Office des lectures

Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Peuple de Dieu, n’aie pas de honte

La Tour du Pin — Fleurus

Peuple de Dieu, n’aie pas de honte,
Montre ton signe à ce temps-ci !
En traversant l’âge du monde,
Cherche ton souffle dans l’Esprit ;
Lève ton hymne à sa puissance,
Tourne à sa grâce ton penchant :
Pour qu’il habite tes louanges
Et soit visible en ses enfants.

Tiens son amour, tiens son épreuve ;
C’est dans la joie qu’il te confie
Toute la charge de son œuvre
Pour qu'elle chante par ta voix :
Ne te replie pas sur toi-même
Comme si Dieu faisait ainsi !
C’est quand tu aimes que Dieu t’aime,
Ouvre ton cœur, fais comme lui.

Va, puise dans ton héritage
Et, sans compter, partage-le ;
Gagne l’épreuve de cet âge,
Porte partout le nom de Dieu !
Qu’il te rudoie, qu’il te réveille :
Tu es son corps, dans son Esprit !
Peuple d’un Dieu qui fait merveille,
Sois sa merveille d’aujourd’hui.

Antienne

Ma grâce te suffit, dit le Seigneur, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse.

Psaume : 68 - I

2 Sauve-moi, mon Dieu :
les eaux montent jusqu’à ma gorge !

3 J’enfonce dans la vase du gouffre,
rien qui me retienne ; *
je descends dans l’abîme des eaux,
le flot m’engloutit.

4 Je m’épuise à crier,
ma gorge brûle.*
Mes yeux se sont usés
d’attendre mon Dieu.

5 Plus abondants que les cheveux de ma tête,
ceux qui m’en veulent sans raison ; *
ils sont nombreux, mes détracteurs,
à me haïr injustement.

Moi qui n’ai rien volé,
que devrai-je rendre ? *
6 Dieu, tu connais ma folie,
mes fautes sont à nu devant toi.

7 Qu’ils n’aient pas honte pour moi, ceux qui t’espèrent,
Seigneur, Dieu de l’univers ;*
qu’ils ne rougissent pas de moi, ceux qui te cherchent,
Dieu d’Israël !

8 C’est pour toi que j’endure l’insulte,
que la honte me couvre le visage :
9 je suis un étranger pour mes frères,
un inconnu pour les fils de ma mère.
10 L’amour de ta maison m’a perdu ;
on t’insulte, et l’insulte retombe sur moi.

11 Si je pleure et m’impose un jeûne,
je reçois des insultes ;
12 si je revêts un habit de pénitence,
je deviens la fable des gens :
13 on parle de moi sur les places,
les buveurs de vin me chansonnent.

Psaume : 68 - II

14 Et moi, je te prie, Seigneur :
c’est l’heure de ta grâce ; *
dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi,
par ta vérité sauve-moi.

15 Tire-moi de la boue,
sinon je m’enfonce : *
que j’échappe à ceux qui me haïssent,
à l’abîme des eaux.

16 Que les flots ne me submergent pas,
que le gouffre ne m’avale, *
que la gueule du puits
ne se ferme pas sur moi.

17 Réponds-moi, Seigneur,
car il est bon, ton amour ; *
dans ta grande tendresse,
regarde-moi.

18 Ne cache pas ton visage à ton serviteur ;
je suffoque : vite, réponds-moi. *
19 Sois proche de moi, rachète-moi,
paie ma rançon à l’ennemi.

20 Toi, tu le sais, on m’insulte :
je suis bafoué, déshonoré ; *
tous mes oppresseurs
sont là, devant toi.

21 L’insulte m’a broyé le cœur,
le mal est incurable ; *
j’espérais un secours, mais en vain,
des consolateurs, je n’en ai pas trouvé.

22 À mon pain, ils ont mêlé du poison ;
quand j’avais soif, ils m’ont donné du vinaigre.

[23-29]

Psaume : 68 - III

30 Et moi, humilié, meurtri,
que ton salut, Dieu, me redresse.
31 Et je louerai le nom de Dieu par un cantique,
je vais le magnifier, lui rendre grâce.
32 Cela plaît au Seigneur plus qu’un taureau,
plus qu’une bête ayant cornes et sabots.

33 Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête :
« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »
34 Car le Seigneur écoute les humbles,
il n’oublie pas les siens emprisonnés.
35 Que le ciel et la terre le célèbrent,
les mers et tout leur peuplement !

36 Car Dieu viendra sauver Sion
et rebâtir les villes de Juda.
Il en fera une habitation, un héritage : *
37 patrimoine pour les descendants de ses serviteurs,
demeure pour ceux qui aiment son nom.

Verset

V/ Revenons au Seigneur notre Dieu,
car il est tendre et miséricordieux.

Lecture : Œuvres d'art pour l'Éternel (Ex 35, 30-35; 36, 1; 37, 1-9)

35.30 Moïse dit aux fils d’Israël : « Voyez : Le Seigneur a appelé par son nom Beçalel, fils d’Ouri, fils de Hour, de la tribu de Juda.
35.31 Il l’a rempli de l’esprit de Dieu : sagesse, intelligence, savoir, en toute sorte d’ouvrages,
35.32 pour concevoir des œuvres d’art et les réaliser avec l’or, l’argent, le bronze,
35.33 pour tailler les pierres à sertir, sculpter sur bois et pour exécuter toute œuvre d’art.
35.34 Il a mis en son cœur le don de transmettre le savoir, comme en celui d’Oholiab, fils d’Ahisamak, de la tribu de Dane.
35.35 Il a rempli leur cœur de sagesse pour exécuter tout le travail du ciseleur, du brodeur, du brocheur de pourpre violette et pourpre rouge, cramoisi éclatant et lin, ainsi que le travail du tisserand. Ce sont des artisans de toute sorte, de véritables artistes.
36.01 Beçalel, Oholiab et tout artisan habile à qui le Seigneur a donné sagesse et intelligence pour concevoir et exécuter les travaux au service du sanctuaire, tous exécuteront ce que le Seigneur a ordonné. »
37.01 Beçalel fit l’arche en bois d’acacia de deux coudées et demie de long sur une coudée et demie de large et une coudée et demie de haut.
37.02 Il la plaqua d’or pur à l’intérieur et à l’extérieur, et il l’entoura d’une moulure en or.
37.03 Il coula quatre anneaux d’or, qu’il attacha aux quatre pieds de l’arche : deux anneaux sur un côté, deux anneaux sur l’autre.
37.04 Il fit des barres en bois d’acacia, il les plaqua d’or
37.05 et il les introduisit dans les anneaux des côtés de l’arche pour qu’on puisse la porter.
37.06 Il fit un propitiatoire en or pur, long de deux coudées et demie et large d’une coudée et demie.
37.07 Et il forgea deux kéroubim en or, qu’il plaça aux deux extrémités du propitiatoire,
37.08 un kéroub à une extrémité, et l’autre kéroub à l’autre extrémité ; il fit donc les kéroubim aux deux extrémités du propitiatoire.
37.09 Les kéroubim avaient les ailes déployées vers le haut et protégeaient le propitiatoire de leurs ailes ; ils se faisaient face, le regard tourné vers le propitiatoire.

Répons

R/ Mon cœur et ma chair sont un cri
vers le Dieu vivant !

Voici la demeure de Dieu avec les hommes :
il demeurera avec eux.

De quel amour j'aime ta demeure.
Dieu de l'univers !

 

COMMENTAIRE DE SAINT GRÉGOIRE LE GRAND SUR LE LIVRE DE JOB

« Vous avez été rachetés par un sang précieux ».

Le bienheureux Job, préfigurant l'Église, parle tantôt au nom du corps, tantôt au nom de la tête. Et, alors que les membres sont l'objet de ses discours, il s'élève tout à coup aux paroles dites par la tête. C'est pourquoi, il dit : J'ai souffert tout cela sans qu'il y ait aucun crime dans mes mains, et alors que je présentais à Dieu des prières pures.

En effet, il a souffert sans qu'il y ait eu aucun crime dans ses mains, celui qui n 'a jamais commis de péché ni proféré de mensonge ; pourtant, il a subi le supplice de la croix pour nous racheter. Contrairement à tous, lui seul a présenté des prières pures, puisque, jusque dans le supplice de la passion, il faisait cette prière pour ses persécuteurs :
Père, pardonne-leur ; ils ne savent pas ce qu'ils font.

Que peut-on dire, que peut-on penser de plus pur, dans la prière, que d'intercéder avec miséricorde pour ceux qui vous font souffrir ? C'est pourquoi le sang de notre Rédempteur, que ses persécuteurs furieux avaient répandu, les croyants l'ont bu par la suite et ont proclamé que Jésus est le Fils de Dieu. Au sujet de ce sang, il est dit ensuite avec à-propos : Terre, ne couvre point mon sang, et n'arrête pas mon cri. L'homme, après son péché, avait entendu cette sentence : Tu es terre, et tu retourneras à la terre.

Or, cette terre n'a pas caché le sang de notre Rédempteur, parce que tout homme pécheur, buvant le sang qui a payé sa rédemption, la proclame, en rend grâce et la fait connaître à tous ceux qu'il approche. Et la terre n'a pas recouvert son sang, parce que la sainte Église a proclamé déjà maintenant le mystère de sa rédemption dans toutes les parties du monde.

Remarquez ce qui suit : N'arrête pas mon cri. En effet, ce sang de notre rédemption, qui nous est donné à boire, est le cri de notre Rédempteur. Ce qui fait dire à saint Paul : Son sang répandu parle plus fort que celui d'Abel. Du sang d'Abel il avait été dit : Le sang de ton frère, de la terre crie vers moi. Mais le sang de Jésus parle plus fort que celui d'Abel, parce que le sang d'Abel a demandé la mort du meurtrier de son frère, tandis que le sang du Seigneur a obtenu la vie pour ses persécuteurs.

Afin que le sacrement de la passion du Seigneur ne soit pas inefficace en nous, nous devons imiter ce qui nous est donné à boire et proclamer aux autres ce que nous vénérons. En effet, son cri est arrêté en nous, si la langue tient caché ce que l'âme a cru, Mais, pour que son cri ne soit pas arrêté en nous, il reste que chacun, selon sa capacité, fasse connaître à ceux qu'il approche le mystère qui le fait vivre.

Répons

R/ Mon cœur et ma chair sont un cri
vers le Dieu vivant !

Au prix du sang qu'il a versé,
Jésus nous conduit vers le Père.

Son sang nous purifie des œuvres de mort :
nous servirons le Dieu vivant.

 

Oraison

Répands ta grâce en nos cœurs, Dieu de bonté : que nous sachions refréner nos désirs terrestres pour mieux entendre ta parole.