Livre de Ben Sira le Sage

01 L’orgueil des hauteurs, c’est le firmament pur, le ciel qui se dévoile dans une vision de gloire.

02 Le soleil qui paraît proclame à son lever : « C’est chose admirable que l’œuvre du Très-Haut ! »

03 À son midi, il dessèche la terre. Devant son ardeur, qui pourrait tenir ?

04 On a beau activer la fournaise à la fonderie, le soleil embrase trois fois plus les montagnes. Il projette des vapeurs brûlantes et, quand il fait briller ses rayons, il éblouit les yeux.

05 Grand est le Seigneur qui l’a créé : sur son ordre, aussitôt il prend sa course.

06 La lune aussi, toujours fidèle à son rendez-vous, indique les époques et marque les temps.

07 C’est elle qui marque les fêtes, quand cet astre décroît après son plein.

08 Le mois lunaire lui doit son nom ; sa croissance, durant son cycle, est merveilleuse ; lampe au campement des armées célestes, elle resplendit au firmament du ciel.

09 L’éclat des astres fait la beauté du ciel, parure de lumière dans les hauteurs du Seigneur.

10 Ils se tiennent, selon son décret, aux ordres du Dieu Saint, ils ne se relâchent pas dans leurs veilles.

11 Regarde l’arc-en-ciel et bénis son créateur, tant il est beau dans son resplendissement :

12 il trace dans le ciel une courbe de gloire, les mains du Très-Haut l’ont tendu.

13 Le Très-Haut n’a qu’un ordre à donner pour que tombe la neige, il précipite les éclairs qui exécutent son décret.

14 Alors s’ouvrent les réservoirs célestes, et les nuages prennent leur envol comme des oiseaux.

15 Dans sa puissance, il durcit les nuages qui se pulvérisent en grêlons.

16 À sa vue, les montagnes chancellent ; quand il le veut, souffle le vent du sud,

17 la voix de son tonnerre invective la terre avec l’ouragan du nord et les cyclones. Il répand la neige comme un vol d’oiseaux qui se pose, elle descend comme les sauterelles s’abattent.

18 L’œil s’émerveille de l’éclat de sa blancheur, et l’esprit reste ébahi de la voir tomber.

19 Comme de sel il couvre la terre de givre, et le gel le transforme en pointes d’épines.

20 Le vent froid souffle du nord, et la glace se forme sur l’eau ; elle recouvre toute l’étendue des eaux, qu’elle revêt comme une cuirasse ;

21 et le vent dévore les montagnes, brûle le désert, il consume la verdure comme un feu.

22 À tout cela une brume soudaine porte remède ; la rosée se dépose après le vent brûlant et ramène la joie.

23 Selon son dessein, le Très-Haut a dompté l’abîme, il y a planté des îles.

24 Ceux qui naviguent sur la mer en décrivent les périls, nous n’en croyons pas nos oreilles.

25 Et là, ce sont choses étranges, merveilleuses, animaux de toute sorte et monstres marins de la création.

26 Celui que Dieu envoie y trouve son chemin : tout s’ordonne selon sa parole.

27 Nous parlerions longtemps sans en dire assez, un mot suffit : Il est le Tout.

28 Où trouver la force pour le glorifier ? Car il est le Grand, qui dépasse toutes ses œuvres.

29 Le Seigneur est redoutable et souverainement grand, sa puissance est merveilleuse.

30 Quand vous le glorifiez, exaltez le Seigneur autant que vous pouvez : il sera encore au-delà. Exaltez-le de toute votre force et ne vous découragez pas : vous ne sauriez en dire assez.

31 Qui l’a vu et pourrait le décrire ? Qui le magnifiera à la mesure de ce qu’il est ?

32 Il reste beaucoup de mystères plus grands que ceux-là, car nous ne voyons qu’une faible partie de ses œuvres.

33 Le Seigneur a créé toutes choses ; il donne la sagesse à qui est religieux.