Office des lectures

Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Il s'est levé d'entre les morts

CFC — CNPL

Il s'est levé d'entre les morts,
Le Fils de Dieu, notre frère.
Il s'est levé libre et vainqueur ;
Il a saisi notre destin
Au cœur du sien
Pour le remplir de sa lumière.

Sur lui dans l'ombre sont passées
Les grandes eaux baptismales
De la douleur et de la mort ;
Et maintenant, du plus profond
De sa passion,
Monte sur nous l'aube pascale.

L'histoire unique est achevée :
Premier enfant du Royaume,
Christ est vivant auprès de Dieu ;
Mais son exode humble et caché,
Le Fils aîné
Le recommence pour chaque homme.

Ne cherchons pas hors de nos vies
À retrouver son passage :
il nous rejoint sur nos sentiers ;
Mais au-delà de notre mort
C'est lui encor
Qui nous attend sur le rivage.

Antienne

Béni soit le Père des miséricordes : il nous console en toutes nos afflictions, alléluia.

Psaume : 106 - I

1 Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Éternel est son amour !

2 Ils le diront, les rachetés du Seigneur,
qu'il racheta de la main de l'oppresseur,
3 qu'il rassembla de tous les pays,
du nord et du midi, du levant et du couchant.

4 Certains erraient dans le désert
   sur des chemins perdus, *
sans trouver de ville où s'établir :
5 ils souffraient la faim et la soif,
ils sentaient leur âme défaillir.

R/ 1 6 Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur,
et lui les a tirés de la détresse :
7 il les conduit sur le bon chemin,
les mène vers une ville où s'établir.

R/ 2 8 Qu'ils rendent grâce au Seigneur de son amour,
de ses merveilles pour les hommes :
9 car il étanche leur soif,
il comble de biens les affamés !

10 Certains gisaient dans les ténèbres mortelles,
captifs de la misère et des fers :
11 ils avaient bravé les ordres de Dieu
et méprisé les desseins du Très-Haut ;
12 soumis par lui à des travaux accablants,
ils succombaient, et nul ne les aidait.

R/ 1 13 Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur,
et lui les a tirés de la détresse :
14 il les délivre des ténèbres mortelles,
il fait tomber leurs chaînes.

R/ 2 15 Qu'ils rendent grâce au Seigneur de son amour,
de ses merveilles pour les hommes :
16 car il brise les portes de bronze,
il casse les barres de fer !

Psaume : 106 - II

17 Certains, égarés par leur péché,
ployaient sous le poids de leurs fautes :
18 ils avaient toute nourriture en dégoût,
ils touchaient aux portes de la mort.

R/ 1 19 Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur,
et lui les a tirés de la détresse :
20 il envoie sa parole, il les guérit,
il arrache leur vie à la fosse.

R/ 2 21 Qu'ils rendent grâce au Seigneur de son amour,
de ses merveilles pour les hommes ;
22 qu'ils offrent des sacrifices d'action de grâce,
à pleine voix qu'ils proclament ses œuvres !

23 Certains, embarqués sur des navires,
occupés à leur travail en haute mer,
24 ont vu les œuvres du Seigneur
et ses merveilles parmi les océans.

25 Il parle, et provoque la tempête,
un vent qui soulève les vagues :
26 portés jusqu'au ciel, retombant aux abîmes,
ils étaient malades à rendre l'âme ;
27 ils tournoyaient, titubaient comme des ivrognes :
leur sagesse était engloutie.

R/ 1 28 Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur,
et lui les a tirés de la détresse,
29 réduisant la tempête au silence,
faisant taire les vagues.
30 Ils se réjouissent de les voir s'apaiser,
d'être conduits au port qu'ils désiraient.

R/ 2 31 Qu'ils rendent grâce au Seigneur de son amour,
de ses merveilles pour les hommes ;
32 qu'ils l'exaltent à l'assemblée du peuple
et le chantent parmi les anciens !

Psaume : 106 - III

33 C'est lui qui change les fleuves en désert,
les sources d'eau en pays de la soif,
34 en salines une terre généreuse
quand ses habitants se pervertissent.

35 C'est lui qui change le désert en étang,
les terres arides en source d'eau ;
36 là, il établit les affamés
pour y fonder une ville où s'établir.
37 Ils ensemencent des champs et plantent des vignes :
ils en récoltent les fruits.

38 Dieu les bénit et leur nombre s'accroît,
il ne laisse pas diminuer leur bétail.
39 Puis, ils déclinent, ils dépérissent,
écrasés de maux et de peines.

40 Dieu livre au mépris les puissants,
il les égare dans un chaos sans chemin.
41 Mais il relève le pauvre de sa misère ;
il rend prospères familles et troupeaux.

42 Les justes voient, ils sont en fête ;
et l'injustice ferme sa bouche.
43 Qui veut être sage retiendra ces choses :
il y reconnaîtra l'amour du Seigneur.

Verset

V/Tu nous as fait renaître, alléluia,
pour une vivante espérance, alléluia.

Lecture : Les deux témoins (Ap 11, 1-19)

Moi, Jean, j'ai vu. 01 Il me fut donné un roseau, une sorte de règle, avec cette parole : « Lève-toi, mesure le sanctuaire de Dieu, l’autel et ceux qui s’y prosternent.
02 Mais la cour au-dehors du Sanctuaire, tiens-la en dehors, ne la mesure pas, car elle a été donnée aux nations : elles fouleront aux pieds la Ville sainte pendant quarante-deux mois.
03 Et je donnerai à mes deux témoins de prophétiser, vêtus de toile à sac, pendant mille deux cent soixante jours. »
04 Ce sont eux les deux oliviers, les deux chandeliers, qui se tiennent devant le Seigneur de la terre.
05 Si quelqu’un veut leur faire du mal, un feu jaillit de leur bouche et dévore leurs ennemis ; oui, celui qui voudra leur faire du mal, c’est ainsi qu’il doit mourir.
06 Ces deux témoins ont le pouvoir de fermer le ciel, pour que la pluie ne tombe pas pendant les jours de leur prophétie. Ils ont aussi le pouvoir de changer l’eau en sang et de frapper la terre de toutes sortes de fléaux, aussi souvent qu’ils le voudront.
07 Mais, quand ils auront achevé leur témoignage, la Bête qui monte de l’abîme leur fera la guerre, les vaincra et les fera mourir.
08 Leurs cadavres restent sur la place de la grande ville, qu’on appelle, au sens figuré, Sodome et l’Égypte, là où leur Seigneur aussi a été crucifié.
09 De tous les peuples, tribus, langues et nations, on vient regarder leurs cadavres pendant trois jours et demi, sans qu’il soit permis de les mettre au tombeau.
10 Les habitants de la terre s’en réjouissent, ils sont dans la joie, ils échangent des présents ; ces deux prophètes, en effet, avaient causé bien du tourment aux habitants de la terre.
11 Mais, après ces trois jours et demi, un souffle de vie venu de Dieu entra en eux : ils se dressèrent sur leurs pieds, et une grande crainte tomba sur ceux qui les regardaient.
12 Alors les deux témoins entendirent une voix forte venant du ciel, qui leur disait : « Montez jusqu’ici ! » Et ils montèrent au ciel dans la nuée, sous le regard de leurs ennemis.
13 Et à cette heure-là, il y eut un grand tremblement de terre : le dixième de la ville s’écroula, et dans le tremblement de terre sept mille personnes furent tuées. Les survivants furent saisis de crainte et rendirent gloire au Dieu du ciel.
14 Le deuxième « Malheur ! » est passé ; voici que le troisième « Malheur ! » vient sans tarder.
15 Le septième ange sonna de la trompette. Il y eut dans le ciel des voix fortes qui disaient : « Il est advenu sur le monde, le règne de notre Seigneur et de son Christ. C’est un règne pour les siècles des siècles. »
16 Et les vingt-quatre Anciens qui siègent sur leurs trônes en présence de Dieu, se jetant face contre terre, se prosternèrent devant Dieu
17 en disant : « À toi, nous rendons grâce, Seigneur Dieu, Souverain de l’univers, toi qui es, toi qui étais ! Tu as saisi ta grande puissance et pris possession de ton règne.
18 Les nations s’étaient mises en colère ; alors, ta colère est venue et le temps du jugement pour les morts, le temps de récompenser tes serviteurs, les prophètes et les saints, ceux qui craignent ton nom, les petits et les grands, le temps de détruire ceux qui détruisent la terre. »
19 Le sanctuaire de Dieu, qui est dans le ciel, s’ouvrit, et l’arche de son Alliance apparut dans le Sanctuaire ; et il y eut des éclairs, des fracas, des coups de tonnerre, un tremblement de terre et une forte grêle.

Répons

R/ À notre Dieu et à son Christ,
la royauté du monde, alléluia !

Son règne, un règne pour les siècles,
son empire pour les âges des âges.

Dieu est justice en toutes ses voies,
amour en toutes ses œuvres.

Il est proche de ceux qui l'invoquent,
il entend leur cri et les sauve.

 

COMMENTAIRE DE SAINT CYRILLE D'ALEXANDRIE SUR L'ÉVANGILE DE JEAN

« Le pain que je donnerai, c'est ma chair,
pour la vie du monde ».


Je meurs pour tous, dit le Seigneur, afin de communiquer ma vie à tous, et j'ai fait de ma chair une rançon pour la chair de tous. Car la mort sera mise à mort dans ma mort, et la nature humaine qui était tombée ressuscitera avec moi.

Pour cela je suis devenu l'un d'entre vous, c'est-à-dire un homme de la descendance d'Abraham, pour me rendre semblable en tout à mes frères. Saint Paul avait très bien compris cela, lorsqu'il disait : Puisque les enfants ont tous une nature de chair et de sang, Jésus a voulu partager cette condition humaine ; ainsi, par sa mort, il a pu réduire à l'impuissance celui qui possédait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le démon.

En effet, ni celui qui possédait le pouvoir de la mort, ni la mort elle-même, ne pouvaient être vaincus autrement. Il fallait que le Christ se donne pour nous, un seul en rançon pour tous car il était au-dessus de tous.

C'est pourquoi il est dit dans les psaumes qu'il s'est offert pour nous à Dieu son Père comme une victime sans tache : Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice, mais tu m'as formé un corps. Tu ne demandais pas d'holocauste pour le péché. Alors j'ai dit : Voici, je viens. ~

Il a été crucifié pour tous et au profit de tous, afin que, lui seul étant mort pour tous, nous vivions tous en lui. Car il n'était pas possible que la mort le retienne en son pouvoir, ou que la corruption triomphe de sa vie, comme cela aurait été naturel. Et que le Christ ait offert sa chair pour la vie du monde, apprenons-le par ses propres paroles. Père saint, dit-il,  garde-les. Et encore : Pour eux je me consacre moi-même. ~

Je me consacre, dit-il. Autrement dit : je m'offre comme une très pure victime d'agréable odeur. En effet, ce qui était consacré, ce qu'on appelait sacré ou saint, selon la loi, c'est ce qui était apporté sur l'autel. Le Christ a donc donné son propre corps pour la vie de tous, et en retour il a implanté sa vie en nous. De quelle manière, je vais essayer de le dire.

Lorsque ce Verbe de Dieu, qui donne la vie, eut habité dans la chair, il la rétablit dans le bien qu'il avait en propre, c'est-à-dire dans la vie ; et puisqu'il lui était totalement uni d'une manière inexprimable, il la rendit vivifiante, comme lui-même est vivifiant par nature.

C'est pourquoi le corps du Christ communique la vie à ceux qui lui sont unis. Il chasse la mort qui se trouve chez les mortels et il éloigne la corruption, car il contient en lui-même le Verbe qui anéantit la corruption.

Répons

Le Bon Pasteur s'est livré lui-même
pour que vous ayez la vie.
Laissez-vous conduire à sa voix
et suivez-le en chantant:

R/ Tu es la porte du royaume, alléluia,
tu es la route vers le Père, alléluia!

Le Seigneur a les yeux sur ses fidèles,
sur ceux qui espèrent son amour.

Pour nous préserver de la mort,
nous garder en vie au temps de la famine.

 

Oraison

Dieu qui renouvelles par le baptême ceux qui croient en toi, protège leur naissance dans le Christ ; défends-les contre les assauts du mal pour qu'ils répondent fidèlement à ta grâce.