Office des lectures

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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : En toute vie le silence dit Dieu

La Tour du Pin — CNPL

En toute vie le silence dit Dieu,
Tout ce qui est tressaille d'être à lui !
Soyez la voix du silence en travail,
Couvez la vie, c'est elle qui loue Dieu !

Pas un seul mot, et pourtant c'est son Nom
Que tout sécrète et presse de chanter :
N'avez-vous pas un monde immense en vous ?
Soyez son cri, et vous aurez tout dit.

Il suffit d'être, et vous vous entendrez
Rendre la grâce d'être et de bénir ;
Vous serez pris dans l'hymne d'univers,
Vous avez tout en vous pour adorer.

Car vous avez l'hiver et le printemps,
Vous êtes l'arbre en sommeil et en fleurs ;
Jouez pour Dieu des branches et du vent,
Jouez pour Dieu des racines cachées.

Arbres humains, jouez de vos oiseaux,
Jouez pour Lui des étoiles du ciel
Qui sans parole expriment la clarté ;
Jouez aussi des anges qui voient Dieu.

Antienne

Regarde, Seigneur, vois notre détresse.

Psaume : 88 - IV

20 (Autrefois, tu as parlé à tes amis,
dans une vision tu leur as dit :

21 « J’ai trouvé David, mon serviteur,
je l’ai sacré avec mon huile sainte ;
22 et ma main sera pour toujours avec lui,
mon bras fortifiera son courage.)

39 Pourtant tu l’as méprisé, rejeté ;
tu t’es emporté contre ton messie.
40 Tu as brisé l’alliance avec ton serviteur,
jeté à terre et profané sa couronne.

41 Tu as percé toutes ses murailles,
tu as démantelé ses forteresses ;
42 tous les passants du chemin l’ont pillé :
le voilà outragé par ses voisins.

43 Tu as accru le pouvoir de l’adversaire,
tu as mis en joie tous ses ennemis ;
44 tu as émoussé le tranchant de son épée,
tu ne l’as pas épaulé dans le combat.

45 Tu as mis fin à sa splendeur,
jeté à terre son trône ;
46 tu as écourté le temps de sa jeunesse
et déversé sur lui la honte.

Antienne

Je suis le rejeton de la race de David, l'étoile radieuse du matin.

Psaume : 88 - V

47 Combien de temps, Seigneur, resteras-tu caché,
laisseras-tu flamber le feu de ta colère ?

48 Rappelle-toi le peu que dure ma vie,
pour quel néant tu as créé chacun des hommes !
49 Qui donc peut vivre et ne pas voir la mort ?
Qui s’arracherait à l’emprise des enfers ?

50 Où donc, Seigneur, est ton premier amour,
celui que tu jurais à David sur ta foi ?

51 Rappelle-toi, Seigneur, tes serviteurs outragés,
tous ces peuples dont j’ai reçu la charge.
52 Oui, tes ennemis ont outragé, Seigneur,
poursuivi de leurs outrages ton messie.

53 Béni soit le Seigneur pour toujours !
Amen ! Amen !

Antienne

Nos années passent comme l'herbe qui pousse ; toi, tu es Dieu d'âge en âge.

Psaume : 89

1 D’âge en âge, Seigneur,
tu as été notre refuge.

2 Avant que naissent les montagnes, +
que tu enfantes la terre et le monde, *
de toujours à toujours,
toi, tu es Dieu.

3 Tu fais retourner l’homme à la poussière ;
tu as dit  : « Retournez, fils d’Adam ! »
4 À tes yeux, mille ans sont comme hier,
c’est un jour qui s’en va, une heure dans la nuit.

5 Tu les as balayés : ce n’est qu’un songe ;
dès le matin, c’est une herbe changeante :
6 elle fleurit le matin, elle change ;
le soir, elle est fanée, desséchée.

7 Nous voici anéantis par ta colère ;
ta fureur nous épouvante :
8 tu étales nos fautes devant toi,
nos secrets à la lumière de ta face.

9 Sous tes fureurs tous nos jours s’enfuient,
nos années s’évanouissent dans un souffle.
10 Le nombre de nos années ? soixante-dix,
quatre-vingts pour les plus vigoureux !
Leur plus grand nombre n’est que peine et misère ;
elles s’enfuient, nous nous envolons.

11 Qui comprendra la force de ta colère ?
Qui peut t’adorer dans tes fureurs ?
12 Apprends-nous la vraie mesure de nos jours :
que nos cœurs pénètrent la sagesse.

13 Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ?
Ravise-toi par égard pour tes serviteurs.
14 Rassasie-nous de ton amour au matin,
que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
15 Rends-nous en joies tes jours de châtiment
et les années où nous connaissions le malheur.

16 Fais connaître ton œuvre à tes serviteurs
et ta splendeur à leurs fils.
17 Que vienne sur nous
la douceur du Seigneur notre Dieu !
Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains ;
oui, consolide l’ouvrage de nos mains.

Verset

V/ Seigneur, en toi est la source de vie.
En ta lumière, nous voyons la lumière.

Lecture : Première réalisation monarchique (Jg 8, 22-23.30-32; 9,1-15.19-20)

8.22 Les gens d’Israël dirent à Gédéon : « Sois notre maître, toi, puis ton fils, puis ton petit-fils, car tu nous as sauvés de la main de Madiane. »
8.23 Gédéon répondit : « Moi, je ne serai pas votre maître, pas plus que mon fils. C’est le Seigneur qui sera votre maître. »
8.30 Il eut soixante-dix fils, issus de lui, car il avait beaucoup de femmes.
8.31 Sa concubine, qui habitait Sichem, lui enfanta, elle aussi, un fils, qu’il nomma Abimélek.
8.32 Gédéon, fils de Joas, mourut après une heureuse vieillesse et il fut enseveli dans le tombeau de Joas, son père, à Ofra d’Abiézer.
9.01 Abimélek, fils de Yeroubbaal, alla trouver à Sichem les frères de sa mère et leur parla, ainsi qu’à tout le clan de la maison paternelle de sa mère. Il leur dit :
9.02 « Faites entendre ceci à tous les notables de Sichem : Que vaut-il mieux pour vous ? Avoir pour maîtres les soixante-dix fils de Yeroubbaal, ou avoir pour maître un seul homme ? Souvenez-vous que moi, je suis de vos os et de votre chair. »
9.03 Les frères de sa mère firent entendre ces paroles à tous les notables de Sichem. Leur cœur pencha pour Abimélek, car ils se disaient : « C’est notre frère ! »
9.04 Ils lui donnèrent soixante-dix pièces d’argent du temple de Baal-Berith, avec lesquelles il recruta des vauriens et des aventuriers qui marchèrent à sa suite.
9.05 Puis il entra dans la maison de son père, à Ofra, et il tua ses soixante-dix frères, les fils de Yeroubbaal, sur une même pierre. Seul survécut Yotam, le plus jeune, qui s’était caché.
9.06 Tous les notables de Sichem et ceux de la maison du Terre-Plein se réunirent et vinrent proclamer roi Abimélek, près du chêne de la Pierre-Dressée qui est à Sichem.
9.07 On l’annonça à Yotam. Celui-ci vint se poster sur le sommet du mont Garizim et il cria de toutes ses forces : « Écoutez-moi, notables de Sichem, et Dieu vous écoutera !
9.08 Un jour, les arbres se mirent en campagne pour se donner un roi et le consacrer par l’onction. Ils dirent à l’olivier : “Sois notre roi !”
9.09 L’olivier leur répondit : “Faudra-t-il que je renonce à mon huile, qui sert à honorer Dieu et les hommes, pour aller me balancer au-dessus des autres arbres ?”
9.10 Alors les arbres dirent au figuier : “Viens, toi, sois notre roi !”
9.11 Le figuier leur répondit : “Faudra-t-il que je renonce à la douceur et à la saveur de mes fruits, pour aller me balancer au-dessus des autres arbres ?”
9.12 Les arbres dirent alors à la vigne : “Viens, toi, sois notre roi !”
9.13 La vigne leur répondit : “Faudra-t-il que je renonce à mon vin, qui réjouit Dieu et les hommes, pour aller me balancer au-dessus des autres arbres ?”
9.14 Alors tous les arbres dirent au buisson d’épines : “Viens, toi, sois notre roi !”
9.15 Et le buisson d’épines répondit aux arbres : “Si c’est de bonne foi que vous me consacrez par l’onction pour être votre roi, venez vous abriter sous mon ombre ; sinon, qu’un feu sorte du buisson d’épines et dévore jusqu’aux cèdres du Liban !” »
9.19 Si, en ce jour, vous avez agi dans la fidélité et l’intégrité envers Yeroubbaal et sa maison, qu’Abimélek fasse votre joie, et vous la sienne !
9.20 Mais s’il n’en est pas ainsi, qu’un feu sorte d’Abimélek, et qu’il dévore les notables de Sichem, ainsi que la maison du Terre-Plein ! Et que des notables de Sichem et de la maison du Terre-Plein, un feu sorte pour dévorer Abimélek ! »

Répons

R/ À Dieu seul, qui possède l'immortalité,
gloire et puissance éternelle.

Nul ne peut servir deux maîtres ;
seul Jésus a les paroles de la vie éternelle.

Au temps marqué, le Roi des rois,
bienheureux et unique souverain,
manifestera son Fils Jésus Christ.

 

DERNIÈRE LETTRE DE S. LOUIS DE GONZAGUE À SA MÈRE (10 juin 1591)

J'implore pour vous, Madame, la grâce et la consolation constantes du Saint-Esprit. Sans doute, lorsqu'on m'a remis votre lettre, j'étais encore dans cette région des morts. Mais maintenant, eh bien, il faut aspirer au ciel, pour que nous puissions louer le Dieu éternel sur la terre des vivants. J'espérais depuis longtemps que j'accomplirais ce voyage plus tôt. Si la charité consiste, comme dit saint Paul, à pleurer avec ceux qui pleurent, à être joyeux avec ceux qui sont dans la joie, il est nécessaire, ma mère, que vous puisiez une immense joie dans le fait que, par bonté et par faveur envers vous, le Seigneur m'annonce la véritable allégresse et la paix, puisque je ne crains plus de jamais le perdre

Je vous l'avouerai, lorsque je médite sur la bonté divine, comparable à la mer qui est sans fond et sans rivage, mon âme tombe dans un abîme ; engloutie dans une telle immensité, elle me paraît s'égarer et ne savoir que répondre : comment ! le Seigneur, après un travail si bref et si mince, m'invite à l'éternel repos ! Du ciel, il m'appelle à la félicité infinie que j'ai recherchée avec tant de négligence, il veut récompenser les larmes que j'ai versées avec tant de parcimonie.

Pensez-y toujours, Madame, et prenez garde d'offenser cette bonté infinie de Dieu : c'est ce qui arriverait si vous pleuriez comme un mort celui qui va vivre en présence de Dieu et qui, par sa prière, vous aidera beaucoup plus dans vos affaires qu'il ne le ferait en cette vie. Notre séparation ne durera pas longtemps ; nous nous reverrons au ciel ; nous serons unis ensemble à l'auteur de notre salut ; de tout l'élan de notre âme, nous le louerons et nous chanterons éternellement ses miséricordes, en jouissant d'un bonheur éternel. Le Seigneur nous reprend ce qu'il nous avait prêté sans autre intention que de nous mettre dans un séjour plus tranquille et plus sûr et de nous combler des biens que nous désirions pour nous-mêmes.

Si je dis tout cela, c'est seulement pour céder à un désir qui me possède : que vous, Madame, et tout le reste de la famille, vous teniez mon départ pour un joyeux bienfait ; et que vous accompagniez de votre bénédiction maternelle celui qui fait cette traversée, jusqu'à ce que vous abordiez vous-même au rivage où résident toutes mes espérances. Je l'ai fait d'autant plus volontiers qu'il ne me restait plus rien à faire que de vous témoigner de la façon la plus évidente l'amour et le respect que je vous dois, comme un fils à sa mère.

Répons

R/ Vers toi j'ai les yeux levés,
Seigneur qui te tiens au ciel.

Le jour du Seigneur arrive
comme un voleur en pleine nuit.

Vous qui êtes enfants de la lumière,
enfants du jour, restez éveillés et sobres.

Toujours joyeux, priez sans cesse,
en toute condition, soyez dans l'action de grâce.

Oraison

Seigneur, dispensateur des dons spirituels, tu as réuni dans le jeune Louis de Gonzague la pratique de la pénitence et une admirable pureté de vie ; si nous n’avons pas la même innocence, accorde-nous, à sa prière et par ses mérites, d’imiter son renoncement.