Office des lectures

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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : O virgo mater

AELF — AELF

(traduction littérale du latin)

Ô Vierge Mère, bienheureuse fille de ton propre Fils,
la plus haute et la plus humble de toutes les créatures,

Terme du plan divin fixé de toute éternité,
honneur et parfait achèvement de notre nature :

Tu l’as si bien ennoblie qu’en elle,
par un art admirable,
son souverain créateur s’est fait par toi créature.

Dans ton sein virginal s’est rallumé le feu de l’amour,
dont l’ardeur a fait germer des fleurs célestes sur la terre.

Gloire au Père, au Consolateur et à ton Fils,
qui t’ont enveloppée du vêtement admirable de la grâce.

Antienne

Sauve-moi, Seigneur, au nom de ton amour.

Psaume : 6

2 Seigneur, corrige-moi sans colère,
et reprends-moi sans fureur.
3 Pitié, Seigneur, je dépéris !
Seigneur, guéris-moi !
Car je tremble de tous mes os,
4 de toute mon âme, je tremble.

Et toi, Seigneur, que fais-tu ? +
5 Reviens, Seigneur, délivre-moi,
sauve-moi en raison de ton amour !
6 Personne, dans la mort, n'invoque ton nom ;
au séjour des morts, qui te rend grâce ?

7 Je m'épuise à force de gémir ; +
chaque nuit, je pleure sur mon lit :
ma couche est trempée de mes larmes.
8 Mes yeux sont rongés de chagrin ;
j'ai vieilli parmi tant d'adversaires !

9 Loin de moi, vous tous, malfaisants,
car le Seigneur entend mes sanglots !
10 Le Seigneur accueille ma demande,
le Seigneur entend ma prière.
11 Qu'ils aient honte et qu'ils tremblent, tous mes ennemis,
qu'ils reculent, soudain, couverts de honte !

Antienne

Dieu, refuge des pauvres au temps de la détresse.

Psaume : 9 A - I

2 De tout mon cœur, Seigneur, je rendrai grâce,
je dirai tes innombrables merveilles ;
3 pour toi, j'exulterai, je danserai,
je fêterai ton nom, Dieu Très-Haut.

4 Mes ennemis ont battu en retraite,
devant ta face, ils s'écroulent et périssent.
5 Tu as plaidé mon droit et ma cause,
tu as siégé, tu as jugé avec justice.

6 Tu menaces les nations, tu fais périr les méchants,
à tout jamais tu effaces leur nom.
7 L'ennemi est achevé, ruiné pour toujours,
tu as rasé des villes, leur souvenir a péri.

8 Mais il siège, le Seigneur, à jamais :
pour juger, il affermit son trône ;
9 il juge le monde avec justice
et gouverne les peuples avec droiture.

10 Qu'il soit la forteresse de l'opprimé,
sa forteresse aux heures d'angoisse :
11 ils s'appuieront sur toi, ceux qui connaissent ton nom ;
jamais tu n'abandonnes, Seigneur, ceux qui te cherchent.

12 Fêtez le Seigneur qui siège dans Sion,
annoncez parmi les peuples ses exploits !
13 Attentif au sang versé, il se rappelle,
il n'oublie pas le cri des malheureux.

Antienne

Je proclamerai ta louange aux portes de Sion.

Psaume : 9 A - II

14 Pitié pour moi, Seigneur,
vois le mal que m'ont fait mes adversaires, *
toi qui m'arraches aux portes de la mort ;
15 et je dirai tes innombrables louanges
aux portes de Sion, *
je danserai de joie pour ta victoire.

16 Ils sont tombés, les païens, dans la fosse qu'ils creusaient ;
aux filets qu'ils ont tendus, leurs pieds se sont pris.
17 Le Seigneur s'est fait connaître : il a rendu le jugement,
il prend les méchants à leur piège.

18 Que les méchants retournent chez les morts,
toutes les nations qui oublient le vrai Dieu !
19 Mais le pauvre n'est pas oublié pour toujours :
jamais ne périt l'espoir des malheureux.

20 Lève-toi, Seigneur : qu'un mortel ne soit pas le plus fort,
que les nations soient jugées devant ta face !
21 Frappe-les d'épouvante, Seigneur :
que les nations se reconnaissent mortelles !

Verset

V/ Montre-moi comment garder ta loi,
que je l'observe de tout mon cœur.

Lecture : Dieu oublierait-il d'avoir pitié ? (Jb 29, 1-10; 30, 1.9-23)

29.01 Job reprit le fil de son propos et dit :
29.02 « Ah, qui me rendra tel que j’étais au temps jadis, aux jours où Dieu me tenait en sa garde,
29.03 lorsqu’il faisait briller sa lampe sur ma tête et que dans la ténèbre je marchais à sa lumière,
29.04 tel que j’étais à l’automne de mes jours, quand Dieu était le familier de ma demeure,
29.05 quand le Puissant était encore avec moi, et que mes garçons m’entouraient,
29.06 quand je lavais mes pieds dans le lait et que le rocher près de moi ruisselait d’huile à flots !
29.07 Lorsque je sortais aux portes de la cité et que sur la place j’installais mon siège,
29.08 à ma vue les jeunes gens s’esquivaient, les vieillards se levaient et restaient debout.
29.09 Les notables retenaient leurs paroles et mettaient la main sur leur bouche.
29.10 La voix des chefs s’atténuait, la langue leur collait au palais.
30.01 Et maintenant, je suis la risée de plus jeunes que moi, dont je méprisais trop les pères pour les mettre avec les chiens de mon troupeau.
30.09 Je suis maintenant leur chanson, et ils parlent sur moi.
30.10 Ils m’ont en horreur et prennent leur distance, à mon visage ils n’épargnent pas le crachat.
30.11 Parce que Dieu a relâché la corde de mon arc et m’a humilié, eux, devant moi, perdent toute retenue.
30.12 À ma droite surgit la canaille ; ils me font lâcher pied ; ils élèvent contre moi leurs rampes de malheur.
30.13 Ils détruisent mon sentier et s’affairent à ma ruine, sans avoir besoin d’aide.
30.14 Ils arrivent comme par une large brèche, sous les décombres ils se bousculent.
30.15 Les terreurs se tournent contre moi. Ma dignité est emportée par le vent, mon salut est passé comme nuage !
30.16 Et maintenant mon âme en moi s’épanche ; des jours d’affliction m’ont saisi.
30.17 La nuit transperce mes os, et ce qui me ronge n’a pas de répit.
30.18 Avec une grande violence Dieu saisit mon vêtement, il me serre au col de ma tunique.
30.19 Il m’a jeté dans la fange : me voici pareil à la poussière et à la cendre.
30.20 Vers toi je crie, et tu ne réponds pas ; je me tiens devant toi, et tu me fixes du regard !
30.21 Tu es devenu cruel pour moi, de ta poigne vigoureuse tu t’acharnes sur moi.
30.22 Tu m’emportes sur le vent, tu m’y fais chevaucher, tu me dissous dans l’orage.
30.23 Oui, je le sais, tu me ramènes à la mort, au rendez-vous de tout vivant.

Répons

R/ Qui me fera revoir les jours de mon automne,
ces jours où Dieu veillait sur moi ?

Jadis sa lumière me guidait dans les ténèbres.
Maintenant il me ferme toute issue :
il a barré ma route, obstrué mes sentiers.

Quand même je crie et j'appelle,
il arrête ma prière.

Il m'a emmuré et je ne puis sortir.
Vers qui m'enfuir, sinon vers lui ?

 

De l’allocution du bienheureux pape Paul VI, lors de la clôture de la troisième session du concile Vatican II

Considérant les rapports étroits entre Marie et l’Église, c’est pour sa gloire et pour notre réconfort que nous proclamons la Très Sainte Vierge Marie Mère de l’Église, c’est-à-dire de tout le peuple de Dieu, aussi bien des fidèles que des pasteurs, que nous l’appelons Mère très aimante ; et nous voulons que, dorénavant, avec ce titre si doux, la Vierge soit encore davantage honorée et invoquée par tout le peuple chrétien.

Il s’agit d’un titre, Vénérables Frères, qui n’est pas nouveau pour la piété des chrétiens – c’est même de préférence sous ce nom de Mère que les chrétiens et toute l’Église aiment invoquer Marie. Ce titre, en vérité, appartient à l’authentique substance de la dévotion à Marie, trouvant sa justification dans la dignité même de la Mère du Verbe incarné.

De même que la maternité divine est le fondement de la relation spéciale de Marie avec le Christ et de sa présence dans l’économie du salut opéré par le Christ Jésus, de même elle constitue le fondement principal des rapports entre Marie et l’Église, car elle est Mère de Celui qui, depuis le premier instant de l’Incarnation dans son sein virginal, s’est uni, en tant que chef, son Corps mystique qui est l’Église. Marie, donc, en tant que Mère du Christ, est Mère aussi de tous les pasteurs et fidèles, c’est-à-dire de l’Église.

C’est donc l’âme pleine de confiance et d’amour filial que nous levons les yeux vers elle, malgré notre indignité et notre faiblesse. Elle, qui nous a donné avec Jésus la source de la grâce, ne manquera pas de secourir l’Église alors que, dans l’abondance des dons du Saint-Esprit, l’Épouse du Christ s’adonne avec un nouvel élan à sa mission de salut.

Et notre confiance est encore ravivée et renforcée lorsque nous considérons les liens très étroits qui lient notre Mère du ciel au genre humain. Dans toute la richesse des prérogatives admirables dont Dieu l’a dotée pour la rendre digne d’être la Mère du Verbe incarné, elle n’en est pas moins toute proche de nous. Fille d’Adam comme nous, et donc notre sœur par le lien de la nature, elle est cependant la créature préservée du péché originel à cause des futurs mérites du Sauveur, et qui, aux privilèges qu’elle a obtenus, joint la vertu personnelle d’une foi totale et exemplaire, méritant l’éloge évangélique : « Bienheureuse, toi qui as cru. »

Durant sa vie terrestre, elle a réalisé la figure parfaite du disciple du Christ, miroir de toutes les vertus, et elle a incarné les béatitudes évangéliques proclamées par le Christ. C’est pourquoi en elle toute l’Église, dans son incomparable variété de vie et d’œuvres, atteint la plus authentique forme de l’imitation parfaite du Christ.

Répons

R/ L’Esprit Saint est venu en Marie :
la Puissance du Très-Haut l’a prise sous son ombre.

 Celle qui fut associée à la passion de son Fils,
il l’a comblée aussi pour qu’elle soit la Mère des rachetés.

 Gloire au Père.

Oraison

Dieu, Père de toute miséricorde, ton Fils unique, cloué sur la croix, a voulu que la bienheureuse Vierge Marie, sa mère, soit aussi notre mère ; accorde à ton Église, soutenue par son amour, la joie de donner naissance à des enfants toujours plus nombreux, de les voir grandir en sainteté et d’attirer à elle toutes les familles des peuples. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur, qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu, pour les siècles des siècles.