Office des lectures

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Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Que passe la charrue

CFC — CNPL

Que passe la charrue
Sur nos landes rebelles,
Sur nos terres en friche !
La Parole ira s’y planter,
Promesse pour le pauvre,
Et pauvreté offerte au riche.

Au feu tout le bois mort,
Que la flamme s’étende
Aux chardons, aux épines !
Et leurs cendres pourront servir
À féconder la terre
Où la Parole prend racine.

Que tombe sur nos sols
De poussière et de roche
Une pluie généreuse !
On verra les feuilles pointer
Et les bourgeons éclore
De la Parole qui nous creuse.

Advienne le soleil
Et vers lui que s’élance
La poussée de la sève !
La Parole nourrit son fruit
D’amour et de justice
Dans la louange qui l’achève.

Antienne

Tu nous rejettes au dernier rang, tu nous livres en spectacle aux hommes et aux anges.

Psaume : 43 - I

2 Dieu, nous avons entendu dire, +
et nos pères nous ont raconté, *
quelle action tu accomplis de leur temps,
aux jours d'autrefois.

3 Toi, par ta main, tu as dépossédé les nations, +
et ils purent s'implanter ; *
et tu as malmené des peuplades,
   et ils purent s'étendre.

4 Ce n'était pas leur épée qui possédait le pays, +
ni leur bras qui les rendait vainqueurs, *
mais ta droite et ton bras, et la lumière de ta face,
   car tu les aimais.

5 Toi, Dieu, tu es mon roi, *
tu décides des victoires de Jacob :
6 avec toi, nous battions nos ennemis ;
par ton nom, nous écrasions nos adversaires.

7 Ce n'est pas sur mon arme que je compte,
ni sur mon épée, pour la victoire.
8 Tu nous as donné de vaincre l'adversaire,
tu as couvert notre ennemi de honte.

9 Dieu était notre louange, tout le jour :
sans cesse nous rendions grâce à ton nom.

Psaume : 43 - II

10 Maintenant, tu nous humilies, tu nous rejettes,
tu ne sors plus avec nos armées.
11 Tu nous fais plier devant l'adversaire,
et nos ennemis emportent le butin.

12 Tu nous traites en bétail de boucherie,
tu nous disperses parmi les nations.
13 Tu vends ton peuple à vil prix,
sans que tu gagnes à ce marché.

14 Tu nous exposes aux sarcasmes des voisins,
aux rires, aux moqueries de l'entourage.
15 Tu fais de nous la fable des nations ;
les étrangers haussent les épaules.

16 Tout le jour, ma déchéance est devant moi,
la honte couvre mon visage,
17 sous les sarcasmes et les cris de blasphème,
sous les yeux de l'ennemi qui se venge.

Psaume : 43 - III

18 Tout cela est venu sur nous
   sans que nous t'ayons oublié : *
nous n'avions pas trahi ton alliance.

19 Notre cœur ne s'était pas détourné
et nos pieds n'avaient pas quitté ton chemin
20 quand tu nous poussais au milieu des chacals
et nous couvrais de l'ombre de la mort.

21 Si nous avions oublié le nom de notre Dieu,
tendu les mains vers un dieu étranger,
22 Dieu ne l'eût-il pas découvert,
lui qui connaît le fond des cœurs ?
23 C'est pour toi qu'on nous massacre sans arrêt,
qu'on nous traite en bétail d'abattoir.

24 Réveille-toi ! Pourquoi dors-tu, Seigneur ?
Lève-toi ! Ne nous rejette pas pour toujours.
25 Pourquoi détourner ta face,
oublier notre malheur, notre misère ?

26 Oui, nous mordons la poussière,
notre ventre colle à la terre.
27 Debout ! Viens à notre aide !
Rachète-nous, au nom de ton amour.

Verset

V/ Celui qui médite la loi du Seigneur
donne du fruit en son temps.

Lecture : Exploration de la terre promise (Nb 12,16 ; 13, 2a.3a.17-33)

12.16 Le peuple partit d’Hacéroth et ils campèrent dans le désert de Parane.
13.01 Le Seigneur parla à Moïse. Il dit :
13.02 « Envoie des hommes pour explorer le pays de Canaan que je donne aux fils d’Israël. Vous enverrez un homme par tribu patriarcale. »
13.03 Moïse les envoya donc du désert de Parane, sur l’ordre du Seigneur.
13.17 Moïse les envoya explorer le pays de Canaan. Il leur dit : « Montez par le Néguev, montez dans la montagne.
13.18 Regardez le pays : comment est-il ? Regardez la population qui l’habite : est-elle forte ou faible, nombreuse ou pas ?
13.19 Comment est le pays où cette population habite : est-il bon ou mauvais ? Comment sont les villes où cette population habite : sont-elles des campements ou des forteresses ?
13.20 Comment est ce pays : sa terre est-elle grasse ou maigre ? Y pousse-t-il ou non des arbres ? Rassemblez vos forces et prenez les fruits du pays. » Or c’était le moment des premiers raisins.
13.21 Ils montèrent donc explorer le pays depuis le désert de Cine jusqu’à Rehob, l’Entrée-de-Hamath.
13.22 Ils montèrent par le Néguev et arrivèrent à Hébron où habitaient Ahimane, Sheshaï et Talmaï, descendants d’Anaq. Hébron avait été bâtie sept ans avant Tanis en Égypte.
13.23 Ils allèrent jusqu’à la vallée d’Eshkol où ils coupèrent un sarment et une grappe de raisin. Ils la portaient à deux au moyen d’une perche. Ils avaient aussi cueilli des grenades et des figues.
13.24 On appela cet endroit la vallée d’Eshkol (c’est-à-dire : la Grappe) à cause de la grappe que les fils d’Israël avaient coupée là-bas.
13.25 Au bout de quarante jours, ces envoyés revinrent, après avoir exploré le pays.
13.26 Ils allèrent trouver Moïse, Aaron et toute la communauté des fils d’Israël, à Cadès, dans le désert de Parane. Ils firent leur rapport devant eux et devant toute la communauté, et ils leur montrèrent les fruits du pays.
13.27 Ils firent ce récit à Moïse : « Nous sommes allés dans le pays où tu nous as envoyés. Vraiment, il ruisselle de lait et de miel, et voici ses fruits.
13.28 Cependant le peuple qui l’habite est puissant, ses villes sont fortifiées et très grandes. Nous y avons même vu des descendants d’Anaq.
13.29 Les Amalécites habitent le pays du Néguev ; les Hittites, les Jébuséens et les Amorites habitent la montagne ; les Cananéens habitent le bord de la mer et les rives du Jourdain. »
13.30 Caleb imposa silence au peuple qui faisait face à Moïse et il dit : « Allons-y ! Montons prendre possession de ce pays. Oui, nous nous en rendrons maîtres. »
13.31 Mais les autres hommes de l’expédition répliquèrent : « Nous ne pouvons pas marcher contre ce peuple, car il est plus fort que nous. »
13.32 Et, s’adressant aux fils d’Israël, ils se mirent à dénigrer le pays qu’ils avaient exploré : « Le pays que nous avons parcouru pour l’explorer est un pays qui dévore ceux qui veulent s’y installer. Tous les hommes que nous y avons vus sont de très haute taille.
13.33 Nous y avons même vu des géants, des fils d’Anaq, des descendants de géants. À côté d’eux, nous avions l’air de sauterelles, et c’est bien ainsi qu’ils nous voyaient. »

Répons

R/ Seigneur, ta puissance
donne sa mesure dans la faiblesse.

Votre Dieu marchera à votre tête ;
il combattra pour vous.

Dans la conversion et la paix sera votre salut,
dans une parfaite confiance, votre force !

Armez-vous de force dans le Seigneur,
de sa force toute-puissante.

SERMON DE SAINT LÉON LE GRAND SUR LA PASSION

« Pour nous, la Croix est puissance de Dieu ».

Celui qui vénère vraiment la passion du Seigneur doit si bien regarder Jésus crucifié par les yeux du cœur qu'il reconnaisse sa propre chair dans la sienne.

Que la nature terrestre se mette à trembler au supplice de son Rédempteur, que les pierres, c'est-à-dire les esprits des incroyants, se fendent; que les hommes, écrasés par le tombeau de la condition mortelle, surgissent en fracassant la masse qui les tenait captifs. Qu'ils se montrent, eux aussi, dans la Cité sainte, c'est-à-dire dans l'Église de Dieu, comme des présages de la résurrection future. Et ce qui doit un jour se produire dans les corps, que cela se réalise dans les cœurs.

Aucun malade ne se voit refuser la victoire de la Croix, et il n'y a personne qui ne trouve un secours dans la prière du Christ ; si elle a profité à beaucoup de ses bourreaux, combien davantage aidera-t-elle ceux qui se tournent vers lui !

L'ignorance est enlevée, l'obstacle est diminué et le sang sacré du Christ a éteint ce glaive de feu qui interdisait d'entrer dans le domaine de la vie. Devant la vraie lumière, l'obscurité de la nuit ancienne a disparu.

Le peuple chrétien est invité à posséder les richesses du paradis, et l'accès à la patrie perdue s'offre à tous ceux qui ont reçu le sacrement de la nouvelle naissance, pourvu que personne ne se fasse fermer ce chemin qui a pu s'ouvrir devant la foi d'un malfaiteur. ~

Que les activités de la vie présente ne nous condamnent ni à l'angoisse ni à l'orgueil, en nous empêchant de rechercher de tout l'élan de notre cœur la ressemblance avec notre Rédempteur, par l'imitation de ses exemples. Il n'a rien fait ni rien supporté que pour notre salut, afin que la vertu qui se trouve dans la tête se trouve aussi dans son corps.

Tout d'abord, cette adoption de notre nature par la divinité, grâce à laquelle le Verbe s'est fait chair et a demeuré parmi nous, a-t-elle exclu aucun homme de sa miséricorde, sauf s'il refuse la foi ? L'homme n'a-t-il pas une nature commune avec le Christ, s'il a accueilli celui qui a pris cette nature, et s'il a été régénéré par l'Esprit qui a engendré le Christ ? Celui-ci a pris de la nourriture, a connu le repos du sommeil, le trouble de la tristesse, les larmes de l'amitié : cela ne prouve-t-il pas qu'il avait pris la condition d'esclave ?

Il fallait guérir celle-ci des antiques blessures, et la purifier de la boue du péché. Le Fils unique de Dieu s'est fait fils d'homme afin de ne manquer ni du réalisme de l'humanité ni de la plénitude de la divinité. ~

Il est nôtre, ce corps sans vie qui gisait dans le sépulcre, mais qui a ressuscité le troisième jour et qui, au-dessus de toutes les hauteurs célestes, est monté jusqu'à la droite du Père tout-puissant. Si nous suivons la route de ses commandements, et si nous n'avons pas honte de confesser tout ce qu'il a payé pour notre salut dans l'abaissement de sa chair, nous aussi serons élevés jusqu'à la participation de sa gloire. Car ce qu'il a annoncé s'accomplira de façon éclatante : Celui qui se prononcera pour moi devant les hommes, moi aussi je me prononcerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux.

Répons

R/ Homme de douleur, innocent et méprisé,
c'était nos souffrances que tu portais.

Vous avez condamné et tué le Juste,
il ne vous résiste pas.

Voyez votre misère, prenez le deuil et pleurez.
Humiliez-vous devant le Seigneur, il vous élèvera.

 

Oraison

Nous t'adressons, Seigneur, cette humble prière : que tes serviteurs se purifient dans la pénitence et s'appliquent à faire ce qui est bon ; donne-leur de rester dociles à ta volonté et d'arriver sans encombre aux fêtes de Pâques.