Office des lectures

Revenir aux lectures du calendrier romain.

Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Pourquoi ce lourd silence

CFC — CNPL

Pourquoi ce lourd silence,
Dieu caché,
Quand tombent sous le glaive
Les innocents ?
Ta Parole n'est proférée
Que par les cris d'un enfant ;
Un jour il nous dira
De quel amour tu nous aimes.

Il vient parmi les hommes,
Dieu caché,
Pour mettre enfin le glaive
A son fourreau.
Mais le prix qu'il devra livrer,
C'est tout son corps au bourreau :
Le monde alors verra
De quel amour tu nous aimes.

Où donc est ta victoire,
Dieu caché,
Quand tombe sous le glaive
L'Homme innocent ?
Dans la force de pardonner
Au bras qui verse le sang !
Car nous savons déjà
De quel amour tu nous aimes.

Antienne

Garde tes enfants de tout mal, mon Dieu, mon Roi !

Psaume : 2

1 Pourquoi ce tumulte des nations,
ce vain murmure des peuples ?
2 Les rois de la terre se dressent,
les grands se liguent entre eux
   contre le Seigneur et son messie :
3 « Faisons sauter nos chaînes,
rejetons ces entraves ! »

4 Celui qui règne dans les cieux s'en amuse,
le Seigneur les tourne en dérision ;
5 puis il leur parle avec fureur
et sa colère les épouvante :
6 « Moi, j'ai sacré mon roi
sur Sion, ma sainte montagne. »

7 Je proclame le décret du Seigneur !

Il m'a dit : « Tu es mon fils ;
moi, aujourd'hui, je t'ai engendré.
8 Demande, et je te donne en héritage les nations,
pour domaine la terre tout entière.
9 Tu les détruiras de ton sceptre de fer,
tu les briseras comme un vase de potier. »

10 Maintenant, rois, comprenez,
reprenez-vous, juges de la terre.
11 Servez le Seigneur avec crainte,
rendez-lui votre hommage en tremblant.
12 Qu'il s'irrite et vous êtes perdus :
soudain sa colère éclatera.

Heureux qui trouve en lui son refuge !

Antienne

Les enfants de Bethléem ont été rachetés d'entre les hommes comme prémices pour Dieu et pour l'Agneau.

Psaume : 32 - I

1 Criez de joie pour le Seigneur, hommes justes !
Hommes droits, à vous la louange !

2 Rendez grâce au Seigneur sur la cithare,
jouez pour lui sur la harpe à dix cordes.
3 Chantez-lui le cantique nouveau,
de tout votre art soutenez l'ovation.

4 Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;
il est fidèle en tout ce qu'il fait.
5 Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.

6 Le Seigneur a fait les cieux par sa parole,
l'univers, par le souffle de sa bouche.
7 Il amasse, il retient l'eau des mers ;
les océans, il les garde en réserve.

8 Que la crainte du Seigneur saisisse la terre,
que tremblent devant lui les habitants du monde !
9 Il parla, et ce qu'il dit exista ;
il commanda, et ce qu'il dit survint.

10 Le Seigneur a déjoué les plans des nations,
anéanti les projets des peuples.
11 Le plan du Seigneur demeure pour toujours,
les projets de son cœur subsistent d'âge en âge.

Antienne

Saints dans le ciel, jubilez pour le Seigneur.

Psaume : 32 - II

12 Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu,
heureuse la nation qu'il s'est choisie pour domaine !
13 Du haut des cieux, le Seigneur regarde :
il voit la race des hommes.

14 Du lieu qu'il habite, il observe
tous les habitants de la terre,
15 lui qui forme le cœur de chacun,
qui pénètre toutes leurs actions.

16 Le salut d'un roi n'est pas dans son armée,
ni la victoire d'un guerrier, dans sa force.
17 Illusion que des chevaux pour la victoire :
une armée ne donne pas le salut.

18 Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
19 pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.
  
20 Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
21 La joie de notre cœur vient de lui,
notre confiance est dans son nom très saint.

22 Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi !

Verset

V/ Compagnons de l'Agneau, ils chantent sans fin :
Gloire à toi, Seigneur.

Lecture : Meurtre des enfants des Hébreux en Égypte (Ex 1, 8-16.22)

08 Un nouveau roi vint au pouvoir en Égypte. Il n’avait pas connu Joseph.
09 Il dit à son peuple : « Voici que le peuple des fils d’Israël est maintenant plus nombreux et plus puissant que nous.
10 Prenons donc les dispositions voulues pour l’empêcher de se multiplier. Car, s’il y avait une guerre, il se joindrait à nos ennemis, combattrait contre nous, et ensuite il sortirait du pays. »
11 On imposa donc aux fils d’Israël des chefs de corvée pour les accabler de travaux pénibles. Ils durent bâtir pour Pharaon les villes d’entrepôts de Pithome et de Ramsès.
12 Mais, plus on les accablait, plus ils se multipliaient et proliféraient, ce qui les fit détester.
13 Les Égyptiens soumirent les fils d’Israël à un dur esclavage
14 et leur rendirent la vie intenable à force de corvées : préparation de l’argile et des briques et toutes sortes de travaux à la campagne ; tous ces travaux étaient pour eux un dur esclavage.
15 Alors le roi d’Égypte parla aux sages-femmes des Hébreux dont l’une s’appelait Shifra et l’autre Poua ;
16 il leur dit : « Quand vous accoucherez les femmes des Hébreux, regardez bien le sexe de l’enfant : si c’est un garçon, faites-le mourir ; si c’est une fille, laissez-la vivre. »
22 Pharaon donna cet ordre à tout son peuple : « Tous les fils qui naîtront aux Hébreux, jetez-les dans le Nil. Ne laissez vivre que les filles. »

Répons

R/ Pourquoi ce lourd silence,
Dieu caché,
Quand tombent sous le glaive
Les innocents ?
Ta Parole n'est proférée
Que par les cris d'un enfant !
Un jour il nous dira
De quel amour tu nous aimes.

HOMÉLIE DE S. QUODVULTDEUS AUX CATÉCHUMÈNES, SUR LE SYMBOLE

Enfants et témoins du Christ

Un petit enfant vient de naître : c’est le grand Roi. ~ Les mages arrivent d’un lointain pays. Ils viennent adorer celui qui est encore couché dans la crèche, mais qui règne au ciel et sur terre. Quand les mages annoncent la naissance du Roi, Hérode est pris d’inquiétude ; pour ne pas perdre son trône, il veut le tuer, alors que, s’il avait cru en lui, il aurait été ici-bas en sécurité, et dans la vraie vie, il aurait régné sans fin. ~

Pourquoi as-tu peur, Hérode, en apprenant la naissance du Roi ? Il ne vient pas pour te détrôner, mais pour triompher du diable. Et comme tu ne comprends pas cela, tu es inquiet et tu entres en fureur ; et afin de perdre le seul enfant que tu recherches, tu es assez cruel pour en faire mourir un si grand nombre.

Tu ne recules ni devant l’amour des mères éplorées, ni devant le deuil des pères pleurant leurs fils, ni devant les hurlements et les gémissements des tout-petits. Tu assassines ces faibles corps parce que la peur assassine ton cœur. Et tu t’imagines, si tu réalises tes désirs, que tu pourras vivre longtemps, alors que c’est la Vie elle-même que tu cherches à détruire.

Celui qui est la source de la grâce, à la fois petit et grand, qui est couché dans la crèche, épouvante ton trône. Il agit par toi, sans que tu connaisses ses desseins, et il délivre les âmes de la captivité du diable. Il accueille les fils de ses ennemis et les adopte pour ses enfants.

Ces tout-petits meurent pour le Christ sans le savoir, les parents pleurent la mort de ces martyrs ; et ceux qui ne parlent pas encore, le Christ les rend capables d’être ses témoins. Voilà comment il règne, lui qui était venu régner ainsi. Voici que déjà le libérateur accomplit la libération et que le sauveur apporte le salut.

Mais toi, Hérode, ignorant tout cela, tu es inquiet et tu entres en fureur ; et tandis que tu t’irrites contre un petit enfant, tu lui rends déjà hommage, mais tu l’ignores. ~

Qu’il est grand, le don de la grâce ! Par quels mérites ces enfants ont-ils obtenu d’être ainsi des vainqueurs ? Ils ne parlent pas encore, et ils confessent le Christ. Leurs corps sont encore incapables d’engager la lutte, et ils remportent déjà la palme de la victoire.

Répons

R/ Où donc est ta victoire,
Dieu caché,
Quand tombe sous le glaive
L’Homme innocent ?
Dans la force de pardonner
Au bras qui verse le sang !
Car nous savons déjà
De quel amour tu nous aimes.

 

Te Deum

À toi Dieu, notre louange !
Nous t'acclamons, tu es Seigneur !
À toi Père éternel,
L’hymne de l’univers.

Devant toi se prosternent les archanges,
les anges et les esprits des cieux ;
ils te rendent grâce ;
ils adorent et ils chantent :

Saint, Saint, Saint, le Seigneur,
Dieu de l'univers ;
le ciel et la terre sont remplis de ta gloire.

C'est toi que les Apôtres glorifient,
toi que proclament les prophètes,
toi dont témoignent les martyrs ;
c'est toi que par le monde entier
l'Église annonce et reconnaît.

Dieu, nous t'adorons :
Père infiniment saint,
Fils éternel et bien-aimé,
Esprit de puissance et de paix.

Christ, le Fils du Dieu vivant,
le Seigneur de la gloire,
tu n'as pas craint de prendre chair
dans le corps d'une vierge
pour libérer l'humanité captive.

Par ta victoire sur la mort,
tu as ouvert à tout croyant
les portes du Royaume ;
tu règnes à la droite du Père ;
tu viendras pour le jugement.

Montre-toi le défenseur et l'ami
des hommes sauvés par ton sang :
prends-les avec tous les saints
dans ta joie et dans ta lumière.

Oraison

Puisqu'en ce jour, Seigneur, les saints Innocents ont annoncé ta gloire, non point par la parole, mais par leur seule mort ; fais que notre vie tout entière témoigne de la foi que notre bouche proclame.