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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Dieu, ce monde était encore absent

D. Hameline — CNPL

Dieu, ce monde était encore absent
Que déjà, depuis toujours,
Toi, Parole en nos commencements,
Tu portais le poids des choses.
Toi qui penses, toi qui crées,
L'univers en toi repose.

Dieu, quand l'homme eut habité le temps,
Y jetant ses propres cris,
Toi, Parole en nos événements,
Tu déroules notre histoire.
Toi qui juges, toi qui sauves,
Jésus Christ nous dit ta gloire.

Dieu, nos fleuves vont charriant leurs eaux,
Ignorant des lendemains,
Toi qui tiens déjà le dernier mot,
Tu connais le Jour et l'Heure.
Toi qui aimes, qui accueilles,
Tu prépares la Demeure.

Antienne

Les cieux proclament ta justice, Seigneur mon Dieu.

Psaume : 49 - I

1 Le Dieu des dieux, le Seigneur,
parle et convoque la terre *
du soleil levant
jusqu'au soleil couchant.

2 De Sion, belle entre toutes,
Dieu resplendit. *
3 Qu'il vienne, notre Dieu,
qu'il rompe son silence !

Devant lui, un feu qui dévore ;
autour de lui, éclate un ouragan.
4 Il convoque les hauteurs des cieux
et la terre au jugement de son peuple :

5 « Assemblez, devant moi, mes fidèles,
eux qui scellent d'un sacrifice mon alliance. »
6 Et les cieux proclament sa justice :
oui, le juge c'est Dieu !

Antienne

Offrez à Dieu un sacrifice de louange.

Psaume : 49 - II

7 « Écoute, mon peuple, je parle ; +
Israël, je te prends à témoin. *
Moi, Dieu, je suis ton Dieu !

8 « Je ne t'accuse pas pour tes sacrifices ;
tes holocaustes sont toujours devant moi.
9 Je ne prendrai pas un seul taureau de ton domaine,
pas un bélier de tes enclos.

10 « Tout le gibier des forêts m'appartient
et le bétail des hauts pâturages.
11 Je connais tous les oiseaux des montagnes ;
les bêtes des champs sont à moi.

12 « Si j'ai faim, irai-je te le dire ?
Le monde et sa richesse m'appartiennent.
13 Vais-je manger la chair des taureaux
et boire le sang des béliers ?

14 « Offre à Dieu le sacrifice d'action de grâce,
accomplis tes vœux envers le Très-Haut.
15 Invoque-moi au jour de détresse :
je te délivrerai, et tu me rendras gloire. »

Antienne

C'est la miséricorde que je veux, et non les sacrifices.

Psaume : 49 - III

16 Mais à l'impie, Dieu déclare : +

« Qu'as-tu à réciter mes lois, *
à garder mon alliance à la bouche,
17 toi qui n'aimes pas les reproches
et rejettes loin de toi mes paroles ?

18 « Si tu vois un voleur, tu fraternises,
tu es chez toi parmi les adultères ;
19 tu livres ta bouche au mal,
ta langue trame des mensonges.

20 « Tu t'assieds, tu diffames ton frère,
tu flétris le fils de ta mère.
21 Voilà ce que tu fais ;
garderai-je le silence ?

« Penses-tu que je suis comme toi ?
Je mets cela sous tes yeux, et je t'accuse.
22 Comprenez donc, vous qui oubliez Dieu :
sinon je frappe, et pas de recours !

23 « Qui offre le sacrifice d'action de grâce,
celui-là me rend gloire :
sur le chemin qu'il aura pris,
je lui ferai voir le salut de Dieu. »

Verset

V/ Écoute ma loi, ô mon peuple.
Je suis le Seigneur, ton Dieu.

Lecture : Antiochus le persécuteur (1M 1, 41-64)

41 Le roi Antiocos prescrivit à tous les habitants de son royaume de ne faire désormais qu’un seul peuple,
42 et d’abandonner leurs coutumes particulières. Toutes les nations païennes se conformèrent à cet ordre.
43 En Israël, beaucoup suivirent volontiers la religion du roi, offrirent des sacrifices aux idoles, et profanèrent le sabbat.
44 Le roi envoya également à Jérusalem et aux villes de Juda des émissaires, avec des lettres qui leur prescrivaient de suivre des coutumes étrangères à leur pays.
45 Ils devaient bannir du sanctuaire holocaustes, sacrifice et libation, profaner les sabbats et les fêtes,
46 souiller le sanctuaire et les fidèles,
47 élever des autels, des lieux de culte et des idoles, offrir en sacrifice des porcs et d’autres animaux impurs.
48 Ils devaient laisser leurs fils incirconcis et se rendre eux-mêmes abominables par toutes sortes de pratiques impures et de profanations,
49 de manière à oublier la Loi et à changer toutes les observances.
50 Quiconque n’agirait pas selon l’ordre du roi serait mis à mort.
51 C’est en ces termes que le roi écrivit à tous ses sujets. Il établit des inspecteurs pour tout le peuple et ordonna aux villes de Juda d’offrir des sacrifices dans chaque ville.
52 Beaucoup de gens du peuple, tous ceux qui délaissaient la Loi, se rallièrent à eux et firent du mal dans le pays.
53 Ils obligèrent Israël à se cacher dans tous ses lieux de refuge.
54 Le quinzième jour du neuvième mois, en l’année 145, Antiocos éleva sur l’autel des sacrifices l’Abomination de la désolation, et, dans les villes de Juda autour de Jérusalem, ses partisans élevèrent des autels païens.
55 Ils brûlèrent de l’encens aux portes des maisons et sur les places.
56 Tous les livres de la Loi qu’ils découvraient, ils les jetaient au feu après les avoir lacérés.
57 Si l’on découvrait chez quelqu’un un livre de l’Alliance, si quelqu’un se conformait à la Loi, le décret du roi le faisait mettre à mort.
58 Mois après mois, dans les villes, on sévissait durement contre ceux d’Israël qui étaient pris en infraction.
59 Le vingt-cinq de chaque mois, on sacrifiait sur l’autel dressé sur l’autel des sacrifices.
60 Selon l’ordre du roi, les femmes qui avaient fait circoncire leurs enfants, on les mettait à mort,
61 avec leurs nourrissons suspendus à leur cou. On exécutait aussi les membres de leurs familles, et ceux qui avaient opéré la circoncision.
62 Cependant, beaucoup en Israël résistèrent et eurent le courage de ne manger aucun aliment impur.
63 Ils acceptèrent de mourir pour ne pas être souillés par ce qu’ils mangeaient, et pour ne pas profaner l’Alliance sainte ; et de fait, ils moururent.
64 C’est ainsi que s’abattit sur Israël une grande colère.

Répons

R/ Ma part, et l'espoir de mon coeur,
c'est Dieu pour toujours.

Jusqu'à leur mort les impies ne manquent de rien,
avec les autres ils ne sont point frappés.

Tous les gens de mon peuple
courent derrière les infidèles,
puisqu'il y pleut une abondance de biens.

Qui s'éloigne de toi périra, Seigneur,
pour moi, j'ai mon refuge auprès de toi.

HOMÉLIE DE S. CHARLES BORROMÉE PRONONCÉE À SON DERNIER SYNODE

Nous sommes tous faibles, je le reconnais, mais le Seigneur Dieu nous a donné des moyens où nous pouvons facilement trouver du secours si nous le voulons. Voici un prêtre qui voudrait mener la vie irréprochable à laquelle il se sait obligé, qui voudrait être chaste et avoir la conduite digne des anges qui lui convient ; mais il ne décide pas d'employer les moyens voulus : le jeûne, la prière, la fuite des relations mauvaises, des familiarités nuisibles et dangereuses.

Cet autre, lorsqu'il entre au chœur pour la psalmodie ou lorsqu'il va célébrer la messe, se plaint de ce que mille pensées se présentent aussitôt à son esprit et le distraient de Dieu. Mais avant d'aller au chœur ou de célébrer la messe, qu’a-t-il fait à la sacristie, comment s'est-il préparé, quels moyens a-t-il pris pour maîtriser son attention ?

Veux-tu que je t'enseigne comment progresser sans cesse de vertu en vertu et, si déjà tu étais attentif au chœur, comment tu pourras l'être davantage une autre fois pour que tes hommages plaisent à Dieu encore plus ? Écoute-moi bien. Si un petit feu d'amour divin est déjà allumé en toi, ne le montre pas tout de suite, ne l'expose pas au vent ; garde fermée la porte du four, pour ne pas laisser perdre la chaleur. Cela veut dire : fuis, autant que possible, les distractions, demeure recueilli en Dieu, évite les conversations frivoles.

Tu as la charge de la prédication et de l'enseignement ? Étudie, applique-toi à tout ce qui est nécessaire pour bien exercer cette charge. Soucie-toi d'abord de prêcher par ta vie et tes mœurs ; évite qu'en te voyant dire une chose et en faire une autre, les gens ne se moquent de tes paroles en hochant la tête.

Tu as charge d'âmes ? Ce n'est pas une raison pour négliger la charge de toi-même et pour te donner si généreusement aux autres qu'il ne reste plus rien de toi-même pour toi. Tu dois te souvenir des âmes dont tu es le supérieur, sans t'oublier toi-même.

Comprenez, mes frères, que rien n'est aussi nécessaire, pour des hommes d'Église, que l'oraison mentale qui doit précéder toutes nos actions, les accompagner et les suivre. Je chanterai, dit le Prophète, et je serai attentif. Si tu administres les sacrements, mon frère, pense à ce que tu fais ; si tu célèbres la messe, pense à ce que tu offres ; si tu psalmodies au chœur, réfléchis à qui tu parles et à ce que tu dis ; si tu diriges les âmes, songe au sang qui les a lavées ; ainsi faites tout avec amour. C'est ainsi que nous pourrons vaincre facilement les innombrables difficultés que nous rencontrons nécessairement chaque jour, du fait de notre position. C'est ainsi que nous aurons la force d'engendrer le Christ en nous et chez les autres.

Répons

R/ Ceux qui sèment dans les larmes,
moissonnent en chantant.

Qui sème dans sa chair
moissonnera de sa chair la destruction.

Qui sème dans l'Esprit
moissonnera de l'Esprit la vie éternelle.

La chair ne sert de rien,
c'est l'Esprit qui vivifie.

Oraison

Maintiens dans ton peuple, Seigneur, l’esprit qui animait saint Charles Borromée ; ainsi ton Église, sans cesse renouvelée et toujours plus fidèle à l’Évangile, pourra montrer au monde le vrai visage du Christ. Lui qui règne.