Office des lectures

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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Comment es-tu foyer de feu

Syméon le Nv. Théo (adapt. J.F Frié) — Levain

Comment es-tu foyer de feu
   et fraîcheur de la fontaine,
une brûlure, une douceur
   qui rend saines nos souillures ?

Comment fais-tu de l'homme un dieu,
   de la nuit une lumière,
et des abîmes de la mort
   tires-tu la vie nouvelle?

Comment la nuit vient-elle au jour ?
   Peux-tu vaincre les ténèbres,
porter ta flamme jusqu'au cœur
   et changer le fond de l'être ?

Comment n'es-tu qu'un avec nous,
   nous rends-tu fils de Dieu même ?
Comment nous brûles-tu d'amour
   et nous blesses-tu sans glaive ?

Comment peux-tu nous supporter,
   rester lent à la colère,
et de l'ailleurs où tu te tiens
   voir ici nos moindres gestes ?

Comment de si haut et de si loin
   ton regard suit-il nos actes ?
Ton serviteur attend la paix,
   le courage dans les larmes !

Antienne

Le Seigneur appelle les cieux et la terre au jugement de son peuple.

Psaume : 49 - I

1 Le Dieu des dieux, le Seigneur,
parle et convoque la terre *
du soleil levant
jusqu'au soleil couchant.

2 De Sion, belle entre toutes,
Dieu resplendit. *
3 Qu'il vienne, notre Dieu,
qu'il rompe son silence !

Devant lui, un feu qui dévore ;
autour de lui, éclate un ouragan.
4 Il convoque les hauteurs des cieux
et la terre au jugement de son peuple :

5 « Assemblez, devant moi, mes fidèles,
eux qui scellent d'un sacrifice mon alliance. »
6 Et les cieux proclament sa justice :
oui, le juge c'est Dieu !

Antienne

Offrez à Dieu un sacrifice de louange.

Psaume : 49 - II

7 « Écoute, mon peuple, je parle ; +
Israël, je te prends à témoin. *
Moi, Dieu, je suis ton Dieu !

8 « Je ne t'accuse pas pour tes sacrifices ;
tes holocaustes sont toujours devant moi.
9 Je ne prendrai pas un seul taureau de ton domaine,
pas un bélier de tes enclos.

10 « Tout le gibier des forêts m'appartient
et le bétail des hauts pâturages.
11 Je connais tous les oiseaux des montagnes ;
les bêtes des champs sont à moi.

12 « Si j'ai faim, irai-je te le dire ?
Le monde et sa richesse m'appartiennent.
13 Vais-je manger la chair des taureaux
et boire le sang des béliers ?

14 « Offre à Dieu le sacrifice d'action de grâce,
accomplis tes vœux envers le Très-Haut.
15 Invoque-moi au jour de détresse :
je te délivrerai, et tu me rendras gloire. »

Antienne

C'est la miséricorde que je veux, et non les sacrifices.

Psaume : 49 - III

16 Mais à l'impie, Dieu déclare : +

« Qu'as-tu à réciter mes lois, *
à garder mon alliance à la bouche,
17 toi qui n'aimes pas les reproches
et rejettes loin de toi mes paroles ?

18 « Si tu vois un voleur, tu fraternises,
tu es chez toi parmi les adultères ;
19 tu livres ta bouche au mal,
ta langue trame des mensonges.

20 « Tu t'assieds, tu diffames ton frère,
tu flétris le fils de ta mère.
21 Voilà ce que tu fais ;
garderai-je le silence ?

« Penses-tu que je suis comme toi ?
Je mets cela sous tes yeux, et je t'accuse.
22 Comprenez donc, vous qui oubliez Dieu :
sinon je frappe, et pas de recours !

23 « Qui offre le sacrifice d'action de grâce,
celui-là me rend gloire :
sur le chemin qu'il aura pris,
je lui ferai voir le salut de Dieu. »

Verset

V/ De ton amour, Seigneur, la terre est pleine,
apprends-moi tes volontés.

Lecture : Le temps de la fin (Dn 12, 1-13)

01 En ce temps-là se lèvera Michel, le chef des anges, celui qui se tient auprès des fils de ton peuple. Car ce sera un temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent, jusqu’à ce temps-ci. Mais en ce temps-ci, ton peuple sera délivré, tous ceux qui se trouveront inscrits dans le Livre.
02 Beaucoup de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s’éveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelles.
03 Ceux qui ont l’intelligence resplendiront comme la splendeur du firmament, et ceux qui sont des maîtres de justice pour la multitude brilleront comme les étoiles pour toujours et à jamais.
04 Et toi, Daniel, tiens secrètes ces paroles, garde le Livre scellé jusqu’au temps de la fin. Beaucoup seront perplexes, mais la connaissance augmentera. »
05 Et moi, Daniel, je regardai : Voici que deux autres hommes se tenaient, chacun sur une rive du fleuve.
06 L’un d’eux dit à celui qui, vêtu de lin, se tenait au-dessus des eaux du fleuve : « À quand la fin de ces choses surprenantes ? »
07 J’entendis l’homme vêtu de lin qui se tenait au-dessus des eaux du fleuve. Il leva la main droite et la main gauche vers le ciel et jura par Celui qui vit à jamais : « Pendant un temps, des temps, et la moitié d’un temps. Lorsque la force du peuple saint sera entièrement brisée, tout cela s’arrêtera. »
08 Et moi, j’entendis sans comprendre. J’insistai : « Mon seigneur, quel sera le terme de tout cela ? »
09 Il dit : « Va, Daniel, car ces paroles resteront secrètes et scellées jusqu’au temps de la fin. »
10 Beaucoup seront purifiés, blanchis, épurés. Les méchants feront le mal, aucun d’entre eux ne comprendra, mais ceux qui ont l’intelligence comprendront.
11 Depuis l’instant où le sacrifice perpétuel aura cessé, quand l’Abomination de la désolation sera installée, 1 290 jours passeront.
12 Heureux celui qui attendra et parviendra à 1 335 jours !
13 Et toi, va jusqu’à la fin. Tu te reposeras, puis tu te tiendras debout pour recevoir ta part à la fin des jours.

Répons

R/ Dieu n'est pas le Dieu des morts,
mais des vivants ;
tous, en effet, vivent par lui.

Ceux qui ont été jugés
dignes de la résurrection
ne peuvent plus mourir.

Ils sont pareils aux anges,
et sont enfants de Dieu,
fils de la résurrection.

Va, prends ton repos,
et tu te lèveras, toi aussi,
à la fin des jours.

 

LETTRE DE CONRAD DE MARBOURG
DIRECTEUR SPIRITUEL DE STE ÉLISABETH (1232)

Élisabeth se mit alors à manifester ses vertus. Toute sa vie, elle avait été la consolatrice des pauvres ; alors elle devint entièrement le soutien des affamés elle ordonna que, près d'un château qui lui appartenait, on construisît un hôpital, où elle recueillit beaucoup de malades et d'infirmes. Là, à tous ceux qui demandaient l'aumône, elle distribua largement les bienfaits de sa charité ; et non seulement à cet endroit, mais encore dans tout le territoire placé sous la juridiction de son mari et elle épuisa si bien tous ses revenus, provenant des quatre principautés de son mari, qu'elle finit par vendre tous ses objets de luxe et tous ses vêtements de prix au profit des pauvres.

Elle avait l'habitude de visiter personnellement tous ses malades deux fois par jour, le soir et le matin. Ainsi elle prenait soin elle-même des plus répugnants ; elle nourrissait les uns, couchait les autres, en portait certains sur ses épaules et leur rendait beaucoup d'autres services de bienfaisance. Son mari, d'heureuse mémoire, n'a jamais manifesté de mauvaise volonté à cet égard. Enfin, après la mort de son mari, pour tendre à la plus haute perfection elle me demanda en pleurant de l'autoriser à mendier de porte en porte.

Le jour du vendredi saint, comme les autels étaient dénudés, les mains posées sur l'autel d'une chapelle de sa ville, où elle avait logé des Frères Mineurs, en présence de quelques-uns d'entre eux, elle renonça à sa volonté propre, à toute vie mondaine, et à tout ce que le Sauveur dans l'évangile, nous a conseillé d'abandonner. Cela fait, voyant qu'elle pourrait être dominée par l'agitation du siècle et la gloire mondaine de cette terre, où elle avait brillamment vécu du vivant de son mari, elle me suivit malgré moi à Marbourg ; là elle construisit un hôpital dans la ville, y recueillit les malades et les infirmes et accueillit à sa table les plus pauvres et les plus méprisés.

Malgré ces œuvres de la vie active, je le dis devant Dieu, j'ai rarement vu une femme plus contemplative. En effet, des religieux et des religieuses, comme elle sortait de l'oraison silencieuse, virent plus d'une fois son visage merveilleusement illuminé, et ses yeux rayonnant comme le soleil.

Avant sa mort, j'entendis sa confession. Comme je lui demandais ce qu'il fallait faire de sa fortune et de son mobilier, elle répondit que tout ce qu'elle paraissait posséder encore appartenait aux pauvres. Elle me pria de le leur distribuer, excepté une tunique grossière qu'elle portait et dans laquelle elle voulait être ensevelie. Ces dispositions prises, elle reçut le corps du Seigneur. Puis, jusqu'à l'heure de vêpres, elle parlait fréquemment de ce qu'elle avait entendu de meilleur dans la prédication. Ensuite, en recommandant très pieusement à Dieu toutes les personnes présentes, elle expira très doucement, comme si elle s'endormait.

Répons

R/ Ses fils se lèvent
pour la proclamer bienheureuse,
et son mari pour faire son éloge.

Elle fait le bonheur des siens
tous les jours de sa vie.

Elle étend ses mains sur le pauvre
et tend les bras à l'indigent.

Force et dignité la revêtent,
elle rit au jour qui vient.

Oraison

Dieu qui as donné à sainte Élisabeth de Hongrie de connaître et de vénérer le Christ dans les pauvres, accorde-nous de servir avec une inépuisable charité ceux qui sont dans le besoin et l’affliction.