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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Aube nouvelle

M. Scouarnec — SM

Aube nouvelle dans notre nuit :
Pour sauver son peuple, Dieu va venir.
Joie pour les pauvres, fête aujourd'hui :
Il faut préparer la route au Seigneur.

Bonne nouvelle, cris et chansons :
Pour sauver son peuple, Dieu va venir.
Voix qui s'élève dans nos déserts :
Il faut préparer la route au Seigneur.

Terre nouvelle, monde nouveau :
Pour sauver son peuple, Dieu va venir.
Paix sur la terre, ciel parmi nous :
Il faut préparer la route au Seigneur.

Antienne

C'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.

Psaume : 68 - I

2 Sauve-moi, mon Dieu :
les eaux montent jusqu’à ma gorge !

3 J’enfonce dans la vase du gouffre,
rien qui me retienne ; *
je descends dans l’abîme des eaux,
le flot m’engloutit.

4 Je m’épuise à crier,
ma gorge brûle.*
Mes yeux se sont usés
d’attendre mon Dieu.

5 Plus abondants que les cheveux de ma tête,
ceux qui m’en veulent sans raison ; *
ils sont nombreux, mes détracteurs,
à me haïr injustement.

Moi qui n’ai rien volé,
que devrai-je rendre ? *
6 Dieu, tu connais ma folie,
mes fautes sont à nu devant toi.

7 Qu’ils n’aient pas honte pour moi, ceux qui t’espèrent,
Seigneur, Dieu de l’univers ;*
qu’ils ne rougissent pas de moi, ceux qui te cherchent,
Dieu d’Israël !

8 C’est pour toi que j’endure l’insulte,
que la honte me couvre le visage :
9 je suis un étranger pour mes frères,
un inconnu pour les fils de ma mère.
10 L’amour de ta maison m’a perdu ;
on t’insulte, et l’insulte retombe sur moi.

11 Si je pleure et m’impose un jeûne,
je reçois des insultes ;
12 si je revêts un habit de pénitence,
je deviens la fable des gens :
13 on parle de moi sur les places,
les buveurs de vin me chansonnent.

Psaume : 68 - II

14 Et moi, je te prie, Seigneur :
c’est l’heure de ta grâce ; *
dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi,
par ta vérité sauve-moi.

15 Tire-moi de la boue,
sinon je m’enfonce : *
que j’échappe à ceux qui me haïssent,
à l’abîme des eaux.

16 Que les flots ne me submergent pas,
que le gouffre ne m’avale, *
que la gueule du puits
ne se ferme pas sur moi.

17 Réponds-moi, Seigneur,
car il est bon, ton amour ; *
dans ta grande tendresse,
regarde-moi.

18 Ne cache pas ton visage à ton serviteur ;
je suffoque : vite, réponds-moi. *
19 Sois proche de moi, rachète-moi,
paie ma rançon à l’ennemi.

20 Toi, tu le sais, on m’insulte :
je suis bafoué, déshonoré ; *
tous mes oppresseurs
sont là, devant toi.

21 L’insulte m’a broyé le cœur,
le mal est incurable ; *
j’espérais un secours, mais en vain,
des consolateurs, je n’en ai pas trouvé.

22 À mon pain, ils ont mêlé du poison ;
quand j’avais soif, ils m’ont donné du vinaigre.

[23-29]

Psaume : 68 - III

30 Et moi, humilié, meurtri,
que ton salut, Dieu, me redresse.
31 Et je louerai le nom de Dieu par un cantique,
je vais le magnifier, lui rendre grâce.
32 Cela plaît au Seigneur plus qu’un taureau,
plus qu’une bête ayant cornes et sabots.

33 Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête :
« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »
34 Car le Seigneur écoute les humbles,
il n’oublie pas les siens emprisonnés.
35 Que le ciel et la terre le célèbrent,
les mers et tout leur peuplement !

36 Car Dieu viendra sauver Sion
et rebâtir les villes de Juda.
Il en fera une habitation, un héritage : *
37 patrimoine pour les descendants de ses serviteurs,
demeure pour ceux qui aiment son nom.

Verset

V/ Que vienne à moi, Seigneur, ton amour,
et ton salut, selon ta promesse.

Lecture : Après la détresse, viendra la fête (Is 33, 7-24)

07 Voici que les voyants se lamentent sur les places ; les messagers de paix pleurent amèrement.
08 Les routes sont désolées ; sur les chemins, le passant a disparu. L’alliance est rompue : on méprise les témoins ; un homme ne compte plus.
09 La terre, en deuil, languit ; le Liban, honteux, s’assombrit. Le Sarone ressemble au désert ; le Bashane et le Carmel se fanent.
10 « Maintenant, je surgis – dit le Seigneur ; maintenant, je me dresse ; maintenant, je m’élève !
11 Vous concevez du foin : vous enfantez de la paille ! Votre souffle est le feu qui vous dévorera.
12 Les peuples seront brûlés à la chaux, épines coupées que l’on enflamme.
13 Écoutez ce que j’ai fait, vous qui êtes loin ; et vous qui êtes proches, reconnaissez ma vaillance !
14 Dans Sion, les pécheurs sont terrifiés ; un tremblement saisit les pervers : “Qui de nous résistera ? c’est un feu dévorant ! Qui de nous résistera ? c’est une fournaise sans fin !”
15 Celui qui va selon la justice et parle avec droiture, qui méprise un gain frauduleux, détourne sa main d’un profit malhonnête, qui ferme son oreille aux propos sanguinaires et baisse les yeux pour ne pas voir le mal,
16 celui-là habitera les hauteurs, hors d’atteinte, à l’abri des rochers. Le pain lui sera donné ; les eaux lui seront assurées. »
17 Tes yeux verront le roi dans sa beauté ; ils découvriront les lointains du pays.
18 Tu repenseras aux terreurs passées : « Celui qui comptait, où est-il ? Celui qui contrôlait, où est-il ? Où est celui qui comptait les tours ? »
19 Tu ne verras plus le peuple brutal, ce peuple au langage impénétrable, à la langue ridicule et incompréhensible.
20 Contemple Sion, la cité de nos fêtes, tes yeux verront Jérusalem : c’est une résidence sûre, la tente qu’on ne déplacera plus, dont les piquets ne seront jamais arrachés, dont aucune corde ne sera rompue.
21 Et même, c’est là que le Seigneur nous montre sa grandeur : c’est un lieu de fleuves, de larges canaux, qu’aucune galère ne traverse, qu’aucun grand navire ne sillonne.
22 Oui, le Seigneur est notre juge, le Seigneur nous donne des lois, le Seigneur est notre roi : c’est lui qui nous sauve.
23 Tes cordes sont relâchées : elles n’assurent pas la stabilité du mât et ne tiennent pas l’étendard déployé. Alors les aveugles se partageront quantité de butin ; les boiteux prendront part au pillage.
24 Aucun de ceux qui demeurent là ne dira plus : “Je suis malade.” Le peuple qui habite Jérusalem sera déchargé de sa faute.

Répons

R/ Le Fils de l'homme viendra sur les nuées du ciel
avec puissance et grande gloire !

Tes yeux contempleront le Roi dans sa beauté.
Ils verront un immense pays.

Tes yeux verront Jérusalem
comme une ville où l'on réside en sûreté.

 

SERMON DE SAINT AUGUSTIN SUR LE PSAUME 37

Ton désir, c'est ta prière.

Le gémissement de mon cœur me faisait rugir. Il y a un gémissement caché que l'on n'entend pas ; cependant, si le cœur est obsédé par un désir si fort que la blessure de l'homme intérieur s'exprime par un cri qui la découvre, on en cherche la cause, et l'on se dit en soi-même : Peut-être est-ce là ce qui le fait gémir, et peut-être qu'on lui a fait telle chose ? Qui peut comprendre, sinon celui dont les yeux et les oreilles sont atteints par ce gémissement ? Le psalmiste dit : Le gémissement de mon cœur me faisait rugir, parce que, lorsque les hommes entendent gémir, c'est généralement le gémissement de la chair qu'ils entendent; ils n'entendent pas celui qui gémit dans son cœur.

Et qui connaissait la cause de son rugissement ? Il ajoute : Tout mon désir est devant toi. Non pas devant les hommes, qui ne peuvent pas voir le cœur, tandis que si tout ton désir est devant le Père, lui qui voit l'invisible te le revaudra.

Car ton désir, c'est ta prière ; si le désir est continuel, la prière est continuelle. Ce n'est pas pour rien que l'Apôtre a dit : Priez sans relâche. Peut-il le dire parce que, sans relâche, nous fléchissons le genou, nous prosternons notre corps, ou nous élevons les mains ? Si nous disons que c'est là notre prière, je ne crois pas que nous puissions le faire sans relâche.

Il y a une autre prière, intérieure, qui est sans relâche c'est le désir. Que tu te livres à n'importe quelle autre occupation, si tu désires ce loisir du sabbat, tu ne cesses pas de prier. Si tu ne veux pas cesser de prier, ne cesse pas de désirer.

Ton désir est continuel ? Alors ton cri est continuel. Tu ne te tairas que si tu cesses d'aimer. Quels sont ceux qui se sont tus ? Ceux dont il est dit : À cause de l'ampleur du mal, la charité de beaucoup se refroidira.

La charité qui se refroidit, c'est le cœur qui se tait ; la charité qui brûle, c'est le cœur qui crie. Si la charité dure toujours, tu cries toujours ; si tu cries toujours, tu désires toujours ; si tu désires, c'est au repos que tu penses.

Tout mon désir est devant toi. Que se passe-t-il ? Si ton désir est devant lui, mais non pas le gémissement ? D'où cela peut-il venir, quand le désir lui-même s'exprime par le gémissement ?

C'est pourquoi le psaume continue : Et mon gémissement ne t'échappe pas. Il ne t'échappe pas, alors qu'il échappe à la plupart des hommes. Il semble parfois que l'humble serviteur de Dieu dise : Et mon gémissement ne t'échappe pas. Il semble aussi parfois que le serviteur de Dieu se mette à rire : est-ce que ce désir est mort dans son cœur ? Non, s'il y a désir, il y a gémissement ; il ne parvient pas toujours aux oreilles des hommes, mais il ne cesse jamais de frapper les oreilles de Dieu.

Répons

R/ En ces jours-là, les sourds entendront,
les yeux des aveugles s'ouvriront.

Que les humbles se réjouissent,
que les pauvres exultent dans le Seigneur.

Désormais, dit le Seigneur,
Jacob n'aura plus de honte,
il verra l'œuvre de mes mains.

 

Oraison

Nous t'en supplions, Seigneur, que ta grâce nous devance et nous accompagne toujours, afin que nous puissions obtenir de la venue tant désirée de ton Fils notre soutien en cette vie et pour la vie éternelle.