommes, de la même manière dont elle était apparue aux patriarches et aux prophètes : sous un aspect corporel ; ainsi lorsque cette toute-puissance engagea le combat avec Jacob, s'entretint avec Abraham et accepta son hospitalité ou même prit la nourriture qu'il lui offrait.

Mais de telles apparitions n'étaient que des signes de cet homme dont ces préfigurations symboliques annonçaient la réalité, réalité qu'il devait endosser en devenant le descendant de tels ancêtres.

Et c'est pourquoi aucune de ces figures ne pouvait accomplir le mystère de notre réconciliation, pourtant préparé de toute éternité. L'Esprit Saint n'était pas encore venu sur la Vierge, la puissance du Très-Haut ne l'avait pas encore prise sous son ombre. Il fallait cela pour que, dans ce sein immaculé où la Sagesse lui construisait une demeure, le Verbe se fît chair. Il le fallait pour que, la nature divine et la nature humaine se rencontrant dans une seule personne, le Créateur du temps naquît dans le temps ; pour que celui par qui tout a été fait fût engendré parmi toutes les créatures.

Car si l'homme nouveau, semblable à la chair du péché, n'avait pas assumé notre condition ancienne et dégradée, si celui qui est consubstantiel au Père n'avait pas daigné devenir consubstantiel à sa mère, si lui, seul indemne de tout péché, ne s'était pas uni à notre nature, l'humanité tout entière serait restée prisonnière sous l'esclavage du démon et nous n'aurions pu profiter de la victoire remportée par le Christ, parce que cette victoire aurait été obtenue en dehors de notre nature.

Le sacrement de notre régénération a brillé pour nous en vertu de cette participation étonnante à notre nature : si la conception et la naissance du Christ ont été opérées par l'Esprit, c'est en vertu du même Esprit que nous-mêmes pouvons renaître.

C'est pourquoi l'Évangéliste désigne les croyants comme ceux qui ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d'une volonté charnelle, ni d'une volonté d'homme, mais qui sont nés de Dieu.

Répons

Les temps sont accomplis,
le royaume de Dieu
est tout proche.
Redressez-vous :
c'est l'heure de l'espérance.

R/ Voici le temps favorable !
Voici le jour du salut !

Les temps sont accomplis,
le Seigneur aujourd'hui
vous appelle.
Venez à lui :
c'est l'heure de l'évangile.

Les temps sont accomplis,
le Seigneur vous attend
pour la Pâque.
Pressez le pas :
c'est l'heure où Dieu vous fait revivre !

 

Oraison

Dieu, créateur et rédempteur des hommes, tu as voulu que ton Verbe éternel prenne chair dans le sein de la Vierge ; sois favorable à notre prière : que ton Fils unique qui s'est fait l'un de nous, nous donne part à sa vie divine. Lui qui règne.