Office des lectures

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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Esprit de Dieu, très pur Amour

J. Cl. Renard — Le Seuil

Esprit de Dieu, très pur Amour,
Descends dans notre nuit obscure ;
Le temps nous tient, la chair nous dure,
Esprit de feu, très pur Amour !

Cœur du Très-Haut, soleil du Christ,
Console-nous du grand hiver ;
Transforme avec nous l’univers,
Vigne de grâce, Hôte infini !

Esprit de Dieu, très pur Amour,
Descends dans notre nuit obscure ;
La soif nous tient, la mort nous dure,
Esprit de vie, très pur Amour !

Notre âme attend, notre âme a faim,
Sage conseil, ô Vérité,
De voir dans la pleine clarté
Le fruit parfait de tes desseins !

Esprit de Dieu, très pur Amour,
Descends dans notre nuit obscure ;
Destin nous tient, douleur nous dure,
Esprit de paix, très pur Amour !

Unique Amour, fais-nous ta proie,
Plie notre orgueil, panse nos plaies ;
De ta vigueur viens nous brûler,
Souffle de Dieu, Flamme de joie !

Esprit de Dieu, très pur Amour,
Descends dans notre nuit obscure ;
La chair nous tient, le temps nous dure,
Esprit du ciel, très pur Amour !

Antienne

Dieu est bon pour Israël, pour les hommes au cœur pur.

Psaume : 72 - I

1 Vraiment, Dieu est bon pour Israël,
pour les hommes au cœur pur.

2 Un rien, et je perdais pied,
un peu plus, et je faisais un faux pas ;
3 car j’étais jaloux des superbes,
je voyais le succès des impies.

4 Jusqu’à leur mort, ils ne manquent de rien,
ils jouissent d’une santé parfaite ;
5 ils échappent aux souffrances des hommes,
aux coups qui frappent les mortels.

6 Ainsi, l’orgueil est leur collier,
la violence, l’habit qui les couvre ;
7 leurs yeux qui brillent de bien-être
trahissent les envies de leur cœur.

8 Ils ricanent, ils prônent le mal,
de très haut, ils prônent la force ;
9 leur bouche accapare le ciel,
et leur langue parcourt la terre.

10 Ainsi, le peuple se détourne
vers la source d’une telle abondance.
11 Ils disent : « Comment Dieu saurait-il ?
le Très-Haut, que peut-il savoir ? »

12 Voyez comme sont les impies :
tranquilles, ils amassent des fortunes.

Antienne

Votre rire se changera en pleurs ; et votre joie, en deuil.

Psaume : 72 - II

13 Vraiment, c’est en vain que j’ai gardé mon cœur pur,
lavé mes mains en signe d’innocence !
14 Me voici frappé chaque jour,
châtié dès le matin.

15 Si j’avais dit : « Je vais parler comme eux »,
j’aurais trahi la race de tes fils.
16 Longtemps, j’ai cherché à savoir,
je me suis donné de la peine.

17 Mais quand j’entrai dans la demeure de Dieu,
je compris quel serait leur avenir.
18 Vraiment, tu les as mis sur la pente :
déjà tu les entraînes vers la ruine.

19 Comment vont-ils soudain au désastre,
anéantis, achevés par la terreur ?
20 À ton réveil, Seigneur, tu chasses leur image,
comme un songe au sortir du sommeil.

Antienne

Rester proche de Dieu fait tout mon bonheur.

Psaume : 72 - III

21 Oui, mon cœur s’aigrissait,
j’avais les reins transpercés.
22 Moi, stupide, comme une bête,
je ne savais pas, mais j’étais avec toi.

23 Moi, je suis toujours avec toi,
avec toi qui as saisi ma main droite.
24 Tu me conduis selon tes desseins ;
puis tu me prendras dans la gloire.

25 Qui donc est pour moi dans le ciel
si je n’ai, même avec toi, aucune joie sur la terre ?
26 Ma chair et mon cœur sont usés :
ma part, le roc de mon cœur, c’est Dieu pour toujours.

27 Qui s’éloigne de toi périra :
tu détruis ceux qui te délaissent.
28 Pour moi, il est bon d’être proche de Dieu ;
j’ai pris refuge auprès de mon Dieu
pour annoncer les œuvres du Seigneur
aux portes de Sion.

Verset

V/ Ta parole est la lumière de mes pas,
la lampe sur ma route.

Lecture : Ô mon peuple, tes guides t'écrasent (Is 3, 1-15)

01 Voici que le Maître et Seigneur de l’univers va retirer de Jérusalem et de Juda réserves et ressources, toute réserve de pain, toute réserve d’eau,
02 le héros et l’homme de guerre, le juge et le prophète, le devin et l’ancien,
03 l’officier, le notable, le conseiller, l’expert en magie, et le charmeur habile.
04 Je leur donne pour princes des gamins dont le caprice les gouvernera.
05 Les gens seront des tyrans les uns pour les autres, chacun pour son prochain ; le gamin s’en prendra à l’ancien, et le vaurien, au vénérable.
06 Un individu se saisira de son frère dans la maison paternelle, en disant : « Tu as un manteau : tu seras notre chef ! Ce pays en ruines, gouverne-le ! » ;
07 ce jour-là, l’autre répliquera : « Je ne suis pas un guérisseur ! Il n’y a, dans ma maison, ni pain ni manteau, ne me faites pas chef du peuple ! »
08 Oui, Jérusalem trébuche et Juda s’écroule, parce que leurs paroles et leurs actes envers le Seigneur sont des insultes au regard de sa gloire.
09 Leur partialité témoigne contre eux ; comme Sodome, ils étalent leur péché, ils n’en cachent rien. Hélas pour eux ! Ils font leur propre malheur.
10 Dites : « Qu’il est bon pour le juste de se nourrir du fruit de ses actes !
11 Quel malheur, hélas, pour le méchant d’être traité selon l’œuvre de ses mains ! »
12 Ô mon peuple ! Un nourrisson le tyrannise ! Des femmes le gouvernent ! Ô mon peuple, tes guides te fourvoient ; ils brouillent le tracé de tes chemins.
13 Le Seigneur s’est levé pour accuser, il est debout pour juger les peuples.
14 Le Seigneur entre en jugement avec les anciens du peuple et ses princes : « C’est vous qui dévastez la vigne ; les biens volés au pauvre emplissent vos maisons.
15 De quel droit écrasez-vous mon peuple, piétinez-vous le visage du pauvre ? » – oracle du Seigneur, Dieu de l’univers.

Répons

R/ Heureux le juste,
il se nourrira du fruit de ses oeuvres.

Dieu se lève à son tribunal
pour intenter un procès
et citer en justice les princes de son peuple.

De quel droit écrasez-vous mon peuple
et broyez-vous le visage des pauvres ?
oracle du Seigneur.

 

COMMENTAIRE DE SAINT GRÉGOIRE LE GRAND
SUR LE LIVRE DE JOB

Le double combat de l'Apôtre

On nous rapporte que les saints entraînés dans le combat des épreuves combattent simultanément certains de leurs ennemis en les frappant, et d'autres en les persuadant ; à ceux-ci ils opposent le bouclier de la patience, contre ceux-là ils brandissent les javelots de l'enseignement. Et ils réussissent merveilleusement dans la pratique de ces deux genres de combat. Au-dedans, ils instruisent sagement ceux qui sont égarés ; au dehors, ils méprisent, courageusement ceux qui les attaquent. Ils corrigent ceux-ci par l'enseignement ; ils découragent ceux-là par la constance. Par la patience, ils peuvent regarder sans crainte les ennemis menaçants ; mais, par la compassion, ils amènent au salut leurs concitoyens qui faiblissent. Ils résistent à ceux-là, pour les empêcher d'entraîner les autres ; ils craignent que ceux-ci ne s'écartent radicalement de la voie droite.

Regardons le soldat de l'armée divine se battre des deux côtés. Il dit : Luttes au-dehors, craintes au-dedans. Il énumère les guerres qu'il endure au-dehors en disant : Dangers des fleuves, dangers des bandits, dangers de mes frères de race, dangers des païens, dangers dans la ville, dangers dans le désert, dangers sur mer, dangers des faux frères. Dans cette guerre, il doit ajouter les flèches qu'il lance contre l'adversaire : Fatigues et peines, veilles fréquentes, faim, soif ; jeûnes fréquents, froid et dénuement.

Mais alors qu'il est entraîné dans tous ces combats, il va dire comment il va encore être vigilant pour protéger son camp. Car il ajoute aussitôt : Sans compter tout le reste, ma préoccupation quotidienne, le souci de toutes les Églises. Voilà comment il soutient courageusement les combats et se dépense avec miséricorde pour protéger ses proches. Il raconte les maux qu'il souffre, il y ajoute les bienfaits qu'il dispense.

Comprenons donc quel labeur c'était pour lui de supporter les assauts au-dehors, et en même temps de protéger la faiblesse du dedans. Au-dehors, il souffre des combats parce qu'il est déchiré par les fouets, lié par les chaînes ; au-dedans, il éprouve la peur : il redoute que ce qu'il souffre ne fasse du tort, non pas à lui. mais à ses disciples. C'est pourquoi il écrit à ceux-ci : Que personne ne soit ébranlé au milieu des épreuves présentes, car vous savez bien que nous y sommes destinés. Dans sa propre passion, ce qu il craignait, c'était la chute des autres ; il craignait que ses disciples, en apprenant qu'il avait été fouetté pour la foi, ne refusent de professer leur propre foi.

Tendresse d'une infinie charité ! Il méprise sa propre souffrance, et il veille à ce que ses disciples ne souffrent dans leur cœur aucun dommage d'une suggestion mauvaise. Il dédaigne pour lui-même les blessures corporelles, et il remédie chez les autres aux blessures spirituelles. Les justes se reconnaissent à cela : accablés de douleurs par l'épreuve, ils ne cessent pas de se soucier de l'intérêt d'autrui ; alors qu'ils souffrent des malheurs qui les atteignent eux-mêmes, ils veillent par leur enseignement à fournir autrui du nécessaire ; c'est ainsi qu'ils sont de grands médecins tout en étant frappés par la maladie. Eux-mêmes sont déchirés de blessures, et ils portent aux autres les remèdes qui leur rendront la santé.

Répons

R/ Tous ceux qui veulent plaire à Dieu
connaîtront la souffrance.

Nous nous affirmons en tout
comme des ministres de Dieu,
constants dans les tribulations,
les détresses, les angoisses.

On nous tient pour affligés,
et nous sommes toujours joyeux,
pour gens qui n'ont rien,
et nous possédons tout.

Reste fidèle jusqu'à la mort, dit le Seigneur,
et je te donnerai la couronne de vie.

 

Oraison

Tu as voulu, Seigneur, qu'en recevant ta grâce nous devenions des fils de lumière ; ne permets pas que l'erreur nous plonge dans la nuit, mais accorde-nous d'être toujours rayonnants de ta vérité.