Office des lectures

Revenir aux lectures du calendrier romain.

Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Prophète du Très-Haut

CFC — CNPL

Prophète du Très-Haut,
Tu n'es pas la Lumière
Mais son témoin.
Avant même de naître,
Tu la révèles :
Joie sans parole !

Tu cries dans le désert,
Tout un peuple se lève
Vers le Jourdain ;
Ton baptême réveille
La soif d'eau vive :
Proche est la Source !

Voici l'Agneau de Dieu,
Tes disciples le suivent,
Tu restes là ;
Mais ton âme jubile
Quand ils l'écoutent :
Noces du Verbe !

Plus libre que les rois,
Tu contestes ce monde
Sans infini.
Ton martyre dans l'ombre
Prévient l'aurore :
Christ est lumière !

Antienne

Ta parole, Seigneur, protège ton fidèle.

Psaume : 17 - IV

31 Ce Dieu a des chemins sans reproche, +
la parole du Seigneur est sans alliage,
il est un bouclier pour qui s'abrite en lui.

32 Qui est Dieu, hormis le Seigneur ?
le Rocher, sinon notre Dieu ?
33 C'est le Dieu qui m'emplit de vaillance
et m'indique un chemin sans reproche.

34 Il me donne l'agilité du chamois,
il me tient debout sur les hauteurs,
35 il exerce mes mains à combattre
et mon bras, à tendre l'arc.

Antienne

Pour le combat, tu m'emplis de vaillance.

Psaume : 17 - V

36 Par ton bouclier tu m'assures la victoire,
ta droite me soutient, ta patience m'élève.
37 C'est toi qui allonges ma foulée
sans que faiblissent mes chevilles.

38 Je poursuis mes ennemis, je les rejoins,
je ne reviens qu'après leur défaite ;
39 je les abats : ils ne pourront se relever ;
ils tombent : les voilà sous mes pieds.

40 Pour le combat tu m'emplis de vaillance ;
devant moi tu fais plier mes agresseurs.
41 Tu me livres des ennemis en déroute ;
j'anéantis mes adversaires.

42 Ils appellent ? pas de sauveur !
le Seigneur ? pas de réponse !
43 J'en fais de la poussière pour le vent,
de la boue qu'on enlève des rues.

44 Tu me libères des querelles du peuple,
tu me places à la tête des nations.
Un peuple d'inconnus m'est asservi :
45 au premier mot, ils m'obéissent.

Ces fils d'étrangers se soumettent ; +
46 ces fils d'étrangers capitulent :
en tremblant ils quittent leurs bastions.

Antienne

Vive le Seigneur ! Béni soit le Dieu de ma victoire !

Psaume : 17 - VI

47 Vive le Seigneur ! Béni soit mon Rocher !
Qu'il triomphe, le Dieu de ma victoire,
48 ce Dieu qui m'accorde la revanche,
qui soumet à mon pouvoir les nations !

49 Tu me délivres de tous mes ennemis, +
tu me fais triompher de l'agresseur,
tu m'arraches à la violence de l'homme.

50 Aussi, je te rendrai grâce parmi les peuples,
Seigneur, je fêterai ton nom.
51 Il donne à son roi de grandes victoires, *
il se montre fidèle à son messie,
   à David et sa descendance, pour toujours.

Verset

V/ Ouvre mes yeux à tes merveilles,
aux splendeurs de ta loi.

Lecture : « C'est vers moi qu'il te faut revenir » (Jr 3, 1-5.19-25 ; 4, 1-4)

3.01 Si un homme renvoie sa femme et qu’elle s’en aille de chez lui pour appartenir à un autre, peut-il encore revenir à elle ? N’en serait-elle pas profanée, cette terre-là ? Et toi, qui t’es prostituée à de nombreux amants, tu reviendrais à moi ! – oracle du Seigneur.
3.02 Lève les yeux vers les hauteurs et vois : en quel endroit ne t’es-tu pas livrée ? Pour eux, tu étais assise sur les chemins, comme un Arabe dans le désert, et tu as profané le pays par tes prostitutions et ta malice.
3.03 Aussi les averses ont-elles été retenues et la pluie de printemps a-t-elle manqué. Mais tu avais un front de prostituée et tu refusais d’en rougir.
3.04 Encore maintenant, ne m’appelles-tu pas : « Mon père, toi le guide de ma jeunesse !
3.05 Gardera-t-il rancune à jamais ? Tiendra-t-il rigueur jusqu’à la fin ? » Voilà ce que tu dis, puis tu commets le mal, et tu y réussis !
3.19 Or moi, je m’étais dit : « Comment te placer au rang des fils et te donner une terre désirable, un splendide héritage, toute la splendeur des nations ? » Je disais : « Tu m’appelleras “Mon père”, tu ne te détourneras plus de moi.
3.20 Mais comme une femme qui trahit son compagnon, ainsi m’avez-vous trahi, maison d’Israël, – oracle du Seigneur. »
3.21 Sur les hauteurs, une voix se fait entendre, pleurs et supplications des fils d’Israël ; car ils se sont dévoyés, ils ont oublié le Seigneur leur Dieu.
3.22 « Revenez, fils renégats ! Je guérirai vos infidélités. » – « Nous voici, nous venons à toi, car tu es le Seigneur notre Dieu. »
3.23 Oui, mensonge, ce qui vient des collines, tumulte, ce qui vient des montagnes ! Oui, le salut d’Israël est dans le Seigneur notre Dieu !
3.24 La Honte a dévoré le travail de nos pères depuis notre jeunesse, leur petit et leur gros bétail, leurs fils et leurs filles.
3.25 Couchons-nous dans notre honte, que notre confusion nous couvre, car nous avons péché, nous et nos pères, contre le Seigneur notre Dieu, depuis notre jeunesse jusqu’à ce jour, et nous n’avons pas écouté la voix du Seigneur notre Dieu. »
4.01 Si tu reviens Israël – oracle du Seigneur –, c’est à moi que tu reviendras. Si tu fais disparaître tes horreurs loin de ma face, tu n’auras plus à errer.
4.02 Alors tu jureras par le Seigneur vivant, dans la vérité, le droit et la justice ; et les nations se béniront en lui, en lui, elles se glorifieront.
4.03 Ainsi parle le Seigneur aux gens de Juda et à Jérusalem : Défrichez pour vous ce qui est en friche, ne semez pas dans les ronces !
4.04 Soyez circoncis pour le Seigneur, enlevez le prépuce de votre cœur, gens de Juda et habitants de Jérusalem, de peur que ma colère n’éclate comme un feu et ne brûle, sans personne pour l’éteindre, à cause de la malice de vos actes.

Répons

R/ Nous voici, nous venons à toi, Seigneur,
c'est toi notre Dieu.

Revenez, fils rebelles,
je veux guérir vos rébellions.

Si tu veux revenir, Israël,
c'est à moi qu'il faut revenir.

Fais disparaître les idoles,
et tu n'auras plus à me fuir.

HOMÉLIE DE S. BÈDE LE VÉNÉRABLE

Le saint précurseur de la naissance, de la prédication et de la mort du Seigneur a montré (au moment de sa mort) un courage digne d'attirer les regards de Dieu. Comme le dit l'Écriture : Aux yeux des hommes, il subissait un châtiment, mais par son espérance il avait déjà l'immortalité. Nous avons raison de célébrer avec joie la naissance au ciel de celui qui a rendu lui-même ce jour solennel par sa propre passion en l'illustrant par la pourpre de son sang ; et nous vénérons dans la joie spirituelle la mémoire de cet homme qui a scellé par le sceau de son martyre le témoignage qu'il rendait au Seigneur.

Il n'y a en effet aucun doute que saint Jean Baptiste a subi la prison pour notre Rédempteur qu'il précédait par son témoignage, et que c'est pour lui qu'il a donné sa vie. Car si son persécuteur ne lui a pas demandé de nier le Christ, mais de taire la vérité, c'est cependant pour le Christ qu'il est mort. Le Christ lui-même a dit, en effet : Je suis la vérité. Puisque c'est pour la vérité qu'il a répandu son sang, c'est donc bien pour le Christ. Jean avait témoigné en naissant que le Christ allait naître ; en prêchant, il avait témoigné que le Christ allait prêcher : en baptisant, qu'il allait baptiser. En souffrant le premier sa passion, il signifiait que le Christ devait lui aussi souffrir. ~

Cet homme si grand parvint donc au terme de sa vie par l'effusion de son sang, après une longue et pénible captivité. Lui qui avait annoncé la bonne nouvelle de la liberté d'une paix supérieure est jeté en prison par des impies. Il est enfermé dans l'obscurité d'un cachot, lui qui était venu rendre témoignage à la lumière et qui avait mérité d'être appelé flambeau ardent de lumière par la lumière elle-même qui est le Christ. ~ Par son propre sang est baptisé celui à qui il fut donné de baptiser le Rédempteur du monde, d'entendre la voix du Père s'adresser au Christ, et de voir descendre sur lui la grâce du Saint-Esprit. Mais il n'était pas pénible à des hommes tels que lui, bien plus, il leur semblait léger et désirable d'endurer pour la vérité des tourments temporels qui laissaient entrevoir la récompense de joies éternelles. Préférant la mort qui de toute façon était naturellement inévitable, ils choisissaient de l'accepter en confessant le nom du Christ ; ils recevaient ainsi la palme de la vie éternelle. L'Apôtre l'a bien dit : Il vous a été accordé par le Christ, non seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui. Et s'il dit que souffrir pour le Christ est un don de celui-ci à ses élus, c'est parce que, comme il le dit ailleurs : Il n'y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire que Dieu va bientôt révéler en nous.

Répons

R/ Tous ceux qui veulent plaire à Dieu
connaîtront la souffrance.

Nous nous affirmons en tout
comme des ministres de Dieu,
constants dans les tribulations,
les détresses, les angoisses.

On nous tient pour affligés,
et nous sommes toujours joyeux,
pour gens qui n'ont rien,
et nous possédons tout.

Reste fidèle jusqu'à la mort, dit le Seigneur,
et je te donnerai la couronne de vie.

Oraison

Tu as voulu, Seigneur, que saint Jean Baptiste soit le précurseur de ton Fils dans sa naissance et dans sa mort ; il a donné sa vie pour la justice et la vérité ; accorde-nous de savoir, comme lui, nous dépenser avec courage au service de ta Parole.