Office des lectures

Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Dieu au-delà de tout créé

D. Rimaud — CNPL

Dieu, au-delà de tout créé,
Nous ne pouvions que t’appeler
L’Inconnaissable !
Béni sois-tu pour l’autre voix
Qui sait ton Nom, qui vient de toi
Et donne à notre humanité
De rendre grâce !

Toi que nul homme n’a pu voir,
Nous te voyons prendre ta part
De nos souffrances.
Béni sois-tu d’avoir montré
Sur le Visage bien-aimé
Du Christ offert à nos regards
Ta gloire immense !

Toi que nul homme n’entendit,
Nous t’écoutons, Parole enfouie
Là où nous sommes !
Béni sois-tu d’avoir semé
Dans l’univers à consacrer
Des mots qui parlent aujourd’hui
Et nous façonnent !

Toi que nul homme n’a touché,
Nous t’avons pris : l’Arbre est dressé
En pleine terre !
Béni sois-tu d’avoir remis
Entre les mains des plus petits
Ce Corps où rien ne peut cacher
Ton cœur de Père !

Antienne

Tu nous rejettes au dernier rang, tu nous livres en spectacle aux hommes et aux anges.

Psaume : 43 - I

2 Dieu, nous avons entendu dire, +
et nos pères nous ont raconté, *
quelle action tu accomplis de leur temps,
aux jours d'autrefois.

3 Toi, par ta main, tu as dépossédé les nations, +
et ils purent s'implanter ; *
et tu as malmené des peuplades,
   et ils purent s'étendre.

4 Ce n'était pas leur épée qui possédait le pays, +
ni leur bras qui les rendait vainqueurs, *
mais ta droite et ton bras, et la lumière de ta face,
   car tu les aimais.

5 Toi, Dieu, tu es mon roi, *
tu décides des victoires de Jacob :
6 avec toi, nous battions nos ennemis ;
par ton nom, nous écrasions nos adversaires.

7 Ce n'est pas sur mon arme que je compte,
ni sur mon épée, pour la victoire.
8 Tu nous as donné de vaincre l'adversaire,
tu as couvert notre ennemi de honte.

9 Dieu était notre louange, tout le jour :
sans cesse nous rendions grâce à ton nom.

Psaume : 43 - II

10 Maintenant, tu nous humilies, tu nous rejettes,
tu ne sors plus avec nos armées.
11 Tu nous fais plier devant l'adversaire,
et nos ennemis emportent le butin.

12 Tu nous traites en bétail de boucherie,
tu nous disperses parmi les nations.
13 Tu vends ton peuple à vil prix,
sans que tu gagnes à ce marché.

14 Tu nous exposes aux sarcasmes des voisins,
aux rires, aux moqueries de l'entourage.
15 Tu fais de nous la fable des nations ;
les étrangers haussent les épaules.

16 Tout le jour, ma déchéance est devant moi,
la honte couvre mon visage,
17 sous les sarcasmes et les cris de blasphème,
sous les yeux de l'ennemi qui se venge.

Psaume : 43 - III

18 Tout cela est venu sur nous
   sans que nous t'ayons oublié : *
nous n'avions pas trahi ton alliance.

19 Notre cœur ne s'était pas détourné
et nos pieds n'avaient pas quitté ton chemin
20 quand tu nous poussais au milieu des chacals
et nous couvrais de l'ombre de la mort.

21 Si nous avions oublié le nom de notre Dieu,
tendu les mains vers un dieu étranger,
22 Dieu ne l'eût-il pas découvert,
lui qui connaît le fond des cœurs ?
23 C'est pour toi qu'on nous massacre sans arrêt,
qu'on nous traite en bétail d'abattoir.

24 Réveille-toi ! Pourquoi dors-tu, Seigneur ?
Lève-toi ! Ne nous rejette pas pour toujours.
25 Pourquoi détourner ta face,
oublier notre malheur, notre misère ?

26 Oui, nous mordons la poussière,
notre ventre colle à la terre.
27 Debout ! Viens à notre aide !
Rachète-nous, au nom de ton amour.

Verset

V/ Celui qui médite la loi du Seigneur
donne du fruit en son temps.

Lecture : Persécution des Hébreux en Égypte (Ex 1, 1-22)

01 VOICI LES NOMS des fils d’Israël venus en Égypte avec Jacob, leur père. Chacun y vint avec sa famille.
02 C’étaient Roubène, Siméon, Lévi et Juda,
03 Issakar, Zabulon et Benjamin,
04 Dane et Nephtali, Gad et Asher.
05 Toutes les personnes issues de Jacob étaient au nombre de soixante-dix. Joseph, lui, était déjà en Égypte.
06 Puis Joseph mourut, ainsi que tous ses frères et toute cette génération-là.
07 Les fils d’Israël furent féconds, ils devinrent très nombreux, ils se multiplièrent et devinrent de plus en plus forts : tout le pays en était rempli.
08 Un nouveau roi vint au pouvoir en Égypte. Il n’avait pas connu Joseph.
09 Il dit à son peuple : « Voici que le peuple des fils d’Israël est maintenant plus nombreux et plus puissant que nous.
10 Prenons donc les dispositions voulues pour l’empêcher de se multiplier. Car, s’il y avait une guerre, il se joindrait à nos ennemis, combattrait contre nous, et ensuite il sortirait du pays. »
11 On imposa donc aux fils d’Israël des chefs de corvée pour les accabler de travaux pénibles. Ils durent bâtir pour Pharaon les villes d’entrepôts de Pithome et de Ramsès.
12 Mais, plus on les accablait, plus ils se multipliaient et proliféraient, ce qui les fit détester.
13 Les Égyptiens soumirent les fils d’Israël à un dur esclavage
14 et leur rendirent la vie intenable à force de corvées : préparation de l’argile et des briques et toutes sortes de travaux à la campagne ; tous ces travaux étaient pour eux un dur esclavage.
15 Alors le roi d’Égypte parla aux sages-femmes des Hébreux dont l’une s’appelait Shifra et l’autre Poua ;
16 il leur dit : « Quand vous accoucherez les femmes des Hébreux, regardez bien le sexe de l’enfant : si c’est un garçon, faites-le mourir ; si c’est une fille, laissez-la vivre. »
17 Mais les sages-femmes craignirent Dieu et n’obéirent pas à l’ordre du roi : elles laissèrent vivre les garçons.
18 Alors le roi d’Égypte les appela et leur dit : « Pourquoi avez-vous agi de la sorte, pourquoi avez-vous laissé vivre les garçons ? »
19 Les sages-femmes répondirent à Pharaon : « Les femmes des Hébreux ne sont pas comme les Égyptiennes, elles sont pleines de vitalité ; avant l’arrivée de la sage-femme, elles ont déjà accouché. »
20 Dieu accorda ses bienfaits aux sages-femmes ; le peuple devint très nombreux et très fort.
21 Comme les sages-femmes avaient craint Dieu, il leur avait accordé une descendance.
22 Pharaon donna cet ordre à tout son peuple : « Tous les fils qui naîtront aux Hébreux, jetez-les dans le Nil. Ne laissez vivre que les filles. »

Répons

R/ Dieu d'Abraham, souviens-toi de ta promesse !

Moi le Seigneur, je suis ton sauveur,
c'est moi qui te rachète.

Tes fils seront esclaves en terre étrangère,
mais je jugerai la nation qui les opprime.

 

SERMON DE CARÊME DE SAINT LÉON LE GRAND

Le vrai jeûne.

Il est vrai en tout temps, mes bien-aimés, que la terre est comblée de miséricorde par le Seigneur. La nature elle-même enseigne à chacun des croyants qu'il doit adorer Dieu, puisque le ciel, la terre et la mer, avec tout ce qu'ils renferment, attestent la bonté et la toute-puissance de leur Créateur ; puisque l'admirable beauté des éléments mis à notre service exige de la créature douée d'intelligence une juste action de grâce.

Mais voici revenus les jours plus spécialement marqués par les mystères qui ont renouvelé les hommes, les jours qui précèdent immédiatement la fête de Pâques ; nous sommes donc invités à nous y préparer plus activement par une religieuse purification. ~

La solennité pascale a ceci de propre que toute l'Église s'y réjouit de la rémission des péchés. Cette rémission se réalise non seulement chez ceux qui renaissent par le baptême mais encore chez ceux qui déjà font partie de la communauté des fils adoptés par Dieu.

Le bain de la nouvelle naissance a pour effet principal de faire des hommes nouveaux ; toutefois, il incombe à tous de se renouveler quotidiennement pour combattre la routine de notre condition mortelle et, dans les étapes de notre progrès, chacun doit toujours devenir meilleur ; tous doivent faire effort pour qu'au jour de la rédemption personne ne demeure dans les vices de sa vie ancienne.

Ce que chaque chrétien doit faire en tout temps, mes bien-aimés, doit donc être recherché maintenant avec plus d'empressement et de générosité. C'est ainsi que nous accomplirons le jeûne de quarante jours institué par les Apôtres ; nous ne nous contenterons pas de réduire notre nourriture, mais nous nous abstiendrons absolument du péché. ~

Rien n'est plus profitable que de joindre aux jeûnes spirituels et religieux la pratique de l'aumône ; sous le nom de miséricorde, elle englobe beaucoup d'actions de bonté qui méritent l'éloge, et c'est ainsi que les âmes de tous les croyants peuvent se rejoindre dans un même mérite, malgré l'inégalité de leurs ressources.

En effet, l'amour que l'on doit avoir tout ensemble pour Dieu et pour le prochain n'est jamais entravé par de tels obstacles que ce désir du bien ne soit librement à sa disposition. Les anges ont dit : Gloire à Dieu dans les hauteurs et paix sur la terre aux hommes pleins de bienveillance parce que non seulement la vertu de bienveillance, mais aussi le bien de la paix rend bienheureux celui qui compatit par sa charité à toutes les misères dont souffrent les autres.

Les œuvres de bonté sont extrêmement vastes, et leur diversité même permet aux vrais chrétiens de participer à la distribution des aumônes, s'ils sont riches et dans l'abondance, et même s'ils sont de fortune modeste ou dans la pauvreté ; et ceux qui, pour faire des largesses, sont inégaux en ressources, se ressemblent pourtant par les sentiments profonds.

Répons

R/ Le sang de Jésus, le Juste,
nous purifie de tout péché.

Il n'est pas de juste sur la terre
au point de faire le bien, sans jamais pécher.

Qui peut dire: j'ai purifié mon cœur,
de mon péché je suis net ?

Si nous confessons nos péchés,
Dieu est assez fidèle pour remettre nos injustices.

 

Oraison

Que ta grâce inspire notre action, Seigneur, et la soutienne jusqu’au bout, pour que toutes nos activités prennent leur source en toi et reçoivent de toi leur achèvement.