Office des lectures

Introduction

V/ Dieu, viens à mon aide,
R/ Seigneur, à notre secours.

Gloire au Père, et au Fils et au Saint-Esprit,
au Dieu qui est, qui était et qui vient,
pour les siècles des siècles.
Amen. (Alléluia.)

Hymne : Vierge Marie, messagère

CFC — CFC

Vierge Marie,                             Stance
messagère d'une joyeuse nouvelle,
tu parcours les monts de Judée,
et sur tes pas la création s'éveille :
Celui que l'univers ne peut contenir
demeure en toi,
l'ancien monde se prépare au printemps !

R/ La racine de Jessé fleurira,
l'arbre de vie donnera son fruit.

Chante et réjouis-toi, Vierge Marie,
le Seigneur a visité son peuple.

Élisabeth court à la rencontre de la joie,
elle te salue, comblée de grâce.

La vérité germe de la terre,
et Jean tressaille d'allégresse.

Fille d'Abraham, Mère du Messie,
nous te proclamons bienheureuse.

Antienne

Mains innocentes et cœur pur, Marie obtient la bénédiction du Seigneur, alléluia.

Psaume : 23

1 Au Seigneur, le monde et sa richesse,
la terre et tous ses habitants !
2 C'est lui qui l'a fondée sur les mers
et la garde inébranlable sur les flots.

3 Qui peut gravir la montagne du Seigneur
et se tenir dans le lieu saint ?
4 L'homme au cœur pur, aux mains innocentes,
qui ne livre pas son âme aux idoles
   (et ne dit pas de faux serments).

5 Il obtient, du Seigneur, la bénédiction,
et de Dieu son Sauveur, la justice.
6 Voici le peuple de ceux qui le cherchent !
Voici Jacob qui recherche ta face !

7 Portes, levez vos frontons, +
élevez-vous, portes éternelles :
qu'il entre, le roi de gloire !

8 Qui est ce roi de gloire ? +
C'est le Seigneur, le fort, le vaillant,
le Seigneur, le vaillant des combats.

9 Portes, levez vos frontons, +
levez-les, portes éternelles :
qu'il entre, le roi de gloire !

10 Qui donc est ce roi de gloire ? +
C'est le Seigneur, Dieu de l'univers ;
c'est lui, le roi de gloire.

Antienne

Dieu réside en elle, sainte demeure du Très-Haut, alléluia.

Psaume : 45

2 Dieu est pour nous refuge et force,
secours dans la détresse, toujours offert.
3 Nous serons sans crainte si la terre est secouée,
si les montagnes s'effondrent au creux de la mer ;
4 ses flots peuvent mugir et s'enfler,
les montagnes, trembler dans la tempête :

(R/) (Il est avec nous,
le Seigneur de l'univers ;
citadelle pour nous,
le Dieu de Jacob !)

5 Le Fleuve, ses bras réjouissent la ville de Dieu,
la plus sainte des demeures du Très-Haut.
6 Dieu s'y tient : elle est inébranlable ;
quand renaît le matin, Dieu la secourt.
7 Des peuples mugissent, des règnes s'effondrent ;
quand sa voix retentit, la terre se défait.

(R/) 8 (Il est avec nous,
le Seigneur de l'univers ;
citadelle pour nous,
le Dieu de Jacob !)

9 Venez et voyez les actes du Seigneur,
comme il couvre de ruines la terre.
10 Il détruit la guerre jusqu'au bout du monde,
il casse les arcs, brise les lances, incendie les chars :
11 « Arrêtez ! Sachez que je suis Dieu.
Je domine les nations, je domine la terre. »

(R/) 12 (Il est avec nous,
le Seigneur de l'univers ;
citadelle pour nous,
le Dieu de Jacob !)

Antienne

Tous ont en toi leur demeure, sainte Mère de Dieu, alléluia.

Psaume : 86

1 Elle est fondée sur les montagnes saintes. +

2 Le Seigneur aime les portes de Sion *
plus que toutes les demeures de Jacob.

3 Pour ta gloire on parle de toi,
ville de Dieu ! *
4 « Je cite l’Égypte et Babylone
entre celles qui me connaissent. »

Voyez Tyr, la Philistie, l’Éthiopie :
chacune est née là-bas. *
5 Mais on appelle Sion : « Ma mère ! »
car en elle, tout homme est né.

C’est lui, le Très-Haut, qui la maintient. +

6 Au registre des peuples, le Seigneur écrit :
« Chacun est né là-bas. » *
7 Tous ensemble ils dansent, et ils chantent :
« En toi, toutes nos sources ! »

Verset

V/ Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu, alléluia.
Heureux ceux qui la mettent en pratique, alléluia.

Lecture : Voici mon bien-aimé qui vient (Ct 2, 8-14 ; 8, 6-7)

2.08 ELLE
La voix de mon bien-aimé ! C’est lui, il vient… Il bondit sur les montagnes, il court sur les collines,
2.09 mon bien-aimé, pareil à la gazelle, au faon de la biche. Le voici, c’est lui qui se tient derrière notre mur : il regarde aux fenêtres, guette par le treillage.
2.10 Il parle, mon bien-aimé, il me dit :
[LUI] Lève-toi, mon amie, ma toute belle, et viens…
2.11 Vois, l’hiver s’en est allé, les pluies ont cessé, elles se sont enfuies.
2.12 Sur la terre apparaissent les fleurs, le temps des chansons est venu et la voix de la tourterelle s’entend sur notre terre.
2.13 Le figuier a formé ses premiers fruits, la vigne fleurie exhale sa bonne odeur. Lève-toi, mon amie, ma toute belle, et viens…
2.14 Ma colombe, dans les fentes du rocher, dans les retraites escarpées, que je voie ton visage, que j’entende ta voix ! Ta voix est douce, et ton visage, charmant.
8.06 ELLE
Pose-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras.
CHŒUR
Car l’amour est fort comme la Mort, la passion, implacable comme l’Abîme : ses flammes sont des flammes de feu, fournaise divine.
8.07 Les grandes eaux ne pourront éteindre l’amour, ni les fleuves l’emporter. Un homme donnerait-il toutes les richesses de sa maison pour acheter l’amour, il ne recueillerait que mépris.

Répons

Bienheureuse es-tu, Marie,         Stance
d'avoir été pauvre devant Dieu ;
l’amour s’est emparé de toi
et tu as chanté :
Mon âme exalte le Seigneur.

R/ Mon âme exalte le Seigneur :
éternel est son amour.

Chante et réjouis-toi, fille de Sion,
voici que Dieu vient demeurer au milieu de toi.

Dieu pour toi exulte de joie,
il te renouvelle par son amour.

 

 

HOMÉLIE DE S. BÈDE LE VÉNÉRABLE

Marie exalte le Seigneur

Mon âme exalte le Seigneur ; exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur. Le sens premier de ces mots est certainement de confesser les dons que Dieu lui a accordés, à elle, Marie, spécialement ; mais elle rappelle ensuite les bienfaits universels dont Dieu ne cesse jamais d’entourer la race humaine.

L’âme glorifie le Seigneur quand elle consacre toutes ses puissances intérieures à louer et à servir Dieu ; quand, par sa soumission aux préceptes divins, elle montre qu’elle ne perd jamais de vue sa puissance et sa majesté.

L’esprit exulte en Dieu son Sauveur, quand il met toute sa joie à se souvenir de son Créateur dont il espère le salut éternel.

Ces mots, sans doute, expriment exactement ce que pensent tous les saints, mais il convenait tout spécialement qu’ils soient prononcés par la bienheureuse Mère de Dieu qui, comblée d’un privilège unique, brûlait d’un amour tout spirituel pour celui qu’elle avait eu la joie de concevoir en sa chair. Elle avait bien sujet, et plus que tous les saints, d’exulter de joie en Jésus — c’est-à-dire en son Sauveur — car celui qu’elle reconnaissait pour l’auteur éternel de notre salut, elle savait qu’il allait, dans le temps, prendre naissance de sa propre chair, et si véritablement qu’en une seule et même personne serait réellement présent son fils et son Dieu.

Car le Puissant fit pour moi des merveilles. Saint est son nom  ! Pas une allusion à ses mérites à elle. Toute sa grandeur, elle la rapporte au don de Dieu qui, subsistant par essence dans toute sa puissance et sa grandeur, ne manque pas de communiquer grandeur et courage à ses fidèles, si faibles et petits qu’ils soient en eux-mêmes.

Et c’est bien à propos qu’elle ajoute : Saint est son nom, pour exhorter ses auditeurs et tous ceux auxquels parviendraient ses paroles, pour les presser de recourir à l’invocation confiante de son nom. Car c’est de cette manière qu’ils peuvent avoir part à l’éternelle sainteté et au salut véritable, selon le texte prophétique : Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. C’est le nom dont elle vient de dire : Exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur.

Aussi est-ce un usage excellent et salutaire, dont le parfum embaume la Sainte Église, que celui de chanter tous les jours, à Vêpres, le cantique de la Vierge. On peut en attendre que les âmes des fidèles, en faisant si souvent mémoire de l’incarnation du Seigneur, s’enflamment d’une plus vive ferveur, et que le rappel si fréquent des exemples de sa sainte Mère les affermisse dans la vertu. Et c’est bien le moment, à vêpres, de revenir à ce chant, car notre âme, fatiguée de la journée et sollicitée en sens divers par les pensées du jour, a besoin, quand approche l’heure du repos, de se rassembler pour retrouver l’unité de son attention.

Répons

Bienheureuse es-tu, Marie,                Stance
d'avoir été pauvre devant Dieu ;
l’amour s’est emparé de toi
et tu as chanté :
Mon âme exalte le Seigneur.

R/ Mon âme exalte le Seigneur :
éternel est son amour.

Le Seigneur a fait pour moi des merveilles : 
Saint est son nom.

Te Deum

À toi Dieu, notre louange !
Nous t'acclamons, tu es Seigneur !
À toi Père éternel,
L’hymne de l’univers.

Devant toi se prosternent les archanges,
les anges et les esprits des cieux ;
ils te rendent grâce ;
ils adorent et ils chantent :

Saint, Saint, Saint, le Seigneur,
Dieu de l'univers ;
le ciel et la terre sont remplis de ta gloire.

C'est toi que les Apôtres glorifient,
toi que proclament les prophètes,
toi dont témoignent les martyrs ;
c'est toi que par le monde entier
l'Église annonce et reconnaît.

Dieu, nous t'adorons :
Père infiniment saint,
Fils éternel et bien-aimé,
Esprit de puissance et de paix.

Christ, le Fils du Dieu vivant,
le Seigneur de la gloire,
tu n'as pas craint de prendre chair
dans le corps d'une vierge
pour libérer l'humanité captive.

Par ta victoire sur la mort,
tu as ouvert à tout croyant
les portes du Royaume ;
tu règnes à la droite du Père ;
tu viendras pour le jugement.

Montre-toi le défenseur et l'ami
des hommes sauvés par ton sang :
prends-les avec tous les saints
dans ta joie et dans ta lumière.

Oraison

Dieu tout-puissant, tu as inspiré à la Vierge Marie, qui portait en elle ton propre Fils, de visiter sa cousine Élisabeth ; accorde-nous d’être dociles au souffle de l’Esprit afin de pouvoir nous aussi te magnifier éternellement.