Office des lectures

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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : En toute vie le silence dit Dieu

La Tour du Pin — CNPL

En toute vie le silence dit Dieu,
Tout ce qui est tressaille d'être à lui !
Soyez la voix du silence en travail,
Couvez la vie, c'est elle qui loue Dieu !

Pas un seul mot, et pourtant c'est son Nom
Que tout sécrète et presse de chanter :
N'avez-vous pas un monde immense en vous ?
Soyez son cri, et vous aurez tout dit.

Il suffit d'être, et vous vous entendrez
Rendre la grâce d'être et de bénir ;
Vous serez pris dans l'hymne d'univers,
Vous avez tout en vous pour adorer.

Car vous avez l'hiver et le printemps,
Vous êtes l'arbre en sommeil et en fleurs ;
Jouez pour Dieu des branches et du vent,
Jouez pour Dieu des racines cachées.

Arbres humains, jouez de vos oiseaux,
Jouez pour Lui des étoiles du ciel
Qui sans parole expriment la clarté ;
Jouez aussi des anges qui voient Dieu.

Antienne

Ta parole, Seigneur, protège ton fidèle.

Psaume : 17 - IV

31 Ce Dieu a des chemins sans reproche, +
la parole du Seigneur est sans alliage,
il est un bouclier pour qui s'abrite en lui.

32 Qui est Dieu, hormis le Seigneur ?
le Rocher, sinon notre Dieu ?
33 C'est le Dieu qui m'emplit de vaillance
et m'indique un chemin sans reproche.

34 Il me donne l'agilité du chamois,
il me tient debout sur les hauteurs,
35 il exerce mes mains à combattre
et mon bras, à tendre l'arc.

Antienne

Pour le combat, tu m'emplis de vaillance.

Psaume : 17 - V

36 Par ton bouclier tu m'assures la victoire,
ta droite me soutient, ta patience m'élève.
37 C'est toi qui allonges ma foulée
sans que faiblissent mes chevilles.

38 Je poursuis mes ennemis, je les rejoins,
je ne reviens qu'après leur défaite ;
39 je les abats : ils ne pourront se relever ;
ils tombent : les voilà sous mes pieds.

40 Pour le combat tu m'emplis de vaillance ;
devant moi tu fais plier mes agresseurs.
41 Tu me livres des ennemis en déroute ;
j'anéantis mes adversaires.

42 Ils appellent ? pas de sauveur !
le Seigneur ? pas de réponse !
43 J'en fais de la poussière pour le vent,
de la boue qu'on enlève des rues.

44 Tu me libères des querelles du peuple,
tu me places à la tête des nations.
Un peuple d'inconnus m'est asservi :
45 au premier mot, ils m'obéissent.

Ces fils d'étrangers se soumettent ; +
46 ces fils d'étrangers capitulent :
en tremblant ils quittent leurs bastions.

Antienne

Vive le Seigneur ! Béni soit le Dieu de ma victoire !

Psaume : 17 - VI

47 Vive le Seigneur ! Béni soit mon Rocher !
Qu'il triomphe, le Dieu de ma victoire,
48 ce Dieu qui m'accorde la revanche,
qui soumet à mon pouvoir les nations !

49 Tu me délivres de tous mes ennemis, +
tu me fais triompher de l'agresseur,
tu m'arraches à la violence de l'homme.

50 Aussi, je te rendrai grâce parmi les peuples,
Seigneur, je fêterai ton nom.
51 Il donne à son roi de grandes victoires, *
il se montre fidèle à son messie,
   à David et sa descendance, pour toujours.

Verset

V/ Ouvre mes yeux à tes merveilles,
aux splendeurs de ta loi.

Lecture : Livre des pasteurs (Za 11, 4-17; 12, 1-8)

11.04 Ainsi parle le Seigneur mon Dieu : « Fais paître des brebis destinées à l’abattoir,
11.05 celles que leurs acheteurs abattent impunément, et dont leurs vendeurs disent : “Béni soit le Seigneur, me voilà riche !” ; leurs bergers ne les ont pas épargnées.
11.06 En effet, je n’épargnerai plus les habitants du pays – oracle du Seigneur ! Désormais, moi aussi, je vais livrer les hommes, chacun aux mains de son prochain et aux mains de son roi ; ceux-ci écraseront le pays, mais je ne délivrerai pas les gens de leurs mains. »
11.07 Je me mis donc à faire paître ces brebis, destinées à l’abattoir, pour les marchands de brebis. Je pris pour moi deux bâtons, j’appelai le premier « Faveur », et le second « Entente », et je fis paître les brebis.
11.08 Je fis disparaître les trois pasteurs en un seul mois. Mais je perdis patience envers les brebis, et elles, de leur côté, me prirent en dégoût.
11.09 Alors je dis : « Je ne veux plus vous faire paître. Celle qui doit mourir, qu’elle meure ; celle qui doit disparaître, qu’elle disparaisse, et celles qui survivent, qu’elles se dévorent entre elles. »
11.10 Puis je pris mon bâton « Faveur » et je le brisai pour rompre mon alliance, celle que j’avais conclue avec tous les peuples.
11.11 Ce jour-là, elle fut rompue, et les marchands de brebis qui m’observaient surent que c’était là une parole du Seigneur.
11.12 Je leur dis alors : « Si cela vous semble bon, donnez-moi mon salaire, sinon n’en faites rien. » Ils pesèrent mon salaire : trente pièces d’argent.
11.13 Le Seigneur me dit : « Jette-le au fondeur, ce joli prix auquel ils m’ont apprécié ! » Alors je ramassai les trente pièces d’argent et je les jetai au fondeur dans la Maison du Seigneur.
11.14 Puis je brisai mon deuxième bâton « Entente » pour rompre la fraternité entre Juda et Israël.
11.15 Le Seigneur me dit alors : « Prends encore l’équipement d’un berger insensé,
11.16 car voici que moi je vais susciter un berger dans le pays ; la brebis disparue, il n’en aura pas souci ; celle qui est égarée, il ne la cherchera pas ; celle qui est blessée, il ne la soignera pas ; celle qui est épuisée, il ne la soutiendra pas, mais il dévorera la chair des bêtes grasses, il arrachera même leurs sabots.
11.17 Malheur à ce vaurien de berger qui délaisse les brebis ! Que l’épée s’en prenne à son bras et à son œil droit ! Que son bras se dessèche, oui, se dessèche ! Que son œil droit s’éteigne, oui, qu’il s’éteigne ! »
12.01 Proclamation. Parole du Seigneur adressée à Israël. Oracle du Seigneur qui a déployé les cieux et fondé la terre, qui a formé un souffle au-dedans de l’homme :
12.02 Voici que moi je vais faire de Jérusalem une coupe de vertige pour tous les peuples d’alentour. De même en sera-t-il de Juda lors du siège de Jérusalem.
12.03 Il arrivera, en ce jour-là, que je ferai de Jérusalem, face à tous les peuples, une pierre impossible à soulever. Quiconque voudra la soulever se blessera grièvement. Contre elle vont se coaliser toutes les nations de la terre.
12.04 Ce jour-là – oracle du Seigneur –, je frapperai d’affolement tous les chevaux, et de folie leurs cavaliers. J’ouvrirai les yeux sur la maison de Juda. Je rendrai aveugles tous les chevaux des peuples.
12.05 Alors les chefs de Juda diront en leur cœur : « Pour les habitants de Jérusalem, la force est dans le Seigneur de l’univers, leur Dieu. »
12.06 Ce jour-là, je ferai des chefs de Juda un brasier allumé sous du bois, une torche allumée dans des gerbes. Ils dévoreront à droite et à gauche tous les peuples d’alentour. Et Jérusalem demeurera habitée au même lieu, à Jérusalem.
12.07 Le Seigneur sauvera d’abord les tentes de Juda, pour que la fierté de la maison de David et la fierté de l’habitant de Jérusalem ne s’exaltent pas aux dépens de Juda.
12.08 Ce jour-là, le Seigneur protégera les habitants de Jérusalem ; le plus chancelant d’entre eux, ce jour-là, sera comme David, et la maison de David sera comme Dieu, comme l’ange du Seigneur qui se tient devant eux.

Répons

R/ Seigneur Jésus, tu étais méprisé,
mais c'était nos souffrances que tu portais.

Ils ont pesé son salaire : trente pièces d'argent.
Voilà, dit le Seigneur, le beau prix
auquel ils m'ont apprécié.

L'homme ne peut payer sa rançon,
mais toi, mon Dieu, tu rachèteras ma vie
à la puissance de la mort.

 

HOMÉLIE DE S. AUGUSTIN SUR LE PSAUME 32

Rendez grâce au Seigneur sur la cithare, jouez pour lui sur la harpe à dix cordes. Chantez-lui le cantique nouveau. Dépouillez ce qui est vieux, vous qui connaissez le cantique nouveau. Homme nouveau, testament nouveau, cantique nouveau. Le cantique nouveau ne concerne pas les hommes anciens. Les hommes nouveaux sont les seuls à l'apprendre, car ils sont renouvelés par la grâce loin de leur ancien état, et ils appartiennent désormais au testament nouveau, qui est le Royaume des Cieux. C'est pour lui que soupire tout notre amour, et qu'il chante le cantique nouveau. Chantons le cantique nouveau non par notre bouche mais par notre vie.

Chantez-lui le cantique nouveau, chantez bien. Chacun se demande comment chanter pour Dieu. Chante pour lui, mais évite de chanter mal. Il ne faut pas blesser ses oreilles. Chantez bien, mes frères. Lorsque l'on te dit, devant un auditeur bon musicien : Chante pour lui plaire, si tu ignores la musique, tu redoutes de chanter et de déplaire à l'artiste. Car ce que l'auditeur incompétent ne remarque pas, l'artiste te le reproche. Qui se proposerait pour chanter à Dieu, lui qui juge le chanteur, lui à qui rien n'échappe, qui entend tout ? Quand peux-tu offrir une telle perfection dans ton chant que tu ne déplaises en rien à des oreilles si délicates ?

Eh bien, il te donne cette méthode de chant : ne cherche pas des paroles, comme si tu pouvais expliquer ce qui plaît à Dieu. Chante par des cris de jubilation. Bien chanter pour Dieu, c'est chanter par des cris de jubilation. En quoi cela consiste-t-il ? C'est comprendre qu'on ne peut pas expliquer par des paroles ce que l'on chante dans son cœur. En effet, ceux qui chantent, en faisant la moisson, ou les vendanges, ou n'importe quel travail enthousiasmant, lorsqu'ils se mettent à exulter de joie par les paroles, de leurs chants, sont comme gonflés d'une telle joie qu'ils ne peuvent pas la détailler par des paroles, ils renoncent à articuler des mots, et ils éclatent en cris de jubilation.

Ce cri est un son manifestant que le cœur enfante des sentiments qu'il ne peut exprimer. Et à qui cela convient-il mieux qu'au Dieu inexprimable ? Il est inexprimable, en effet, celui que tu ne peux traduire dans le langage. Et si tu ne peux parler, mais que tu n'aies pas le droit de te taire, qu'est-ce qui te reste, sinon de chanter en cris de jubilation ? Que ton cœur se réjouisse sans prononcer de paroles et que l'infinité de tes joies ne soit pas limitée par des syllabes. Chantez bien, avec des cris de joie.

Répons

R/ Joie sur mes lèvres
qui chantent pour toi !

Où trouver la force de le glorifier ?
Il est le Très-Haut,
au-dessus de toutes ses œuvres.

Que vos louanges exaltent le Seigneur,
sans vous lasser, car vous n'en finirez pas.

C'est le Seigneur qui a tout créé,
et à ceux qui l'aiment il a donné la sagesse.

Oraison

Sois favorable à nos prières, Seigneur, et, par l'intercession de sainte Cécile, daigne les exaucer.