Office des lectures

Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Dieu que nul œil de créature

La Tour du Pin — CNPL

Dieu que nul œil de créature
N'a jamais vu,
Nulle pensée jamais conçu,
Nulle parole ne peut dire,
C'est notre nuit qui t'a reçu :
Fais que son voile se déchire.

Fais que tressaille son silence
Sous ton Esprit ;
Dieu, fais en nous ce que tu dis,
Et les aveugles de naissance
Verront enfin le jour promis
Depuis la mort de ta semence.

Tu n'as pas dit que l'homme croisse
Vers son néant,
Mais tu as fait, en descendant,
Qu'il ne se heurte à son impasse :
Tu as frayé le beau tournant,
Où tout au monde n'est que grâce.

Dans le secret, tu nous prépares,
Ce qui pourra
Tenir ton jour quand tu viendras ;
C'est là, dans l'ombre de ta gloire.
Que ta clarté filtre déjà,
Et nous entrons dans ton histoire.

Sème les mots qui donnent vie,
Nous te dirons ;
Regarde-nous, et nous verrons ;
Entends Jésus qui te supplie.
Au dernier pas de création,
Viens faire l'homme eucharistie!

Antienne

Nous aussi, nous souffrons, attendant la rédemption de notre corps.

Psaume : 38 - I

2 J'ai dit : « Je garderai mon chemin
sans laisser ma langue s'égarer ;
je garderai un bâillon sur ma bouche,
tant que l'impie se tiendra devant moi. »

3 Je suis resté muet, silencieux ;
   je me taisais, mais sans profit. *
Mon tourment s'exaspérait,
4 mon cœur brûlait en moi.
Quand j'y pensais, je m'enflammais,
et j'ai laissé parler ma langue.

5 Seigneur, fais-moi connaître ma fin,
   quel est le nombre de mes jours :
je connaîtrai combien je suis fragile.
6 Vois le peu de jours que tu m'accordes :
ma durée n'est rien devant toi.

L'homme ici-bas n'est qu'un souffle ;
7 il va, il vient, il n'est qu'une image.
Rien qu'un souffle, tous ses tracas ;
il amasse, mais qui recueillera ?

Antienne

Écoute ma prière, Seigneur !

Psaume : 38 - II

8 Maintenant, que puis-je attendre, Seigneur ?
Elle est en toi, mon espérance.
9 Délivre-moi de tous mes péchés,
épargne-moi les injures des fous.

10 Je me suis tu, je n'ouvre pas la bouche,
car c'est toi qui es à l'œuvre.
11 Éloigne de moi tes coups :
je succombe sous ta main qui me frappe.

12 Tu redresses l'homme en corrigeant sa faute, +
tu ronges comme un ver son désir ; *
l'homme n'est qu'un souffle.

13 Entends ma prière, Seigneur, écoute mon cri ;
ne reste pas sourd à mes pleurs.
Je ne suis qu'un hôte chez toi,
un passant, comme tous mes pères.

14 Détourne de moi tes yeux, que je respire
avant que je m'en aille et ne sois plus.

Antienne

Pour l'éternité, j'espère en ta miséricorde.

Psaume : 51

3 Pourquoi te glorifier du mal,
   toi, l’homme fort ? *
Chaque jour, Dieu est fidèle.

4 De ta langue affilée comme un rasoir,
   tu prépares le crime, *
fourbe que tu es !

5 Tu aimes le mal plus que le bien,
   et plus que la vérité, le mensonge ; *
6 tu aimes les paroles qui tuent,
   langue perverse.

7 Mais Dieu va te ruiner pour toujours,
   t’écraser, t’arracher de ta demeure, *
t’extirper de la terre des vivants.

8 Les justes verront, ils craindront,
   ils riront de toi : +
9 « Le voilà donc cet homme
   qui n’a pas mis sa force en Dieu ! *
Il comptait sur ses grandes richesses,
   il se faisait fort de son crime ! »

10 Pour moi, comme un bel olivier
   dans la maison de Dieu, *
je compte sur la fidélité de mon Dieu,
   sans fin, à jamais !

11 Sans fin, je veux te rendre grâce,
   car tu as agi. *
J’espère en ton nom devant ceux qui t’aiment :
   oui, il est bon !

Verset

V/ Mon âme attends le Seigneur.
Je suis sûr de sa parole.

Lecture : Dévastation et restauration (Am 9, 1-15)

01 Je vis le Seigneur debout près de l’autel. Il dit : Frappe les chapiteaux, et que tremblent les seuils ! Brise tous ceux qui sont en tête, et les suivants, je les tuerai par l’épée ; pas un d’entre eux ne pourra s’enfuir, pas un d’entre eux ne pourra s’échapper.
02 S’ils forcent le séjour des morts, de là, ma main les extirpera ; s’ils escaladent les cieux, de là, je les ferai descendre ;
03 s’ils se cachent au sommet du Carmel, là, je les chercherai et les prendrai ; s’ils se dérobent à mes yeux au fond de la mer, là, je commanderai au Serpent de les mordre ;
04 s’ils s’en vont en captivité, poussés par l’ennemi, là-bas, je commanderai à l’épée de les tuer ; j’aurai l’œil sur eux, pour le malheur, non pour le bonheur.
05 Le Seigneur, Dieu de l’univers, qu’il touche la terre, elle s’effondre, et tous ses habitants sont en deuil ; elle monte, tout entière, comme le Nil, elle baisse comme le fleuve d’Égypte.
06 Lui qui bâtit son escalier dans le ciel et fonde sa voûte sur la terre, lui qui convoque les eaux de la mer et les répand à la surface de la terre, son nom est « Le Seigneur ».
07 N’êtes-vous pas pour moi, fils d’Israël, comme des fils d’Éthiopiens ? – oracle du Seigneur. N’ai-je pas fait monter Israël du pays d’Égypte ? De Kaftor, les Philistins ? Et de Qir, les Araméens ?
08 Voici les yeux du Seigneur Dieu sur le royaume pécheur : je vais le supprimer de la surface de la terre ; toutefois, je ne supprimerai pas entièrement la maison de Jacob – oracle du Seigneur.
09 Car voici que, moi, je commande ; je vais secouer la maison d’Israël parmi toutes les nations, comme on secoue dans un crible, et pas un caillou n’échappe.
10 Tous les pécheurs de mon peuple périront par l’épée, eux qui disaient : « Le malheur n’approchera pas, il ne nous atteindra pas ! »
11 Ce jour-là, je relèverai la hutte de David, qui s’écroule ; je réparerai ses brèches, je relèverai ses ruines, je la rebâtirai telle qu’aux jours d’autrefois,
12 afin que ses habitants prennent possession du reste d’Édom et de toutes les nations sur lesquelles mon nom fut jadis invoqué, – oracle du Seigneur, qui fera tout cela.
13 Voici venir des jours – oracle du Seigneur – où se suivront de près laboureur et moissonneur, le fouleur de raisins et celui qui jette la semence. Les montagnes laisseront couler le vin nouveau, toutes les collines en seront ruisselantes.
14 Je ramènerai les captifs de mon peuple Israël ; ils rebâtiront les villes dévastées et les habiteront ; ils planteront des vignes et en boiront le vin ; ils cultiveront des jardins et en mangeront les fruits.
15 Je les planterai sur leur sol, et jamais plus ils ne seront arrachés du sol que je leur ai donné. Le Seigneur ton Dieu a parlé.

Répons

R/ Cherchez le Seigneur, et vous vivrez.
Cherchez le bien, Dieu sera avec vous.

Dieu s'est choisi parmi les païens
un peuple consacré à son Nom.

Pour que le reste des hommes le cherche,
il revient et son règne n'aura pas de fin.

 

D'APRÈS LES ACTES DE CANONISATION
DE S. DOMINIQUE (1234)

Dominique avait une telle intégrité morale, il était emporté par un tel élan de ferveur qu'on découvrait en lui de façon évidente un chef-d’œuvre de noblesse et de grâce. Il régnait en lui une parfaite égalité d'esprit, sauf quand il était bouleversé de compassion et de miséricorde. Et puisque le cœur en joie se reflète dans la gaieté du visage, il manifestait au-dehors l'équilibre paisible de sa vie intérieure par l'amabilité et la sérénité de ses traits.

En toute circonstance, par ses paroles et sa conduite, il se montrait un homme évangélique. Pendant la journée, avec ses frères ou ses compagnons, personne n'était plus simple et plus joyeux. Pendant la nuit, personne n'était plus adonné à toutes sortes de veilles et de prières. Il ne parlait guère qu'avec Dieu, dans l'oraison, ou de Dieu, et il exhortait ses frères à en faire autant.

Il adressa fréquemment à Dieu cette demande particulière : qu'il daigne lui accorder une vraie charité, capable de rechercher et d'obtenir le salut des hommes ; il estimait qu'il serait véritablement un membre du Christ, s'il se dépensait avant tout, totalement et de toutes ses forces, à gagner des âmes, de même que le Seigneur Jésus, le Sauveur de tous, s'est offert sans réserve pour notre salut. Et c'est pour cette œuvre que, selon le profond dessein prémédité par la Providence, il institua l'Ordre des Frères Prêcheurs.

Il exhortait souvent les frères de cet Ordre, de vive voix et par lettres, à étudier sans cesse le Nouveau et l'Ancien Testament. Il portait toujours sur lui l'évangile de saint Matthieu et les lettres de saint Paul, et il les étudiait tellement qu'il les savait à peu près par cœur.

Il fut désigné deux ou trois fois pour l'épiscopat et il refusa toujours, préférant vivre dans la pauvreté avec ses frères, plutôt que d'avoir un évêché. Il garda intacte jusqu'à la fin la délicatesse d'une chasteté absolue. Il désirait être flagellé, coupé en morceaux, et mourir pour la foi du Christ. Le pape Grégoire IX a dit de lui : « Je l'ai connu comme un homme qui suivait parfaitement la règle des Apôtres, et je ne doute pas qu'il soit au ciel associé à leur gloire. »

Répons

R/ Heureux l'homme qui met sa foi
dans le Seigneur.

Sois fort et tiens bon,
que le livre de la Loi
soit toujours sur tes lèvres !

Sois sans crainte ni frayeur :
le Seigneur ton Dieu
est avec toi partout où tu iras !

Vous tous, disciples du Seigneur,
fortifiez-vous
dans la grâce du Seigneur Jésus !

Oraison

Permets, Seigneur, que ton Église trouve un secours dans les mérites et les enseignements de saint Dominique : qu’il intercède pour nous avec sa tendresse, après avoir été un prédicateur éminent de ta vérité.