Cantique des cantiques

01 Que n’es-tu pour moi un frère, nourri aux seins de ma mère ? Je te rencontrerais au dehors et je t’embrasserais sans paraître méprisable !

02 Je t’emmènerais, je t’introduirais dans la maison de ma mère : tu m’initierais… Je t’abreuverais de vin parfumé, de ma liqueur de grenade.

03 Sa main gauche est sous ma tête, et sa droite m’étreint. LUI

04 Je vous en conjure, filles de Jérusalem, n’éveillez pas, ne réveillez pas l’Amour, avant qu’il le veuille. CHŒUR

05 Qui donc est celle-ci qui monte du désert appuyée sur son bien-aimé ? LUI Sous le pommier, je t’éveille, là où ta mère t’a enfantée ; là, elle t’a enfantée et mise au monde. ELLE

06 Pose-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras. CHŒUR Car l’amour est fort comme la Mort, la passion, implacable comme l’Abîme : ses flammes sont des flammes de feu, fournaise divine.

07 Les grandes eaux ne pourront éteindre l’amour, ni les fleuves l’emporter. CHŒUR Un homme donnerait-il toutes les richesses de sa maison pour acheter l’amour, il ne recueillerait que mépris.

08 Nous avons une petite sœur qui n’a pas encore de seins. Que ferons-nous pour notre sœur le jour où l’on parlera d’elle ?

09 Sera-t-elle un rempart ? Nous lui bâtirons un créneau d’argent. Sera-t-elle une porte ? Nous la munirons d’une barre de cèdre. ELLE

10 – « Je suis un rempart, mes seins sont des tours ! Et je suis devenue à ses yeux celle qui a trouvé la paix. » LUI

11 Salomon avait une vigne à Baal-Hamone : il remit la vigne à des gardiens. Chacun devait payer pour son fruit mille pièces d’argent.

12 Ma vigne, à moi, je l’ai sous mes yeux. À toi, Salomon, les mille pièces, et deux cents aux gardiens de son fruit.

13 Toi, l’habitante des jardins, des compagnons guettent ta voix. Donne-moi de l’entendre… ELLE

14 Fuis, mon bien-aimé, pareil à la gazelle, au faon de la biche, sur des montagnes embaumées…